Avec son introduction très bien mise en scène, posant un gameplay et une ambiance originale, JETT The Far Shore m'a pris par surprise et immédiatement accroché. Malheureusement, ce sentiment d'avoir une œuvre marquante s'est évaporée dès le premier chapitre.
En effet, le jeu commence incroyablement bien : un mode posé en quelques minutes avec efficacité, dressant une société imaginaire qui allie science et spiritualité, le tout supporté par un sound design planant et des palettes de couleurs poussiéreuses qui, sans qu'on nous explique tout, nous fait comprendre pourquoi le groupe de personnes auquel on appartient s'apprête à quitter leur planète pour un long voyage. La séquence est belle, plutôt poignante alors que le jeu n'a pas encore pu créer d'attachement, bref c'est maîtrisé.
La phase de tuto qui suit fonctionne elle aussi très bien. De façon progressive, on nous apprend le pilotage plutôt singulier de notre vaisseau, ce qui permet de prendre en main le truc avec plaisir. Pour le cas particulier de la PS5, j'ai apprécié le travail fait pour tirer profit des fonctions de la manette ce qui rend le pilotage encore plus immersif. La encore, l'ambiance fonctionne super bien, même pour un décor aussi simple qu'est cette grande étendue d'eau.
La physique du vaisseau, le choix d'une caméra assez éloignée et la topographie du décor (via les vagues) m'a beaucoup évoqué les déplacements de Flower et Exo One.
Malheureusement, dès la sortie du tuto, au chapitre suivant, cette expérience à la Exo One que j'espérais est noyée par une scénarisation de l'exploration et, surtout, par des dialogues constants. Con-stants. JETT est un jeu qui se présente comme chill, un peu planant et là je n'en pouvais plus des dialogues audio après 2h de cette nouvelle mission.
Je m'attendais à quelque chose de scénarisé, bien sûr, avec des points à rejoindre entre lesquels j'aurais pu choisir d'aller droit au but dans une séquence de pilotage rapide, ou au contraire explorer et analyser la faune et flore locale, etc... Malheureusement, on est constamment tenu par la main, noyé dans les dialogues et chaque objectif est séparé du suivant de quelques minutes, annihilant toute possibilité d'un gameplay un peu libre et invitant à la méditation façon Exo One.
C'est bien sûr une attente/impression de ma part qui est déçue, et pas une promesse non tenue par le jeu. Cependant, j'ai du mal à ne pas voir ça comme un loupé ; là où on aurait pu avoir un moment méditatif, on finit avec une indigestion.
Certain·es y trouveront sûrement leur compte, et le jeu regorge de qualité mais pour ma part c'est un petit flop...