Visiblement, tout le monde s'en branle de ce jeu.
Restons donc dans le thème.
C'est vrai qu'au premier abord ça ferait presque débander le plus lubrique des footballers. C'est trop rigide (le gameplay, pas autre chose), fadasse et franchement déboussolant. C'est pas une pute de luxe quoi ; ce serait même plutôt une rombière frigide.
Y'a qu'à voir la gueule de cette première planète, la tronche de con du héros et son balais dans le cul ainsi que la musique pas plus intéressante que celle d'un film érotique. Ouais, certaines textures bavent, les animations ne font pas rêver et le gameplay ne se laisse pas prendre facilement. Notre rombière c'est pas une reine de beauté ni une fille facile, suffit pas de baisser son caleçon pour qu'elle lève les pattes. Va falloir lui laisser du temps; l'apprivoiser pour qu'elle se donne.
Laissons lui une chance.
Car oui, c'est une coquine ! C'est un bon coup. Un très bon coup. Un très, très bon coup. Et surtout un coup unique.
TPS, aventure, exploration, plate-forme, action... Je ne sais même pas ce que c'est. Ce qui est sûr, c'est que c'est inventif (on a rien vu de tel avant et après) et archi varié, que ce soit au niveau du gameplay, du level design ou de la direction artistique (formidable, en fin de compte).
Décapiter des scarabées zombies à l'étoile Ja-Nin et retrouver le pantalon d'un chaman demeuré sous la pluie battante de Tawfret ; oublier le génocide de la base militaire d'Ichor et aller se trémousser sur la piste de danse d'une discothèque avec des fourmis au déhanché endiablé ; pénétrer dans les entrailles d'un ver géant et participer à une orgie gastrique... Si la promesse de toutes ces réjouissances ne fait pas grimper en flèche votre libido, oubliez notre rombière et retournez vers celles qui cachent leur inintérêt sous un carénage rutilant.
Et puis, quand on croit que ça se termine, elle t'en remet une louche. Bouge pas mon chéri, le deuxième orgasme arrive ! Celui de la liberté, de l'exploration. On va où on veut, avec qui on veut pour faire ce que l'on veut (j'avais bien dit qu'il fallait lui laisser le temps). On découvre de nouvelles planètes à l'ambiance encore plus dingue que les précédentes. On désintègre des brouettes de bestioles qui agissent collectivement; et mine de rien l'IA est surprenante. Et c'est la bave au bout de l'antenne que l'on finit sur un astéroïde pour défoncer le derche du gros méchant. Épique.
Entre deux on peut toujours aller exploser les nounouss, ces adorables ewoks albinos, en une gerbe sanglante du plus bel effet. Ou bien donner à bouffer aux poissons. Juste pour le plaisir. Et ça, on peut le faire non seulement avec le flan de héros mais aussi avec une conne à couettes tout aussi moche et surtout avec un chien qui a une sulfateuse sur le dos. Ou une gicleuse à plasma (j'invente rien). Un chien ! Qui vole !
Accessoirement les musiques restent les plus puissantes de la N64 (voire plus). On passe des notes électroniques hi-tech de la science-fiction à des envolées lyriques vertigineuses dont l'orchestration est si intense et sublime qu'on en fouterait partout sur le papier peint.
Jet Force Gemini c'est à peu près ça.
Suffit de fermer un moment les yeux, de se laisser prendre et pénétrer par sa richesse, son ambiance, sa profondeur... pour jouir.