L.A. GRIS
Déception ! C’est le premier mot qui me vient au déroulement du générique de fin. J’ai pourtant beaucoup aimé l’ambiance mais j’en attendais beaucoup (trop ?) du concept. Quel dommage de ne pas être allé plus loin !
Au démarrage l’ambiance du Los Angeles de la fin des années 40 est superbe, la mise en situation par la voix off, l’introduction des différentes affaires par une scène en noir et blanc et la musique tout au long du jeux, tout forme un enrobage complétement immersif. On se pose dans son canap, on a presque envie de se prendre un whisky et de se mettre au cigare juste pour prolonger le délire. Mais au bout de quelques affaires ; la déception commence à pointer le bout de son nez. Si la première affaire qui nous est confiée est simple, on se dit qu’elle fait office de tutoriel c’est donc logique mais une fois que l’on a compris le dérouler des affaires et le fonctionnement de l’interrogatoire, la facilité, constante depuis les premières minutes de jeu commence à agacer. Pour se rendre accessible, le jeu fait l’impasse sur une éventuelle difficulté, ici rien ne nous bloque dans la progression. On est sur des rails et on se laisse tout simplement glisser. Si certaines aides sont appréciables (lors des course poursuite à pied, j’ai trouvé plutôt pratique de ne pas avoir à galérer dans les enchaînement d’escaliers par exemple) d’autre sont vraiment pénible (lorsque l’on met un peu de temps à trouver la bonne piste le personnage nous indique le lieu où il faut se rendre…). Les indices sont toujours évidents, les « énigmes » (si on peut appeler comme ça un puzzle de 3 pièces) sont beaucoup trop simple, les interrogatoires même s’ils sont mal conduit par le joueur ne sont pas pénalisant. Si on a l’impression d’avoir le choix dans le déroulé de l’enquête, j’ai tout de même eu fortement le sentiment qu’il était impossible de faire un trop mauvais choix qui nuirait à l’enquête.
À la limite cette facilité aurait pu être compensé par une histoire aux multiples rebondissements, on aurait alors (peut-être) accepté d’être bercé dans un film interactif. Seulement l’histoire est poussive, elle met du temps à décoller, les personnages beaucoup trop lisses, le héros n’a pas de personnalité, les flash-back sont censés nous en dire plus sur la psychologie des personnages mais je n’ai personnellement pas bien vu ou ils voulaient en venir surtout que j’ai raté quelques journaux au début. Ça semble se décanter uniquement dans la dernière partie mais elle est bien trop courte pour qu’on puisse en profiter, c’est dommage le personnage de Kelso avait l’air plus intéressant…
De ce fait on rentre assez vite dans une certaine routine par le manque de variation de gameplay : briefing – scène de crime – recherche d’indice – interrogatoire (en gros). Cependant on ne s’ennuie pas tellement, comme si on s’habituait à cette routine, les angles de caméra des cinématiques sont excellents, le rythme assez lent s’intègre bien à l’ambiance général, on prend son temps. Il y a aussi les missions aléatoires qui sont bien là pour nous sortir de cette répétitivité, elles sont, sympathique et récréative mais malheureusement un peu trop courte et surtout trop simple.
La ville est très belle et animées mais sans aucune interaction, on aurait pu par exemple avoir un vendeur de journaux avec qui interagir pour la quête annexe des journaux. On a bel et bien l’impression de se déplacer dans un très beau décor de cinéma fictif, avec des figurants si c’était le but c’est réussi.
En conclusion, L.A Noire est un bon jeu mais il ne tient pas toute ses promesses. Pour permettre une plus grande accessibilité il semble renier l’essence du polar noir dont il voudrait être le représentant vidéoludique. Ça peut se comprendre sur certains points, pas sur tous, l’histoire n’est pas assez travaillée. Mais la facilité du jeu, la manière dont on nous prend la main pour ne pas nous laisser nous débrouiller tout seul est assez pénible. Il y aurait surement eu moyen de faire différent mode de difficultés pour que tout le monde y trouve son compte.
Une histoire plate couplée à l’absence d’influence du joueur dans l’intrigue nous fait naviguer entre deux eaux. Nous ne sommes ni dans un bon film a suspens rempli de rebondissements ni dans un film interactif ou nous somme le héro
Ma déception est à la hauteur de l’espérance que j’avais de vivre une expérience assez peu courante, une plongée dans un véritable polar noir. Malgré tout j’espère une suite qui serait moins décevante. Malheureusement ça semble peu probable.