J’ai contrôlé un gus durant sept heures. Il toussait et vomissait du sang toutes les demi-heures. Génial. En plus, quand il rassemblait des fragments de triangles disséminés aux quatre coins du globe (apparemment essentiels à la survie du monde), il se tapait des hallucinations assez virulentes. Des visions du futur et/ou du passé, on ne sait pas très bien. Lui non plus d’ailleurs. Il est aux fraises. Heureusement, il a un point où il excelle : dégainer son épée et libérer toute sa hargne. Et putain, il fait mal, Vomito!
Find my Titan
La première chose qui frappe dans HLD, c’est son univers “post-apo-rétro” tout en pixel-art. On prend plaisir à se balader librement dans ses zones désolées à essayer de comprendre un peu ses codes, son histoire et son fonctionnement. Pourquoi ses géants gisent sur le sol ? Étaient ils essentiels à la survie du monde ? Pourquoi autant de ruines ? Qui a foutu autant de saletés partout ?! Autant vous avertir, vous aurez plus de questions que de réponses. A vous d'interpréter le peu d’histoire picturale. Parce que oui, il n’y a pas de dialogue. Le peu de villageois que vous rencontrerez communiqueront par dessins. Les anglophobes peuvent y jouer sans problème. Pour ajouter de la cohérence dans cet univers, le compositeur Disasterpeace (Fez, It follows) nous pond une bande originale ultra chiadée. Il fait ça bien le salaud : des sonorités remplies de solitude et de désolation englobées de nappes de synthés old-school. Elle sert le propos et ajoute une bonne dose de mysticisme à l’aventure.
Esquive, Frappe, Tir, Esquive, Meurt!
Niveau jouabilité, pas besoin d’enchaîner une combinaison de douze touches pour sortir l’épée de son fourreau. Vous aurez juste une esquive (plusieurs par la suite), trois coups (enchaînement de la même touche), un flingue (six différents, du sniper au fusil, en passant par le sacro-saint shotgun) et quelques compétences qui demanderont à être apprivoisées. Savoir bien utiliser ces dernières n’est pas aisé mais tellement gratifiant!
Dans HLD, rien ne se prend à la légère. Le jeu est difficile et la mort n'est jamais loin. Les ennemis font mal et les boss sont retors. On les étudie, dompte, et après quelques morts, on se lance bouillant dans la mêlée. Les occire procure de la dopamine en barre. De plus, les sauvegardes ne sont pas légion. Il faudra parfois refaire toute une zone à cause d’un excès de confiance. A ce propos, à un moment, les développeurs ont du s’endormir et laisser un stagiaire s’occuper d'une zone. Dans celle-ci, on se retrouve plongé dans le noir presque complet et des gros blocs viennent nous tuer en un coup … Moment horrible! Heureusement, c’est le seul, mais il m’a tellement fait suer que je devais l'évoquer.
HLD nous immerge dans un monde fantastique, tellement bien réalisé que l’on voudrait en apprendre plus. Caviar sur Omar, c’est la qualité de son gameplay. Intransigeant, juste et précis. Un jeu à prendre comme tel et à apprivoiser doucement. On en ressort satisfait, fier mais toujours aussi con qu’au début.