Jet Set Radio est un jeu singulier, pas seulement parce qu'il propose une style graphique original et toujours aussi frais, mais aussi parce qu'il se détache finalement des jeux de skate et autres sports extrêmes qui ont émergé à la fin des années 90. Inutile de vouloir exécuter des figures anthologiques à coup d'enchaînements de boutons, ici, tout se fait automatiquement, dès que l'on saute. C'est un aspect qui peut paraître frustrant au premier abord, mais on finit par se rendre compte que ce sont le level design et l'ambiance des niveaux qui font la force du jeu. On se ballade à travers la ville, on monte sur les toits, on utilise les éléments pour grinder et prendre la vitesse.
En fait le gameplay est essentiellement basé sur les grind et les décors sont remplis d'éléments sur lesquels on peut sauter et glisser, et qui permettent de relier des sections entre elles, d'atteindre de nouveaux coins, perchés parfois en hauteur, où se trouvent les murs à taguer. A ce niveau, le jeu est très technique et on reconnaît bien là la patte de Sega, avec un jeu qui paraît un peu simple et limité à la première approche et qui se révèle finalement fun dans sa prise en main et demande du temps et de la maîtrise pour dompter les subtilités du gameplay (certains niveaux sont assez tendus la première fois, je pense notamment à ceux où il faut poursuivre les gangs ennemis).
Le tout est agrémenté d'une ambiance géniale et complètement déjantée, avec l'apparition des forces de police, de plus en plus puissantes, à mesure que l'on tague la ville, et des personnages haut en couleur, sans parler de la musique cultissime, bardée d'hymnes hip hop bondissants (la bande son de ce jeu est une des meilleures qu'il m'ait été donné d'écouter). Le jeu devient vite addictif, et la formule est si bien calibrée, enthousiasmante et accrocheuse, que l'on se refait des parties en boucle (le jeu étant court), rien que pour le plaisir, et l'envie de faire péter les scores.