Iji
7.6
Iji

Jeu de Daniel Remar (2008PC)

Développé en 4 ans par Daniel Remar et sorti en 2008, Iji est un excellent jeu d’action/plateforme en 2D qui est malheureusement arrivé avant l’essor de la scène indépendante, ce qui lui valu un anonymat mortel depuis lors.

Iji, c’est le nom de l’héroïne que vous incarnerez le long du jeu. Fille d’un scientifique travaillant dans un centre de recherche ultra-moderne, elle va vite se retrouver dans une situation épineuse. En effet, la Terre, va se retrouver sous le joug d’une race extra-terrestre en quelques jours à peine. Iji, évanouie lors de la première attaque, est le dernier espoir de la planète, car pendant son sommeil les scientifiques du centre de recherches en ont profité pour lui intégrer une nano-technologie ultra-innovatrice lui octroyant des capacités sur-humaines ainsi que la possibilité de communiquer avec ses nouveaux ennemis, pratique.

Humanité presque décimée, donc, c’est quand les aliens découvrent l’endroit où était cachée Iji que celle ci s’empare d’un fusil et que le jeu commence.

Pour en venir sur la façon dont vous allez devoir vous y prendre, les contrôles sont simplistes, Iji peut sauter, tirer, s’accroupir, donner des coups de pieds ou encore pirater du matériel informatique et puis… voilà, c’est à peu près tout.
Il faudra vous en tenir là pour les contrôles de votre personnage, car pour avancer, outre le fait de dézinguer de l’extra-terrestre, vous n’aurez besoin que de briser quelques portes, soit aux pieds, soit aux talents de piratage. Cela dit, il faut tout de même prendre en note que ce gameplay épuré est très bien exploité et chaque action possède différentes manières d’être utilisée. On peut prendre par exemple le piratage qui est applicable à l’ouverture des portes ou à la destruction du système informatique des armures ennemies, ce qui résulte en l’élimination de ces dits aliens.

Parlons maintenant des compétences, vous récolterez une forme d’expérience qui vous permettra d’améliorer votre personnage sous sept traits différents :

- Santé : qui augmente évidemment le nombre de coups que vous pouvez encaisser
- Attaque : augmente la puissance des armes.
- Assimilation : qui augmente le nombre de munitions que vous pourrez porter.
- Force : qui augmente votre puissance aux coups de pieds pour détruire portes et ennemis
- Piratage : qui permet de pirater du matériel de plus haut niveau.
- Tasen et Komato.

Ces deux dernières étant les compétences permettant de porter les différentes armes du jeu, qui, de base, se comptent au nombre de 8. Je précise de base, car un système sommaire de fusion d’arme est présent, vous offrant jusqu’à 16 joujoux, histoire de bien broyer les os de vos adversaires, pour peu qu’ils en aient. Les noms représentent d’ailleurs deux peuples aliens.

Les compétences, au final, ne s’avèrent pas très originales, mais offrent tout de même une expérience de jeu complète et bien exploitée. En effet, peu importe les compétences que vous choisirez, il y a toujours maintes façons de se débarrasser des ennemis ou d’avancer dans les niveaux.
Parmi les différents moyens de progresser, on notera notamment le combat aux armes, l’approche discrète derrière les défenses ennemies afin de pirater leurs armures, l’assommage à grand coup de pied ou encore la manière fainéante mais non-moins intéressante de laisser les différents types d’aliens s’entre-tuer lorsque l’occasion se présente.

Daniel Remar voulait nous offrir un jeu qui s’adapte à notre avancée et nos choix, c’est peu de dire que c’est accompli, car les choix ne s’arrêtent pas seulement sur les compétences, il se trouve que c’est entièrement à vous de décider si vous tuerez ou non les envahisseurs. Il est actuellement possible de traverser le jeu entier sans émettre une seule goutte de sang, hormis, éventuellement, le vôtre. Et quand je dis éventuellement, c’est par politesse, car il serait hautement improbable de parcourir le jeu sans se prendre un seul coup.
A l’extrême, si vous jouez sur ce point tout le long du jeu, vous aurez peut-être même l’occasion de vous faire quelques alliés au milieu de tout ce carnage.

Pour terminer cette partie sur l’explication du gameplay, il faut aussi préciser que vous pourrez rarement contrôler un véhicule qui rappellera le Speeder Bike aux fans la saga Star Wars. La sensation de vitesse est garantie, puisque autrement le seul moyen de se déplacer est la marche à pied, qui est particulièrement lente (voire le fait de se faire trimbaler dans les airs par les coups ennemis, mais, bon, hein)…

Techniquement parlant, le jeu possède des graphismes minimalistes offrant une progression dans un monde en 2D charmant, aux couleurs lumineuses et aux effets graphiques et de particule vachement (Meuh, pour une fois que les extra-terrestres ne viennent pas pour nos vaches) bien réalisés, rappelant le bon vieux Another World. Ce n’est pas le Cry Engine 3, mais la direction artistique rattrape amplement le tir.

Il est clair que ça ne plaira pas à tout le monde, mais le souci du détail de l’auteur permettra peut-être de convaincre les plus exigeants. Notons tout de même des animations d’une excellente qualité ainsi que leur fluidité accentuent l’action du jeu, déjà intense.

Du côté des oreilles, c’est le même refrain, les musiques parfois frénétiques, donnent chaudement l’ambiance. Les effets sonores, très présents, sont très immersifs et nous immergent immédiatement dans l’action, sans parler des quelques rares doublages qui sont également très bons et utilisés avec parcimonie.
Notons également qu’Iji prononcera des choses différentes selon la progression, un timide « Sorry » peut s’échapper lors des premières victimes alors qu’à contrario, un affreux « Die ! » est écrié lors d’une des nombreuses frénésies meurtrières que vous aurez l’occasion d’exécuter.

En matière de contenu il n’y a pas de quoi pâlir non plus, des cinématiques, des combats de boss épiques, dix niveaux de bonne taille s’offrent également au joueur et chacun d’entre eux recèlent des secrets en tout genre. Salles cachées, posters à collectionner, rubans à retrouver, caches d’armes mais également des enregistrements extra-terrestres pour en savoir plus sur le scénario, qui se révèle être assez inspiré et efficace.
Il n’y a pas de quoi s’ennuyer avec, en supplément, quatre niveaux de difficultés (De facile à … ULTIMORTAL!). Sans parler de la rejouabilité certaine si vous souhaitez découvrir les différentes façons de parcourir les niveaux.
Enfin, il faut préciser que ce soft est entièrement gratuit mais malheureusement en anglais. Il a également été traduit récemment en japonais et coréen, si vous souhaitez travailler un peu ces langues et que vous êtes courageux.

Apothéose. Un mot classe pour un jeu qu’il l’est tout autant, Iji est un monstre du platformer d’action qui saura captiver tous les fans et qui saura également réconcilier tous les boudeurs du pixel-art de par son dépaysement. Iji m’est un gros coup de coeur qui est réalisé d’une main de maître. Celle de Daniel Remar.
Omegnight
10
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le 4 mars 2014

Critique lue 299 fois

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