A Paris, les joueurs de Horizon Zero Dawn l'ont déjà tous fini depuis mi mai, cependant, un joueur faisant parti d'une unité spéciale appelée "unité spéciale pour les jeux de merde" a galéré à le finir, voici son histoire. DUN DUN
Tout commençait vachement bien avec Horizon, après m'avoir joliment fait cadeau d'une belle collector (avec une figurine d'une superbe facture il faut l'avouer) et de la découverte de ce nouveau monde, appelé monde Toutanfoulach'deh.
Cependant après les quelques heures qui séparent le début de l'aventure et la plongée dans la forêt, la supercherie arrive vite. S'il est rigolo de faire quelques quêtes annexes et que les premières quêtes principales sont sympathiques, la seule machine que l'on va rencontrer pendant le parcours est celle de l'ennui.
Le constat est sans appel : Horizon Zero Dawn est vide. VIDE. 5 zones de chasses osef, quelques camps de bandits nettoyés après un gameplay d'infiltration oscillant entre laborieux et catastrophique, des creusets d'un ennui mortel (minus un "boss" à la fin qui pète bien), m'et c'est tout ?
Guerilla Games a décidé de blinder le monde de check point et de zone de machine histoire de remplir sa carte artificiellement. Escrorilla Games.
Aucune surprise, aucune machine "rare", on rentre dans une zone on nous indique même quelle genre de machine on va trouver (sans même regarder la carte), et il n'y a quasiment rien d'autres à trouver que ce qui est indiqué. Des collectibles à la con ici et là pour débloquer on ne sait quel secret ou armure de merde dont de toute façon on a pas besoin, tout au plus.
Ajouté au vide de contenu s'en suit un vide graphique total : Horizon Zero Dawn ne varie quasiment jamais sa palette de couleur. Alors oui on passe de la montagne enneigée au désert aride (assez brusquement d'ailleurs), ça change un poil, mais le style, lui, est toujours le même. On ne sait jamais vraiment ou on est, il y a très très peu de repères lointains ou on se dit "ah, là, j'aimerai bien y aller". Un comble pour un jeu qui s'appelle Horizon.
Le monde ne nous pousse jamais à l'exploration ni à l'aventure. Des polygones et des shaders, oui ça y en a, mais ou sont les endroits forts ? Les monuments impressionnants ? Les endroits qui sortent du lot ? Ils se comptent sur les doigts d'une main.
Et ce n'est pas la rigidité d'Aloy pour escalader les cailloux qui aident, on se retrouve constamment à faire du bunny-hop pour grimper sur un rocher plutôt que de chercher le petit bord plein de peinture blanche, ou la petite cordelette jaune vive.
Le système de craft est ni fait ni à faire, il est très facile de se faire péter les sacoches ultimes dès le début du jeu, et d'avoir des bonnes armes rapidement (qui ne sont pas craftable, on achète juste). Là aussi dommage et frein à l'exploration : Faire un combat acharné contre des machines ne sert à rien, si ce n'est récupérer quelques câbles et une ressource "VERY RARE" (qui tombe toutes les 5 machines), qu'on choppe sur des machines beaucoup moins puissantes de toutes façons. A quoi ça sert d'aller se faire chier à buter un Gueule-d'Orage, je cherche encore.
Néanmoins Horizon ne fait pas que dans son slip, les combats contre les machines sont très sympas, du début à la fin du jeu on prend plaisir à affronter ces bestioles qui ont leurs propres attaques et chacune leur façon de les démolir rapidement. Les combats sont dynamiques et assez challenge mine de rien, la mort d'Aloy venant assez rapidement si on relâche un peu l'attention.
Mais bon, comme d'habitude avec les AAA, la plupart du temps les développeurs n'arrivent pas vraiment à savoir ce qui est fun dans leur jeu. Comme ici, buter des machines c'est fun, ils ont décidé que la plupart des quêtes principales de l'aventure seront des batailles contre des humains (accompagnées de machines parfois mais assez peu au final).
Les humains, contrairement aux machines, ont tous leur diplôme de mongolerie avancée, ce qui rend la moitié de l'aventure hautement insupportable et surtout sans intérêt, tout comme le scénario du jeu qui se veut compliqué et sentimental alors que clairement, à chaque fois que y a la musique orientale à la con (oui oui celle là OLEYLEYLEEEEEY) qui démarre pour indiquer qu'ici c'est le moment de l'histoire ou on doit pleurer, toi t'es entrain de te demander si tu vas pas tout simplement passer la séquence tellement l'histoire est cousue de fil blanc et tellement tu t'en bats les couilles. FRERE.
Heureusement que les quêtes secondaires sont là pour sauver la mise, certaines s'avouent plutôt bien foutues et relancent l’intérêt avant de se replonger dans la déprime de la principale. Encore une fois, la plupart d'entre elles font appel à de vrais combats contre les machines alors que le jeu s’efforce de nous faire buter de l'homme des cavernes à la pelle pendant le scénar.
En conclusion, Horizon Zero Dawn est un jeu qui avait tout pour réussir mais malheureusement, faire un FPS ultra scripté comme Killzone c'est pas la même que de faire un open world fourni.
J'en suis presque à regretter qu'Horizon n'ait pas fini dans les mains d'Ubisoft, car de toutes façons on retrouve les mêmes tares (ouvrir la map en haut d'une tour radio, ici une machine radio, le gameplay ultra assisté, les quêtes fedex), sauf qu'eux, ils savent "à peu près" comment remplir 40km² de terrain, autrement que par des putains de feu camp et des marchands qui te vendent exactement tous la même chose du début à la fin du jeu.
Ça aurait pas été grandiose, mais le genre open world est devenu tellement populaire qu'il est temps de ne plus accepter des jeux qui ne font pas l'effort de remplir un minimum leur déballage d'asset graphique de haute qualité.
Surtout après des jeux comme Zelda BotW qui te rappellent qu'on peut faire du vide tout en étant rempli, l'exact inverse de Horizon qui a l'air tout le temps surchargé graphiquement mais qui ne contient absolument rien.
Un beau gâchis qui aura encore su attirer l'attention pour sa belle forêt, sa belle lumière et une héroïne au look sympa, c'est juste dommage d'avoir oublié d'y mettre de l’intérêt.
Heureusement que le dynamisme des combats contre les machines sauvent le tout de la catastrophe industrielle et du 3 voir 2/10.
On repassera (mais pas à la caisse).