Un bon thème, mais moins bon que le précédent opus

Layers Of Fear 2 prend place dans l'univers du cinéma. Le jeu est truffé de références cinématographiques aussi bien par ses affiches, ses lieux que ses techniques. Nous parcourons de nombreux décors issus de films tout en gardant le thème horrifique. Des techniques de traveling, contre plongée et autre sont utilisés dans la vue même de notre personnage, comme ce moment où il nous est impossible de nous retourner, nous devons partir en marche arrière comme si nous filmions une vraie scène de film d'horreur.

Seulement, j'ai un peu de mal avec l'histoire qui me semble moins riche et moins bien amenée que dans le premier opus. Nous avons toujours trois fins possibles en fonction de nos actions mais celle-ci sont assez rares, et donc moins recherchées. Dans le 1, nous devions choisir d'ignorer certains objets et d'en rechercher d'autres pour atteindre une certaine fin. Dans le deux, peu importe les objets auxquels nous faisons attention, seuls 4 choix influencent la fin. Il reste quand même des parts d'ombres agréables à analyser lorsque nous souhaitons réfléchir aux significations. Mais l'histoire n'offre pas le même impact psychologique que dans le premier. Nous avions la peur, la culpabilité, la tristesse, le passé qui hante notre personnage à mesure que nous parcourions, de façon de plus en plus sombre, sa folie, comme une sorte de psychanalyse. Ici, nous ne comprenons pas forcément ce que nous cherchons. Sommes-nous l'un des deux enfants de ce paquebot ? Pourquoi est-on ici ? En quoi culpabiliserions-nous d'un fait qui n'est pas de notre faute, sur lequel nous ne pouvions rien ? Quel est le problème psychologique ? Une simple recherche d'identité ?

Dans ce second opus, de nombreux moments sont ponctués par un monstre qui nous poursuit ou par des flammes mortelles. L'impossibilité de mourir a été fortement décriée par la critique dans le premier opus et il semble que les réalisateurs en aient tenu compte. Seulement, je ne suis pas de l'avis de ceux qui disent qu'il ne peut y avoir de peur sans la possibilité de mort. Une ambiance glauque, malaisante fait bien plus peur qu'un simple "panic monster" qui nous poursuit. J'ai trouvé que ces moments enlevaient du positif au jeu et qu'ils étaient plus ennuyants et agaçants qu'autre chose. On ne peut plus explorer à son rythme et voir l'histoire, il faut courir. Comme si nous étions dans un jeu d'horreur bourrin ou dans Resident Evil. On sait juste qu'il faut courir et trouver la sortie, qu'est-ce qui fait peur là-dedans ? De mourir ? A moins d'être à 100% dedans et d'oublier qu'on joue à un jeu vidéo, on sait très bien qu'on va juste retourner au point de sauvegarde précédent. Et personnellement, je trouve ça juste lourd de me retaper un moment dans lequel je ne peux pas réfléchir à mes actes et où je dois uniquement courir le plus vite possible vers une sortie.

Concernant les décors, ils sont à la fois divers et trop ressemblants. En effet, nous parcourons le paquebot sous toutes ses coutures, allons de cabines en cabines, d'îles aux pirates en navires, de chambres d'enfants pleine de références aux pirates encore une fois... Nous repassons au moins 6 fois par une même grille pour récupérer la clé de chaque pièce que nous devons visiter : c'est lourd. A chaque fois, nous voulons ouvrir la grille nous permettant d'y aller mais celle-ci nous montre le symbole qui veut dire "attends un peu, fais trois pas en arrière et reviens, même s'il n'y a strictement rien à découvrir avant de repousser cette grille". Doublement lourd.

Je ne suis pas fan, à la base, des bateaux et des histoires de pirates. Je n'ai pas aimé le dernier niveau dans lequel le bateau est sous l'eau, tout est sous l'eau. Quel que soit le jeu vidéo, je n'aime pas les niveaux d'eau. Même si l'avancée de notre personnage n'en semble pas impactée (merci d'ailleurs, ça aurait été encore plus compliqué en avançant à deux à l'heure !) je trouve ça lourd. C'est sûr qu'il ne faut pas être claustrophobe pour jouer à ce jeu, ni avoir le mal de mer.

Aussi, de nombreuses scènes sont en noir et blanc. Certains disent que cela correspond aux souvenirs. On peut également penser aux nombreux films en noir et blanc à la base, sachant que le personnage ne semble pas être de notre époque. Peut-être, mais pour moi, ces moments sont trop nombreux. C'est lourd de chercher des objets en noir en blanc et je dirais même que c'est compliqué d'avoir peur quand tout n'est que noir et blanc. Bien sûr, on m'opposera le fabuleux Limbo, mais même si celui est également dans un cadre horrifique, je n'ai pas la sensation qu'on puisse le classer dans la même catégorie de jeux, tant au niveau de la façon de jouer que de l'histoire. Si je ne vois pas grand chose, je n'ai pas vraiment peur, je ne vois juste rien...

J'ai fini ce jeu jusqu'au bout, débloquant tous les succès et les objets mystérieux à décrypter. Je n'ai pas forcément compris ce que ceux-ci disaient mais je ne vois pas l'intérêt de le recommencer maintenant alors que je prendrais plaisir à rejouer au premier Layers Of Fear.

Je laisse quand même une bonne note pour tout ce travail, autour du cinéma, de la reconstitution de scènes, des techniques utilisées, des clins d’œil, mais l'histoire et l'ambiance me semblent manquer.