2 heures, voilà à peine le temps qu’il vous faudra pour finir ce jeu, quand aujourd’hui certains s’adonne à en offrir des centaines, celui-ci n’en propose que deux. Mais que peut bien raconter un jeu en seulement deux heures ? Peut-on réellement proposer une expérience complète et intéressante ?


Mais surtout, comment dans un laps de temps si court, inciter justement à prendre le temps.


Pour le savoir, il faut bien l’essayer, alors on lance Journey, et toute de suite vos yeux vous disent, c’est beau. Avant même de pouvoir jouer, on réalise l’esthétisme de cette direction artistique, épurée, simple et tellement efficace au point même de s’émerveiller devant du sable.


Tout de suite, votre attention se porte sur cette caméra, celle-ci se plaçant dans une sorte d’entre deux constant qui vient dans un premier temps surprendre le joueur qui n’a que trop l’habitude de ne pas toucher sa manette dès que cette caméra semble indiquer une cinématique. Ici, il la cinématique et le jeu se confonde, la caméra se permet librement de se déplacer comme s’il elle voulait elle-même regarder ce monde, pour son plaisir seul, décision certes égoïste qui ne sera cependant jamais plainte par le joueur tant elle est fait mouche. En échange, elle vous laisse la vôtre, un compromis servant l’immersion.


Cette même immersion qui est renforcée par le gameplay, chaque pas est lourd et pénible, peut être frustrant au début, néanmoins ça n’en reste pas un nécessité, Journey fait comprendre au joueur que ce qu’il cherche dans ce jeu n’est pas plus loin, il est déjà là, devant lui, devant ses yeux, mais que pour le réaliser, il lui faut prendre le temps d’observer.

D’ailleurs, c’est grâce à cette même lenteur et lourdeur que les moments où l’on peut se déplacer en planant sont si agréables, rarement un jeu ne transmet un tel sentiment de liberté.


Et pour s’accompagner, le joueur découvre très vite sa capacité à pouvoir chanter et émettre des notes, rendant magiques les moments où d’autres entités réagissent à cet écho, cette harmonie et se partage devenant la source même de cette liberté, jusqu’à même se déplacer sans forcément converger vers la suite, par pur amour de cette exaltation offerte, survolant ce monde accompagné de cette caméra et en appréciant sa beauté à travers son incommensurable vide orné de quelques ruines.


Tout semble tendre pour que chacun finisse par simplement se poser et observer ce qu’il l’entoure, à trouver dans ce qu’on ignore d’habitude, une grande beauté.


Ainsi, Journey se veut universel, à travers sa DA et son gameplay donc, mais également avec son écriture, laissant à tous sa libre interprétation telle une œuvre d’art.

Finalement, le jeu aura véritablement réussi à présenter une expérience unique, offrant une nouvelle perspective du jeu vidéo, une nouvelle façon de l’aborder et de le consommer.

Le tout sublimé (il faut bien le mentionner) par une bande son absolument magnifique et toujours en totale harmonie avec celle du joueur.

Geonifate
8
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le 8 avr. 2023

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