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Oui, j'ai vécu ce mois de Juin 1983 à Hinamizawa comme un deuxième été, parallèle à mon mois de Juillet 2024. Dès la première scène, j'ai été absorbé par cet univers, ce charmant village un peu isolé de la campagne japonaise, bercé par le chant des cigales. J'ai vécu chaque instant de la vie de Keiichi Maebara, et j'ai ressenti, comme si c'était les miens, son insouciance, ses doutes, ses préjugés, son courage, sa colère, son amour, ses peurs, sa souffrance, son mal-être, sa détermination, sa rage, sa vulnérabilité, son malheur, et enfin... son bonheur. Alors, comment un simple personnage de roman a-t-il pu me faire ressentir toutes ces émotions qui nous traversent au cours de la vie ?


La réponses est assez simple : c'est grâce au format même du Roman sonore et visuel, dont l'auteur a su tirer le meilleur.


Une écriture à la première personne décrivant de manière très poussée l'évolution des situations au cours du récit, et avec justesse, sans concession, comment elles étaient ressenties et vécues dans les moindres détails par le personnage principal. Je ne me suis pas lassé de découvrir les états d'âme du protagoniste comme si c'était les miens, et de le voir parler et interagir avec les autres personnages comme si je vivais moi-même dans ce village. A noter, la traduction française de Pierre Bancov, est excellente et rajoute selon moi une âme au texte, à tel point qu'elle a grandement contribué à mon immersion au cours de la lecture.


Un scénario sur fond de mystère incompréhensible, une tragédie qui touche chaque année le village, utilisé ingénieusement pour explorer chaque facette des personnages, ces derniers étant véritablement le cœur du récit, et on le comprend facilement : quel meilleur sujet pour essayer de nous parler de la Vie ?


Une division de l'histoire en plusieurs tomes, avec la même histoire reprise de manière similaire à première vue, mais où les petits détails qui varient influencent énormément le comportement des personnages et leurs agissements, donc le déroulé global et le dénouement du récit. Ainsi, c'est au bout de quelques tomes et plusieurs dizaines d'heures (car c'est bien le temps qu'il nous faut pour apprendre à réellement connaître une personne !) de lecture seulement que l'on découvre et comprend la vraie nature de chacun des héros du roman, ni bonne ni mauvaise, simplement humaine.


L'utilisation de musiques et effets sonores pour évidemment mieux immerger le lecteur dans l'ambiance, mais surtout le mettre dans les bonnes conditions émotionnelles afin que l'impact de l'écriture soit optimale. C'est alors que le peu que l'auteur ne peut pas raconter avec les mots nous arrive par la musique, et personnellement dans ces moments-là, je vivais plus que la scène que j'étais en train de lire.


Enfin, l'illustration des décors et des personnages par des photos retouchées et des dessins, qui selon moi avait trouvé le bon équilibre entre la stylisation, pour nous faire encore avoir recours à l'imagination, et une certaine forme de réalisme dans les expressions faciales des personnages, permettant rapidement de les rendre concrets, et pas simplement des mots sortis de l'imagination d'un écrivain.


Le Sanglot des Cigales a donc réussi à sublimer le genre du roman sonore et visuel, pour devenir ce chef-d'œuvre qui a hanté mes nuits et m'a fait versé tant de larmes, et a pourtant su me faire voir le Bonheur, par le prisme de celui que les personnages réussissent à la fin à créer pour eux. Vous l'aurez compris, si vous ne l'avez pas lu et êtes intrigué, je vous recommande vivement de le lire. Si vous êtes sceptique, je voudrais vous mettre au défi de ne pas ressentir la moindre émotion à la lecture parmi celles que j'ai décrites, car c'est bien là une œuvre à la beauté universelle qui a sans doute atteint la perfection de son format.

Raphd13
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il y a 3 jours

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