Les trophées et les succès sur respectivement la Play et la Xbox ont toujours été une quête noble et cool. Noble parce que tu n'as absolument rien à y gagner et que pourtant l'accumulation du score force un certain respect. Cool parce que dans un sens , lorsque tu as cette quête en tête , tu te forces un peu pour en acquérir le plus possible et par conséquence , d'explorer le jeu dans sa largeur et tout ce qu'il propose. Hotline Miami en a été un bon exemple. Même si j'étais rebuté par le jeu au départ , je me suis forcé à le finir. Puis , à la vue des trophées , j'ai exploré le jeu pour que finalement , bah je l'apprécie.
REALISATION
Les petits gars de ce jeu qui fera la fierté des jeux indépendants nous propose de plonger dans un Miami sanglant et tout pleins de néons aux différentes teintes. Le tout emballé dans du Pixel Art. Un pixel art léché qui nous rappelle des films. Qui nous rappelle des bouquins. Qui nous rappelle des musiques. Qui nous rappelle une époque.
Pour le coup je ne pense pas qu'on puisse réellement parler , sur le sujet des graphismes , de technique pure. En tout cas , en terme de design , je pense qu'on peut dire qu'on est dans le génial (sauf quand les perso parlent et que tu vois leurs têtes ... meh). Chaque niveau est rempli de petits détails où on sent que le décor fait la part belle à l'ambiance générale mais également au level-design. Les dév ont pensé chaque coin et chaque mur afin de créer les fourmilières de l'enfer et de l'hyperviolence.
Puis comment faire l'impasse sur la musique qui est ici pour rythmer nos déplacements , nos exécutions et nos coup de batte de baseball rencontrant une mâchoire. Limite t'es obligé de lâcher la manette et de te lâcher lorsque que le drop balance. Sans oublier que la musique est aussi présente pour embellir les moments de flottement comme le fait si bien Electric Dreams.
GAMEPLAY
Là on avance sur le grand sujet de ce que j'appelle le minimalisme efficace des jeux indé. L'objectif ? FUMER TOUT LE MONDE. Comment ? AVEC DES ARMES. Que ce soit corps à corps , de lancer ou chevrotine. Avant cela , à chaque début de niveau , nous sommes portés sur le choix de notre masque. Masque qui donne un certain bonus selon l'animal choisi. Nous pouvons alors , même si cela reste minime , personnaliser notre approche de combat avec des bonus de coups de poing fatal , de démarrer avec un couteau ou perceuse , de se déplacer plus vite ou encore de résister à une ou deux balles. Chaque animal a sa propriété. Sauf cet enculé de Nigel la chauve souris qui inverse les sens de nos déplacements !
Une fois ton masque de scout choisi , il faut ..... LES FUMER JUSQU'AU DERNIER. Mais attention , chaque mort vous ramènera au début du niveau avec pour seul checkpoint les étages franchis. C'est d'ailleurs l'une des particularités de Hotline Miami , son exigence qui révèle son côté impitoyable. Chaque erreur peut vous couter la mort alors il vous sera difficile de franchir les niveaux en délinquant à tout vas car chaque tir interrompra la ronde de certains ennemis. Ils se jetteront sur vous et nous vous laisserons aucune chance pour vous en sortir. A moins bien sur que vous soyez parfaitement habile de vos doigts pour enchainer les lancers et les coups sans oublier de récupérer des armes.
Hotline Miami est assez dur à prendre parfaitement à prendre en main , du moins avec le pad. Il faut une certaine avancée dans les chapitres du début afin de bien cerner toutes les possibilités. Vos doigts vont avoir besoin d'un certain temps d'adaptation. Cela parait gênant au début. Au fur et à mesure , on en est satisfait avec une réelle impression de progression personnelle alors on commence à entreprendre des move un peu fous et à se prendre pour The Equalizer en étripant des hordes de mafieux russes.
Il nous faut pas non plus mettre de côté le côté scoring du concept qui , je pense , rehausse l'intérêt du jeu. Si l'utilisation des armes à feu facilite grandement notre avancée , c'est tout le contraire pour notre score final qui privilégie le corps à corps et avant tout , les exécutions. S'il veut atteindre les sommets , le joueur doit donc élaborer des plans d'attaque ce qui le force à réfléchir dans un premier temps , mais surtout , de par l'exigence du titre , d'essayer , d'essayer et de réessayer jusqu'à connaitre le niveau et le déplacement des ennemis sur le bout des doigts afin d'enchainer les combos. Plus notre score est élevé , plus on a de chance d'agrandir notre panel d'instrument de génocide.
Vous êtes prévenus , ce jeu est loin d'être facile et nous envoie devant un challenge. Un challenge surmontable mais qui a la qualité d'être présent. Enfin si vous avez une once de fierté pour ne pas prendre que des flingues.
SCENARIO
Même s'il n'a pas l'étoffe d'être bien clair , le jeu a au moins l'avantage d'en avoir un. Ce qui montre une certaine attention des dév sur leur oeuvre et également par rapport aux joueurs. On plonge alors dans un Miami d'hémoglobine et de 80's où l'on incarne un tueur névrosé et dangereux qui a pour mission d'éradiquer des mafieux à chaque endroit qu'un étrange coup de téléphone lui dit d'aller. Plus on avance dans les chapitres , plus on en sait quelque chose. L'histoire n'hésite même pas à se donner des airs surréalistes qui continuent d'alimenter le brouillard autour de l'histoire. Pour un peu de clarté , il nous faut débloquer la fin secrète.
Si l'histoire n'est pas primordiale , elle nous accompagne agréablement tout le long de notre massacre.
Indéniablement , nous sommes devant l'un des fer de lance de la catégorie des Indies car s'il ne propose moult éléments de gameplay , le peu qu'il possède suffit à nous distraire manette en main avec un esthétisme léché et soigné dans le but de se donner une identité accrochante qui reste dans les pupilles et nos mémoires de gamers.