Un jeu sans doute oublié, mais pas mauvais pour l'époque

Je suis retombé par pur hasard sur des vidéos de ce jeu et je me rend compte que celui-ci est plutôt méconnu sur SensCritique. Traitement assez injuste si l'on juge par le nombre de daubes mises en valeur ici bas. Bien entendu, l'âge du jeu (on parle d'une production de 1998... ), et le fait qu'il ait moins marqué les esprits que Final Fantasy ou Crash Bandicoot en son temps expliquent peut-être cela.

Le principe ? Et bien, The Lost World propose de contrôler pas moins de cinq personnages différents: le compsognathus ( il s'agit de ce mignon petit dino vert qui agresse la petite fille au début du film et qui dévore un des chasseurs plus tard ), le velociraptor, le t-rex, ainsi que deux personnages humains. L'un est un homme appelé le chasseur l'autre est une femme désignée comme la proie humaine ( j'explique pourquoi plus bas ), et celle-ci n'est nulle autre que Sarah Harding. Cette paléontologue est la compagne de Ian Malcolm dans le film, interprétée par la sublime Julianne Moore ( bisous ma grande o ).

Chacun de nos personnages évolue dans un environnement 3D, néanmoins les déplacements sont grosso-modo comme en 2D, à ceci près qu'il faut parfois emprunter plusieurs embranchements pour débloquer la fin d'un niveau. Le jeu propose notamment de l'action, et de la plateforme. L'un des gros points forts de The Lost World est la diversité du gameplay à travers le contrôle de ces personnages variés.

Le compsognathus ( ou compy ) ne dépassant pas la taille d'un poulet fermier, devra la plupart du temps esquiver les ennemis trop grands pour lui et fuir de plateforme en plateforme, le raptor pourra faire usage de son agilité et sa sauvagerie pour agresser tout ce qui bouge. Le tyrannosaure utilise sa force pour exploser les gros obstacles. Chaque dino peut également récupérer un peu de vie en mangeant un bout de viande sur ses adversaires vaincus. Les deux humains ont le même gameplay. Ils disposent d'un grappin qui leur permettra de voltiger rapidement d'une plateforme à l'autre en visant le plafond, ainsi que d'un petit arsenal d'armes diverses pour se débarrasser des lézards trop collants. Il y a une subtilité avec Sarah, puisque celle-ci est poursuivie non-stop par le tyrannosaure que l'on aura contrôlé précédemment, ce qui rajoute une pression supplémentaire.

On a le droit notamment à quelques séquences assez sympathiques pour chaque personnage: on se retrouve notamment à devoir éviter de finir en crêpe avec le compy en slalomant entre les pattes d'un troupeau de brachiosaures, ou encore à saccager un campement humain avec le t-rex.

Malgré le temps passé, le jeu ne semble pas avoir pris trop cher, et pour de la PSOne, ça reste graphiquement réussi. L'ambiance est sacrément bonne et, même si les thèmes du film n'ont pas été repris, le fond musical est très fidèle à l'esprit Jurassic Park. Les effets sonores sont également de bonne facture: pouvoir faire rugir le t-rex à volonté, quel pied !

On appréciera également les quelques cinématiques, plutôt fun à regarder, ainsi que les artworks/storyboard , sacrément stylés, qu'il est possible de consulter.

On peut éventuellement blâmer le système de mots de passe, déjà dépassé en 1998. La difficulté est un poil élevée également, mais je ne considère pas cela comme un défaut. Je soulève tout de même certaines aberrations au niveau des animations du t-rex: celui-ci peut attraper n'importe quel petit ennemi ( raptor ou humain ) et choisir de l'avaler pour récupérer de la vie ou simplement le jeter au sol. Et bien le fait de jeter l'adversaire au sol n'apporte absolument rien et s'avère même dangereux dans la plupart des cas, je m'explique. L'animation dure un temps considérable et il n'est pas possible de l'interrompre. Du coup, si on choisit de mettre un raptor au sol, on a le temps de se faire taillader notre cul de t-rex en seize par ses potes avant de pouvoir enchaîner un autre coup. Il est donc plus rapide et préférable pour notre survie d'avaler tout rond notre proie ( et par la même occasion de récupérer de la vie ). A cause de ça, on finit par avaler tout rond une trentaine de raptors sur un niveau, ce qui devient un peu ridicule.

En résumé, jeu pas forcément inoubliable, mais plein de bonnes qualités quand même. Evidemment, si les dinosaures vous n'en avez rien à cirer, alors ce n'est même pas la peine d'y penser.