Depuis The Last Of Us, j'étais passé au travers des dernières exclus Sony. Les derniers Uncharted finis ne m'ont pas marqué, je suis hermétique aux Quantic Dream. Et bien que touché par The Last Guardian, j'abandonne assez régulièrement le jeu pour ne pas le retoucher pendant de longs mois. Découvert par une série de vidéos à l'E3, Horizon me paraissait complexe, intriguant mais porté par un studio nourri aux indigents Killzone. Pourquoi passerais-je donc du temps dans cette plaine aux allures de Zelda/The Witcher mainstream ?
La D.A ? Le gameplay ? La réalisation ?
Habillée d'une direction artistique d'esthète, d'une profondeur de champ soufflante et d'un vrai travail sur les couleurs et les ambiances, Horizon impressionne. Sur PS4 "normale", le jeu se parcourt sans trop de chûtes de frame rate et on a du mal à lâcher la manette. Certes, il est chiant de se baisser en permanence pour ramasser des cannes de rivages et des plantes mais c'est le lot de tout titre ayant une dimension basée sur le craft. On se prend facilement à chasser plus ou moins discrètement, à jongler entre les armes et à disséquer ces machines au design fouillé et aux réflexes retors.
35 heures en 15 jours, 50 heures en un mois, 62 heures en six semaines : Horizon et son extension m'ont captivé et aspiré comme peut-être aucun autre jeu auparavant. Doté d'une intrigue quelconque qui ne prend jamais vraiment son envol et d'un arbre à dialogues assez pauvre et prétexte, il trouve son salut ailleurs. Dans son travail artistique, la subtilité et la nervosité de son système de combats et l'evolution quasi-permanente et motivante de son personnage. Jamais on ne stagne, jamais on ne sent trop à l'aise ou en galère, Guerilla Games a su tirer à son avantage son statut de triple A sur-testé pour un équilibre rarement vu.
Loin d'avoir les qualités d'un Witcher, ni la liberté d'un Breath Of The Wild, il arrive à se différencier en s'inspirant de l'un sans en atteindre l'exigence et avoir des similitudes hasardeuses avec l'autre sorti en même temps. Indispensable de la console et sûrement de sa génération, il n'est pas seulement le voisin de sortie d'un grand jeu acclamé par tous mais mérite clairement la place dans toute ludothèque. Une suite avec une histoire plus épique, des dialogues retravaillés et une plus grande variété pourrait d'ailleurs frapper encore plus fort.