Comme pour Aladdin, difficile de ne pas pêcher par nostalgie sur ce jeu...Et ce ne sera pas mon cas, ce serait même l’inverse tant ce soft m’en a fait baver. Pour information, je l’ai reçu à sa sortie mais ne l’ai terminé...que tout récemment après être resté bloqué des mois et des mois au même niveau il y a quelques années, au point d’en être dégoûté. Voilà pour le trauma d’enfance, voyons la bête.
Ce jeu a naturellement bénéficié de l’énorme hype générée par le film et aurait pu se contenter d’en sucer la substance sans se casser le bonnet, sans originalité ni talent. Ce ne fut heureusement pas le cas, puisque les petits gars de Virgin, déjà à l’origine du génial “Aladdin” étaient aux commandes.
Comme pour son grand frère, “Le roi Lion” possède des graphismes excellents et des niveaux variés (ce qui n’était pas gagné vu que le visuel du film permettait moins de liberté qu’Aladdin.) : rocher du lion, cimetière des éléphants, canyon, jungle...rien à redire, c’est beau, fidèle comme d’habitude. Le level design est un poil linéaire parfois mais ennemis et pièges sont suffisamment variés pour que cela ne prête pas trop à conséquence même si certains niveaux ont un peu des allures de couloirs déguisés. On notera un niveau très sympa en vue de face avec une vraie/fausse profondeur 3D où il faut éviter de mourir piétiné par les gnous. Côté ennemi, c’est un poil plus “freestyle” mais il faut reconnaître qu’à part les hyènes et Scar, si les programmeurs n’avaient pas enrichi le bestiaire, cela aurait sonné assez répétitif. On se frittera donc avec des insectes (qui sont également des items de soin et de bonus), des hyènes, des ...nids d’oiseau (et croyez-moi ce seront vos PIRES ennemis), des jaguars, des jets d’eau, des pierres...Vous l’aurez compris, ce sont plus souvent les pièges et les sauts loupés qui causeront votre mort que les combats. À ce titre, à part Scar, les boss sont plutôt faciles, surtout comparés à la traversées de certains niveaux.
La musique reprend celle du film - pas uniquement les chansons mais également les musiques orchestrales - et sont parfaitement digitalisées pour l’époque. Même aujourd’hui, elles restent agréables en jeu, rien à redire !
La manibilité est excellente - le saut demandera un petit temps d’adaptation pour maîtriser saut long et saut court mais rien d’insurmontable - Simba est rapide, parfaitement maniable et répond au doigt et à l’oeil, que ce soit en lionceau ou en lion adulte. Enfant, il ne dispose que du saut pour éliminer ses ennemis ou le rugissement(enfin le miaulement) pour les paralyser et adulte, il verra son panel d’action amélioré de trois nouveaux coups, le coup de griffe simple, la lacération et la planchette japonaise (qui elle, par contre, est une chiée à sortir et se paye le luxe d’être indispensable pour achever le boss de fin.). Bref, si on excepte ce “coup spécial”, tout est impeccable et se prend bien en main.
Attaquons maintenant le point sur lequel j’ai de sérieux problèmes avec ce jeu, qui a pourtant tout pour lui : la difficulté.
Ce n’est pas tant qu’elle soit démesurée ou affolante, rétrospectivement on est dans la moyenne de ce qui se faisait à l’époque mais elle est surtout totalement illogique et mal foutue.
Je m’explique : le jeu est composé de niveaux faciles et de niveaux durs sans aucune progressivité et dans le plus pur bordel. La difficulté est en dent de scie et frustre énormément : vous torcherez certains niveaux en faisant des mots croisés et d’autre vous feront insulter votre PC/console et griller un bon paquet de vie. Un petit exemple, qui parlera à ceux ayant joué : le niveau 2. Hyper chiant, hyper tordu et franchement hardu quand on a Simba en main que depuis un seul niveau, qui était une balade de santé. C’est un peu comme vous coller sur des ski pour la première fois de votre vie et dès lors que vous savez faire le chasse neige, on vous balance tout seul sur une rouge en vous souhaitant bonne chance. Suite à ce niveau, on enchaîne le cimetière des éléphants et les gnous, plutôt bien dosés, eux, avec quelques passages délicats. Le niveau suivant est un couloir où les hyènes vous font dégringoler des rochers sur le coin du pif. Chiant mais pas avare en morts connes, qui fait chuter vos réserves avant un foutu niveau 6 et sa remontée d’une chute d’eau qui vous infligera probablement votre premier game over. Et on enchaîne ensuite un niveau presque vide, etc…
Bref vous l’aurez compris, la difficulté du jeu est hyper mal gérée et le rend frustrant, tout comme la qualité des niveaux : on passe de l’excellent à l’anecdotique et du facile au niveau piégapute qui énerve bien comme il faut. J’avais taxé Aladdin de “trop facile” mais il avait au moins le mérite d’être progressif en terme de difficulté et de proposer quelques passages plus hardus. Ici, on alterne de manière franchement lourdingue les deux extrêmes.
En revanche, “le roi lion” réussit mieux que son prédécesseur son dernier niveau. Certes repris du tout premier niveau, il en réutilise en partie l’architecture mais de manière plus inventive et originale, qui ne donne pas la sensation d’une resucée un peu facile. L’affrontement avec Scar est relativement simple mais intense sans être insurmontable. Si on parvient à sortir ce fameux coup spécial à la réactivité pour le moins chaotique, en tout cas.
Bref, le roi lion avait tout pour être un excellent jeu - et reste un très bon jeu - mais sa difficulté illogique et mal pensée le plombe et gâche pas mal l’expérience, à fortiori pour un jeune joueur. Dommage.