Note : joué via la compilation Kingdom Hearts 1.5 HD ReMIX sur PS3. On parle bien du remake PS2 tout en 3D, estampillé Re (original).
On m'avait prévenu que Kingdom Hearts : Chain of Memories était quasi-essentiel pour comprendre le début de Kingdom Hearts II, donc je me suis attelé à le terminer. C'est maintenant chose faîte, mais ça s'est fait dans la douleur :p.
Bon, parlons directement des bonnes choses. Le scénario est la suite directe du premier opus, et il est plutôt sympa, introduisant de mystérieux bad-guys et une intrigue sur les souvenirs ni trop naïve, ni trop complexe. J'avoue aussi avoir été bluffé par le doublage vocal et par l'animation des visages, qui rendent les protagonistes très expressifs. On pourra par contre regretter que la quasi-totalité des environnements et ennemis du jeu soient un gros recyclage du premier opus.
Et puis il y a le gameplay. Avec une volonté louable d'innover pour cet épisode, notre héros Sora doit utiliser des cartes afin d'évoluer et d'attaquer. Évoluer d'une part, car chaque monde est "construit" par nos soins avec des cartes lieux donnant des propriétés différentes (ennemis plus faibles/forts, salles de sauvegarde, tel type de carte plus efficace, etc...). Attaquer d'autre part, car chaque action dans un combat demande l'utilisation d'une carte attaque, magie ou objet. Dans le principe, c'est un peu comme Baten Kaitos, sauf qu'ici les ennemis utilisent également des cartes, et tout est basé sur un système de contres et de combos. Chaque carte est numéroté de 0 à 9. De base, pour toucher un ennemi, il faut jouer une carte plus forte que la sienne, le 0 étant une sorte de joker, qui peut tout contrer si joué en deuxième (après l'ennemi). Ça se complique un peu quand on nous apprend que l'on peut stocker jusqu'à trois cartes et ainsi cumuler les valeurs des cartes pour un nombre maximum potentiel de 27 (trois fois 9). Notez qu'une seule carte 0 peut contrer n'importe quel combo. Du coup en l'état, et surtout contre les boss, il est conseillé de jouer très stratégiquement, et de bien faire attention aux combos lancés par l'ennemi, les cartes 0 sont notamment indispensables.
Sur le papier, ça fonctionne. En pratique, tout s'écroule dès que le jeu devient plus difficile. Parceque c'est bien joli de balancer des gros combos et des contres, mais il faut en même temps gérer le déplacement et l'esquive. Il faut aussi gérer son deck de carte qui n'est pas infini et qui ne peut se recharger que partiellement une fois épuisé. On a aussi des cartes spéciales (les malus) qui sont sur un autre menu déroulant s'affichant en appuyant sur select. SELECT ! Ah et puis il y a aussi les "tours", des attaques spéciales se déclenchant suivant le type et la valeur des cartes composant un combo. Pour achever le tout, il faut savoir gérer les distances d'attaques et même les hauteurs, certains ennemis volant pouvant éviter vos combos...
Bref, il y a trop de trucs à gérer, mais vraiment trop. Ça passe encore face aux ennemis de base, pour lesquels on peut jouer un peu bourrin sans se prendre la tête, mais pas face aux boss, qui vous puniront sévèrement la moindre erreur. C'est d'autant plus frustrant dans le dernier quart du jeu, où vous avez trois tonnes de cartes, toutes indispensables, et où les combats demandent de la subtilité, une précision et un sang-froid à toute épreuve. Larxene notamment, ainsi que le boss de fin, sont d'une difficulté abusé. Et même si vous avez réussi à arriver jusqu'au bout, le jeu vous propose de recommencer avec un autre personnage ! C'est certes un peu plus facile et plus court, mais c'est très répétitif. Le truc chiant, c'est que cette deuxième run est indispensable à l'histoire, et permet d'ailleurs de voir un peu plus Mickey.
Bref, Kingdom Hearts Re: Chain of Memories est à mon sens beaucoup trop compliqué pour trop peu de satisfaction, et la découverte du scénario est la seule raison valable de s'y plonger. Les plus courageux s'y casseront les dents, les moins téméraires feront le jeu en mode facile, les autres iront simplement voir les cinématiques sur Internet.