"Operator, give me dispatch."
Dans L.A Noire, développé par la Team Bondi avec par la suite l'aide de Rockstar Games, nous incarnons Cole Phelps, ex-lieutenant revenu à Los Angeles avec une médaille et un paquet de souvenirs. Le principe est simple, on commence tout en bas de l'échelle pour monter en grade dans les rangs de la L.A.P.D et pour cela il faut résoudre un bon nombre d'enquêtes dans une ambiance de polar noir.
Il faut être clair, ce jeu, malgré le logo orange au grand R dans le coin inférieur droit, n'est pas un GTA-like. C'est plus un mélange de point n' click, d'aventure et de monde ouvert.
Pour résoudre les enquêtes qui nous feront face durant tout le jeu, il faudra trouver des indices sur le lieu du crime qui nous mèneront à d'autres lieux en rapport avec la victime et ses présumés agresseurs où il faudra trouver d'autres indices tout en interrogeant les personnes qui pourraient avoir des réponses. Vous me suivez ? Ces interrogatoires sont très intéressants grâce à leur fonctionnement atypique : A chaque déclaration de l'interrogé nous avons trois choix, la « Vérité », c'est-à-dire le croire, le « Doute », mettre en doute ce qu'il dit et dernièrement le « Mensonge » où il faudra cette fois donner une preuve à partir des indices collectés. Mais comment savoir quel choix prendre ? Le comportement et les expressions du suspect et/ou témoin sont la réponse. En effet, grâce au travail bluffant du Motion Scan, technique utilisée pour la capture des visages des acteurs, on s'y croit réellement même si c'est parfois légèrement surjoué.
Il arrive parfois d'être confronté à des phases d'actions entre la recherche d'indices et les interrogatoires (et bien sûr les déplacements en véhicules entre les différents lieux). Ces phases d'actions sont soit intégrées directement à l'enquête, soit sous la forme de « délits » qui ne sont pas liés à la trame mais toujours sympas à résoudre sur le chemin entre deux endroits. Il y principalement 3 types de phases d'action : la course poursuite à pied, la course poursuite en voiture et la fusillade. La course poursuite à pied est assez basique, vous appuyez sur le bouton pour courir et Cole Phelps fait tout à votre place, il suffit juste de suivre négligemment votre suspect et ça se finira généralement par un placage ou un coup de feu. Noter qu'une de mes plus grandes frustrations dans ce jeu est de ne pas pouvoir blesser juste le suspect pour le ralentir mais qu'il faut absolument l'abattre même si on tire dans la jambe (NE MEURTS PAS PETIT ESCROC, JE VOULAIS JUSTE T'ARRÊTER). La course poursuite en voiture, quant à elle, est totalement scriptée. La plupart du temps, il faudra juste suivre l'autre voiture jusqu'à ce qu'elle se prenne un mur/tramway/voiture/obstacle et qu'elle s'arrête. La fusillade est banale, on peut ramasser les armes des personnes que l'on abat jusqu'à qu'on soit à court de munitions mais on restera généralement avec son petit .45 avec munitions illimitées.
Venons-en à l'ambiance, la cité des anges dans les années 40... C'est juste énorme. Personnellement je m'y suis pris complètement, les décors sont beaux malgré un peu d'aliasing et de clipping, je ne suis pas très pointilleux sur le côté technique des graphismes en général mais c'est toujours bon de le noter, la bande-son bien que classique nous transporte complètement et on se surprend à faire durer des trajets en voitures plus longtemps pour en profiter (hu hu hu). Sinon, je suis fan du fait de pouvoir changer de costume (j'adore les costumes :3 ) et je me suis bien amusé à en changer régulièrement (surtout qu'ils sont conservés lors des cinématiques). Les personnages qui composent le jeu sont intéressants et rudement bien écrits ! J'insiste vraiment sur ce point vu que j'ai été bluffé par la qualité des dialogues en général et par la psychologie des protagonistes. Un dernier point concernant l'ambiance du jeu, l'esprit de l'époque est là. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il est tout à fait banal, voir normal d'entendre son coéquipier balancer des propos racistes et sexistes (certains ne vont pas hésiter à le faire à longueur de journée), je ne supporte pas du tout cela mais il faut bien admettre que ça nous plonge encore plus dans l'Amérique des années 40.
L'histoire est très sympathique, je ne vais rien spoiler spécialement si vous êtes l'un des rares chanceux à ne pas s'être fait spoiler la fin, profitez de ce récit bien écrit et cohérent.
Malheureusement, le jeu n'est pas parfait. Tout d'abord le fait de ne pas pouvoir arrêter quelqu'un en lui tirant dans les jambes est pour moi un oubli assez énorme, comme dit plus haut. Aussi, le jeu est assez lent à démarrer et il m'a fallu un peu de temps avant d'être vraiment transporté. Les enquêtes sont parfois un peu répétitives, de même pour les délits. La conduite peut paraître insupportable au début, mais on s'y habitue malgré ses imperfections. En dépit de supers dialogues, lorsque Phelps prend le téléphone le début de la conversation est TOUJOURS le même, c'est très saoulant à force. Techniquement, il arrive que le jeu souffre de quelques ralentissements lorsqu'il y a trop d'action à l'écran, quelques bug peuvent survenir, comme traverser la map en tombant dans un trou avec sa voiture (true story) et j'ai eu le droit à un bon freeze (ça peut arriver même aux meilleurs jeux...).
Malgré quelques défauts, L.A Noire reste un jeu d'exception, proche du chef d'œuvre qui ne manquera pas de faire plaisir aux gamers et aux amateurs de « nouvelles expériences » car il faut bien le dire : L.A Noire est un jeu plutôt original, pleins de bonnes idées et qui nous plonge dans un univers envoutant.