Pour une poignée de crackers
Je ne sais plus du tout comment j'ai obtenu Jolly Rover. Était-ce durant le premier Humble Bundle ? Le jeu ne figure dans aucune des quatre listes. Un cadeau via Steam ? J'en doute. Une récompense avec la chasse au trésor de décembre dernier ? Peut-être.
Toujours est-il qu'il figure dans mon catalogue et qu'il fallait bien s'y mettre un jour.
Jolly Rover nous plonge dans l'univers de la piraterie à la sauce Monkey Island, où les canidés tiennent sur deux pattes, boivent du rhum et ont cette fâcheuse tendance à accentuer leur "ARR" pour chaque phrase. Le joueur incarne Gaius James Rover, capturé au commencement de l'histoire au large de Groggy Island, aux Caraïbes, par une meute de pirates sans foi ni loi. Malgré l'absence d'éducation de "piraterie", James "Jolly" Rover devra échapper à ses ravisseurs, retrouver son navire chargé de vin rouge et poursuivre son rêve d'enfance : devenir clown, comme son père (décédé suite à un coup de canon sur son appareil reproductif). Mais les évènements qui vont suivre risquent de changer la destinée de cher Jolly Rover.
Depuis le fond de cale du bateau du capitaine Howell, en passant par le fort du gouverneur anglais DeSilver, jusque sur une île déserte, notre héros sera mêlé dans des situations assez embarrassantes. N'étant pas un pirate pur et dur (il ne tient pas au rhum), il devra user de malice pour parvenir à ses fins.
L'aventure se déroule en point'n'click très classique, alternant entre les dialogues avec les locaux et les interactions avec le décor. Les doublages sont très corrects (excepté Clara, qui a dû être envoûtée par un sort vaudou supprimant toute émotion) et alimentent l'esprit "pirate" tout au long du jeu. Les graphismes sont soignés pour une réalisation en 2D et l'animation crédible (en revanche, les bras de Jolly sont étrangement courts).
La difficulté n'est pas très élevée : les nouveaux éléments sont en surbrillance bleue, aidant le joueur à résoudre les casse-têtes. Pour les plus désorientés, Juan, perroquet de compagnie de Jolly Rover, peut donner des indices sous réserve de crackers, disséminés un peu partout dans les Caraïbes.
On peut reprocher à Jolly Rover de trop souffrir de la comparaison avec Monkey Island, que ce soit dans l'attitude du héros, les résolutions souvent farfelues et les dialogues, certes drôles par moments, mais en deçà par rapport au poids lourd de chez LucasArts.
Reste un point'n'click amusant qui occupera quelques heures pour une petite somme (10€ sur Steam). L'ensemble est tout de même appliqué et mérite notre attention pour le développement de prochains jeux du studio Brawesome.
ARR !