Si Irrational Games aurait voulu que vous voyiez en Bioshock 1 l'héritier de System Shock 1 & 2, sa structure semi-ouverte franchement limitée et sa linéarité globale le rapproche beaucoup plus d'un Kingpin : des niveaux de taille moyenne, avec des objectif secondaires à résoudre pour progresser, et un univers merveilleux qui fait rêver...
Ah euh non, en fait, Kingpin est un FPS ordurier qui se passe dans un univers pourri où tous les mecs ont des tronches patibulaires et où vous aurez pour objectif de défoncer des crânes avant qu'on vous défonce le vôtre !
La première chose qui choque (en dehors des vulgarités dont sont remplies ras-la-gueule les deux cinématique d'intro), c'est la courbe de difficulté inversée.
Sans déconner, le début de Kingpin est encore moins accueillant que celui de Dark Souls. Pas de vie, pas de munitions, des NPC à la mine sinistre qui vous cassent la gueule si vous les regardez de trop près, et une barre de vie qui vole à la vitesse de l'éclair.
On galère donc une heure ou deux pour prendre ses marques dans le premier niveau, puis on refait ledit premier niveau, parce qu'on est arrivé tellement mal en point au début du second que c'est juste impossible d'aller plus loin. Il y a très peu de santé dans les premiers niveaux, alors que certains ennemis cognent déjà très très fort.
Puis une fois qu'on a pris ses marques (achat d'armure, de meilleures armes, etc...), on se retrouve face à un très bon FPS en monde semi-ouvert, dont l'ambiance sulfureuse franchement outrancière est extrêmement efficace. Notamment car la VF est excellente, avec un vrai vocabulaire vulgaire, varié et qui interpelle. Car non, ce n'est pas forcément facile d'écrire des dialogues grossiers sans sombrer dans la banalité, et ici c'est brillamment réussi.
Passée cette barrière de difficulté initiale, les niveaux suivants contiennent plus de santé et de munitions (un peu comme Blood de Monolith, qui était très dur au tout début du jeu avant de daigner donner des kits de soin et des munitions au joueur), et le jeu est bien plus accessible. On garde le format semi-ouvert jusqu'aux 2/3 du jeu, puis les niveaux deviennent plus fermés en se rapprochant de la fin du jeu. Un manque de temps de la part des développeurs ?
En tout cas si vous aimez les jeux utilisant l'IDtech 2, Kingpin est plutôt une bonne pioche. Un bon gameplay, une bonne ambiance, et les quelques scories qui polluent l'expérience sont plutôt facile à ignorer.
15/20