Hunter: The Reckoning par NicoBax
The Exterminators come back...
Tiré d'un jeu de rôle du même nom, "Hunter: The Reckoning" premier du nom et sorti sur le même support, vous plongeait dans un univers glauque (c'est le moins qu'on puisse dire) rempli de zombies et autres goules en tout genre. Armé d'un peu plus que sa bite et son couteau, il fallait se frayer un chemin parmi ses créatures aussi agressives que répugnantes pour débarrasser le monde de la pourriture venue de l'Enfer...
Pour cela, il fallait choisir parmi quatre Exterminateurs : Deuce Wyatt (le Vengeur) la grosse brute à la hache et au fusil de chasse dévastateurs, le Défenseur Samantha Alexander qui en plus de savoir manier le katana et le revolver a le pouvoir de guérir ses coéquipiers, Kassandra Cheyung la plus véloce (qui répond au doux sobriquet de Martyr) adepte du couteau et des pistolets et enfin, le plus charismatique de tous, le père Esteban Cortez, surnommé le Juge, qui défouraille du démon à coup d'épée aux allures de crucifix géant ou d'arbalète.
Si le premier titre, sorti aux premières heures de la Xbox permettait de prendre un peu de bon temps entre potes décérébrés, il fallait bien reconnaître qu'il manquait un peu de profondeur et de changements de rythme. Le gameplay très abordable mais fatigant (il faut utiliser la gâchette droite pour frapper, éreintant pour l'index) n'aidait pas non plus à faire de "Hunter : The reckoning" premier du nom un souvenir impérissable malgré quelques petites trouvailles sympas (comme le combat contre un ours en peluche géant vomisseur – qui n'est pas sans rappeler celui d'Akira – dans une église).
Hunter reloading...
Ce "Redeemer" poussera-t-il le bouchon un peu plus loin ou ne serait-il qu'une resucée (j'aime bien ce mot) du premier ?
On retrouve nos quatre Exterminateurs accompagné en plus cette fois-ci d'un Rédempteur un peu anecdotique (m'enfin moi faut pas m'parler d'un autre perso que le Juge) et exactement le même univers glauque. Exactement le même à tel point qu'on a un peu l'impression de s'être fait couillonner (couilles au nez ?) sur la marchandise tant les univers de "Redeemer" sont identiques à ceux du premier (qui n'étaient déjà pas follement originaux) : les égouts, une usine désaffectée, les ruelles sombres d'une ville, un cimetière...
Quoi de neuf alors ? On retrouve toujours le système d'expérience qui permettait déjà d'upgrader son perso (et d'acquérir de nouveaux pouvoirs) mais il a été très légèrement amélioré : cette fois, avec l'expérience, votre arme changera physiquement pour devenir plus impressionnante (au niveau 15). Ça fait léger, je ne vous le fais pas dire. D'autant plus que les sorts n'ont rien de révolutionnaires par rapport au premier (est-il indispensable de dire qu'ils ne l'étaient déjà pas à l'époque ?) mais on a toujours grand plaisir à retrouver la rafale d'énergie surpuissante du Juge ou la faculté à remettre tout le monde d'aplomb du Défenseur.
Heureusement, il y a toujours toute une panoplie d'armes bougrement efficaces et jubilatoires à ramasser régulièrement au cours des niveaux (fusil de chasse, uzi, bazooka...). Amusant.
Comme une impression de déjà-vu...
Les ennemis sont toujours aussi nombreux (c'est d'ailleurs invivable en solo) et si on rigole grassement au début en charclant à tout va, on tombe vite dans le travail à la chaîne. D'autant plus que les ennemis sont peu variés... Les développeurs de "High Voltage" ne se sont d'ailleurs pas foulés en nous refourgant les mêmes boss que dans le premier opus... Gonflés les mecs !
On ne manquera pas, comme dans le premier opus, de pester contre cet @#! de personnage qui, emporté dans son élan, cogne comme un beau diable (c'est le comble !) dans le vent alors qu'il se fait later par un zombie. Et on pleure une nouvelle fois sur son pauvre index droit gonflé à force de pomper sur cette maudite gâchette.
Seule petite éclaircie au gameplay, en multijoueur uniquement (mais jouer en solo n'a que peu d'intérêt dans ce genre de soft), la nécessité de jouer un minimum en coopération : amener un maximum d'ennemis devant le juge pour qu'il les pulvérise d'un coup, laisser la mana à la Défenseur pour qu'elle refile de l'énergie à tout le monde... ça reste tout de même assez léger.
Et ce n'est pas le scénario qui rattrapera franchement le tout puisque de toute façon, on n'en a franchement pas grand chose à faire et puisqu'il ne sert que de prétexte à un génocide massif de créatures de l'Enfer. Toutefois, un minimum d'effort a été fourni, les cinématiques ne sont pas désagréables.
Graphiquement, on ne peut pas dire qu'on en prenne plein les yeux. Si l'ambiance est assez bien rendue la plupart du temps (mais vous trouverez ça vite gonflant si vous êtes obligés de passer tout le niveau, vide, au peigne fin parce que vous avez laissé passer une clé – et ça arrive bien trop souvent), on aurait bien aimé un petit effort au niveau des effets spéciaux lors de l'utilisation des pouvoirs, par exemple. Ça reste très"petit bras". D'ailleurs, de ce point de vue, aucune amélioration à noter par rapport à la première mouture...
Les caméras peuvent s'avérer parfois franchement agaçantes : que diriez-vous de passer un moment privilégié avec un zombie dans un coin sombre à l'abris des regards ?
Quant à la durée de vie, avec quelques potes motivés, il ne passera pas la nuit (d'autant plus qu'il semble plus facile que son grand frère). Vous pourrez toujours essayer de débloquer les quelques bonus disponibles... c'est vous qui voyez hein.
Mais finalement...
Pourtant, malgré tout ça, "Hunter : The Reckoning Redeemer" permet de bien se fendre la gueule entre potes le temps d'une soirée où chacun aura soigneusement pris soin de bien laisser son cerveau à l'entrée, avec les chaussures (faut pas salir). Ok, c'est le même que le premier, il est répétitif, bourrin et il fait mal aux doigts mais finalement, on se laisse prendre au jeu et contre toute attente, ce "Redeemer" a plutôt tendance à détendre. Faites le vous prêter.