Quand je lis les critiques faites autour de Kingdom Hearts III, j'ai l'impression que les gens se limitent volontairement - ou pas ? - aux meilleurs morceaux du jeu. C'est effectivement très beau, et c'est enfin la réponse à pas mal de questions sur une série qui a mis 12 ans à accoucher de son troisième opus principal.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'entre les cinématiques "clé" des personnages principaux, il y a celles des persos secondaires, et entre tout ça, il y a du jeu.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est souvent ... mou. Très mou.
Comme cette magnifique séquence parmi d'autres dans le monde de Monstres & Co., ou les deux compères Bob et Sulli répètent pour la enième fois qu'il faut rejoindre la porte de la chambre de Bouh, à coup de champ/contre-champ dans un décor vide, sans véritable jeu d'acteur, et où tout le monde est figé sur place, façon "Ca te Barbera".
Et une cinématique ratée, ça n'est pas particulièrement grave. Le problème, c'est que ce cas de figure est plutôt la norme. Et si l'on sera ravi de revoir des passages entiers des films dont sont tirés les différents mondes, la plupart des cinématiques "intermédiaires" sont de qualité soap opéra.
Coté jeu, on garde les sempiternels problèmes de la série : une caméra pas toujours au top, des ennemis qui batifolent autour et disparaissent souvent du champ, et un système de lock capricieux.
Si les premiers épisodes pouvaient s'avérer parfois difficiles, il n'en sera rien ici : des actions contextuelles apparaissent constamment - ralentissant encore le rythme, au passage - pour nettoyer tout ennemi qui aurait l'audace de résister un peu. C'est un véritable festival, tant et si bien qu'il faut rapidement désactiver les cutscenes d'apparition de ces dernières si on ne veut pas y laisser sa santé mentale.
Pour ma part, je n'ai jamais réussi à utiliser le système de parade correctement, tellement il a de latence alors que certains boss sont des fusées, et je n'ai gagné les derniers combats du jeu que parce que les multiples attaques "téléportation dans ta face" ne faisaient pas très mal.
Qu'en dire de plus ? Pas grand chose, malheureusement.
C'est beau, ça touche la corde nostalgique, et ça met un terme à pas mal d'interrogations de longue date - tout en en rajoutant d'autres, eh oui -, mais ça se joue en automatique, et ça se regarde souvent l’œil vide et le cerveau en veille.
Tout bien considéré, l'expérience reste agréable, et on notera de très bons moments, mais j'ai été déçu par ce gâchis de potentiel, qui augurait d'un jeu exceptionnel, et qui n'en a livré qu'une version tiède.