L'instinct, y'a que ça de vrai
"Killer Instinct", c'est d'abord un symbole, certes un peu anecdotique, mais qui suffisait à exercer une sorte de fascination sur les jeunes pré-pubères que nous étions : celui de la cartouche noire. Un moyen original de se démarquer, qui semblait annoncer "attention, ce jeu ne sera pas comme les autres". Une trouvaille toute bête qui l'auréolait d'emblée d'un certain mystère. En tout cas, pas de doute, ça allait saigner sévère.
Cette couleur noire reflétait en tout cas très bien l'ambiance du jeu, qui, à bien y réfléchir, était même plus sombre - mais moins gore - que les Mortal Kombat, desquels il était fortement inspiré : même "réalisme" graphique cradingue, même genre de big boss monstrueux, finishers de toutes sortes... En fait, la seule grosse différence résidait dans le panel des combattants : seulement 10 au compteur, dont moins de la moitié appartenait sans nul doute à l'espèce humaine (Jago, Combo, Orchid, Thunder...), l'autre partie étant composée de personnages aussi disparates qu'un dinosaure (Riptor), un loup-garou (Sabrewulf), un robot (Fulgore), un squelette (Spinal), sans oublier les deux "élémentaux" (Cinder et Glacius).
"Killer Instinct" faisait également la part belle aux combos, proposant de vastes panoplies d'enchaînements, si bien que ceux-ci finissaient par s'avérer essentiels à la victoire pour tout joueur confirmé. Un système qui, couplé aux habituels coups spéciaux, rendait le jeu riche, à la fois intéressant et complexe dans sa maniabilité. A ce propos, chaque perso possédait un "ultra" combo de vingt hits et des poussières, qu'il était de bon ton d'envoyer dans la face amochée de son adversaire pour mettre rapidement fin à ses dantesques souffrances. Comme dit plus haut, d'autres "fatalités" plus classiques pouvaient aussi être administrées, et même un "ultimate", mélange curieux mais plaisant entre combo et fatalité.
Pour conclure, disons tout simplement que "Killer Instinct", sorte de merveille technologique comme avait pu l'être "Donkey Kong Country" dans un autre registre (merci Rare), exploitait à fond les capacités de la console et avait sa propre personnalité, ne se contentant pas d'être un "sous MK". Une alternative des plus appréciables et un jeu de baston tout de même culte, même s'il a un tantinet mal vieilli.
P.S : Thunder forever !