« Trois étages, cinq boosters, un parachute, une destination : la deuxième lune de Kerbin. Une fois dans les parages du petit satellite, mon fier Kerbonaute aura pour tâche d’effectuer une sortie extravéhiculaire, de me pondre un rapport sur ses activités et de revenir intact. Il s’agit donc de ne pas se planter.
Il faut dire que l’avenir de mon programme spatial naissant en dépend. Si la mission est un succès, j’aurai probablement acquis suffisamment de connaissances scientifiques pour maîtriser de nouveaux joujoux bien utiles à la construction de mes futures fusées. J’ai hâte de mettre la main sur des batteries électriques, des réservoirs à fuel plus grands, des pièces aérodynamiques, voire des dockers pour la construction d’éventuelles stations spatiales, ou encore de quoi fabriquer un atterrisseur acceptable. J’ai tout un système solaire à conquérir et je ne ménagerai pas mes efforts. Ainsi se lèvera la planète Kerbin, toujours plus loin vers les étoiles. »
Concrètement, Kerbal Space Program se déroule en deux phases. La première consiste à fabriquer votre fusée. En mode bac à sable, toutes les pièces sont directement à votre disposition, tandis qu’en mode carrière vous acquérez des composants au fur et à mesure de vos réussites. Dans les deux cas, c’est pareil : le grand enfant qui est en vous joue aux Lego, assemble les pièces à sa convenance et imagine le résultat. Du coup, la deuxième phase consiste à tester votre beau Lego. C’est le moment crucial du décollage où, très vite, l’éventuelle réussite de votre mission (parfois) ou son cuisant échec (souvent) se dessine.
Une fois sorti de l’atmosphère, tout dépendra de l’objectif que vous vous êtes fixé : simple mise en orbite d’un satellite ? Alunissage ? Construction d’une station orbitale ? Vol interplanétaire ? La difficulté et la durée de votre mission en dépendront (de même que la taille, le poids et les accessoires de votre fusée, mais vous le découvrirez sûrement trop tard car dure est la loi du vol spatial). Toujours est-il que les développeurs ont bien fait les choses pour que les débuts se passent en douceur, notamment grâce à un système de « nodes » permettant, en gros, de calculer les trajectoires à votre place et de vous dire quand et pendant combien de temps activer les moteurs de votre fusée. Simple à utiliser, ce système s’avère aussi bien foutu qu’indispensable. La possibilité d’accélérer le temps est par ailleurs la bienvenue pour s’éviter des heures d’attente dans le vide intersidéral. Malgré tout, le jeu nécessite une sacrée dose de patience et de précision, ainsi qu’une bonne capacité à accepter l’échec. Heureusement, le tout baigne dans une ambiance jazzy et rigolarde qui en dit long sur l’ambition des développeurs : créer un jeu exigeant mais fun avant tout.
Pour les acharnés, Kerbal Space Program promet de longues heures de pratique. Outre Kerbin, six planètes composent actuellement le système à explorer et certaines d’entre-elles possèdent également des satellites : il y a donc du pays à voir. En ce qui me concerne, j’arrive à peine à imaginer comment atteindre la planète la plus proche et je me suis déjà bien amusé. Par ailleurs, en cas de souci, toute une communauté d’acharnés est présente sur internet et pond tutoriaux, wikis et vidéos à la pelle. En fait, bien qu’il soit toujours en développement, le jeu des mexicains de Squad est d’ores et déjà une belle réussite qui promet encore de belles surprises et, de toute façon, de quoi tourner une multitude de remakes de Gravity.