Kid Chameleon, c'était déjà le jeu hardcore de chez hardcore du début des années 90. Ce n'est pas pour autant qu'il est nul. C'est même plutôt ça qui est bien, il offre un défi à ceux qui veulent s'y attaquer. Au premier abord, il pourrait ressembler à un jeu de plates-formes comme il y en avait tant sur la 16 bits de Sega. Des graphismes assez jolis, de gros sprites, et un garçon pouvant porter des casques conférant différents pouvoirs...
Sauf que lorsqu'on prend le temps de décortiquer les mécaniques de jeu, Kid Chameleon est bien plus travaillé que pas mal de jeux; même à l'heure actuelle. Déjà, les vies supplémentaires et les continues ( limités à 3) sont obtenus en fonction du score calculé en fin de niveau, même si on peut les trouver également dans les différentes étapes. Et la chose très particulière du jeu, c'est que les niveaux d'un même thème ne se suivent pas forcément : on peut passer d'un niveau forestier à un niveau de glace et ensuite, à un niveau de feu. Cela est d'autant plus vrai lorsque l'on utilise les warp, et dans ce cas, plusieurs cas se présenteront : ils pourront vous ramener en arrière, vous faire apparaitre dans un niveau avancé ou une session de boss, ou même dans un autre endroit du même niveau ! Parce que oui ce jeu possède un level design étudié, le jeu est bourré de passages secrets, mais surtout de pièges très retors. Toutefois si cela peut vous aider, les warps mènent tout le temps aux mêmes endroits d'une partie sur l'autre.Le jeu comporte environ une centaine de niveaux, même s'il est très difficile de les compter : en effet, l'utilisation des warp se révèlera indispensable, et certains niveaux seront nommés " elsewhere" ( "autre part"), sans nom bien défini. Le jeu dispose donc d'une durée de vie énorme, d'autant que les boss ne sont pas faciles à vaincre, leur hitbox minuscule y étant pour beaucoup. De plus, chaque transformation devra être utilisée à bon escient et de façon la plus efficace possible, et le maniement du garçon changera selon la forme qu'il aura revêtue , et toutes n'auront pas les mêmes pouvoirs et ne donneront pas à notre héros la même quantité de points de vie. Bien entendu, il y a aussi un chronomètre indiquant le temps restant pour terminer le niveau. pas facile de s'y tenir d'autant plus qu'il y a des bonus assez conséquents si on réussit à franchir les niveaux assez vite, réussir l'objectif de temps est d'ailleurs primordial pour avoir un bon score, pourvoyeur de vies et de continues. Heureusement pour prolonger le temps, il est possible de trouver des horloges qui rajouteront 3 minutes de délai. Les ennemis sont placés de façon assez vicieuse et pourront même vous envoyer des projectiles hors-écran. Kid Chameleon est non seulement long, mais aussi très difficile. Le jeu, est plus qu'un délire de programmeurs, c'est surtout un défi qu'ils ont voulu lancer aux plus acharnés d'entre nous. Trouver le moyen d'arriver à la fin avec les warps est un objectif difficile, mais il doit l'être encore plus si on essaie de faire les niveaux dans l'ordre, pour peu qu'il y en ait un. Personnellement, je n'y suis pas arrivé...
Le seul reproche qu'on pourrait faire au jeu, c'est son ambiance sonore un peu en retrait, avec des musiques un peu anecdotiques...
Pour le reste, Kid Chameleon vaut largement le détour, même s'il vous fera souvent pester, et il est inclus dans les différentes compilations que Sega a édité sur les consoles actuelles. N'hésitez pas à vous lancer, mais attention, ce jeu nécéssitera du temps avant d'en assimiler toute la mécanique d'où il tire sa force...
L'adepte du rétrogaming que je suis ne peut pas s'empêcher de faire un parallèle entre les jeux d'hier et de maintenant : si Kid Chameleon était sorti en 2011, même sur le PSN ou XBLA, il n'aurait pas eu l'ombre d'une chance, étrillé dans les tests à cause de sa difficulté hors-normes, mais aussi par les joueurs actuels... Kid Chameleon serait-il le symbole d'un conflit de génération vidéoludique ?