« Appelez vos chiens ! Qu’ils se nourrissent de vos carcasses !! »

(Critique flash)

Bons points : Kain, survivant de l’Enfer

Le jeu auquel il faut jouer pour comprendre l’histoire et le lore des chapitres Soul Reaver 1 et 2 de la saga Legacy of Kain. Car tout comme le célèbre Raziel, le vampire Kain était aussi une marionnette puis une légende avant lui. En plus, la version PS4 est une version émulateur de la version PS1 ou PC, alors ça rend la partie d’autant plus facile.

Pour ce qui est des points forts, on compte l’histoire bien sûr : il s’agit d’un mélange de drame, de complots surnaturels, de batailles épiques et de bains de sang. Et c’est bien car quelque soit la fin qu’on prend, Kain voit sa vengeance assouvie et sa soif d’hémoglobine remplie. Dire qu’on part à-priori à la base de la tuerie gratuite d’un noble de Coorhagen.

L’on a aussi un gameplay jouissif permettant de tuer ses ennemis de moults manières : sortilèges, armes blanches et enchantées, métamorphoses (allant du loup-garou au spectre) et mêmes armures du Chaos à pointes (qui s’y frotte s’y pique). Ceux qui ont joué à Soul Reaver avant Blood Omen seront également satisfaits de voir l’épée du même nom être déjà présente.

Ennemis variés qu’on tuera à travers plein de niveaux à thèmes divisés entre chaque membres du Cercle des Piliers de Nosgoth (le monument spirituel qui sauve le pays du chaos), allant de Nuprator le Mentaliste à Mortanius le Nécromancien. Et pour chaque ennemi, une stratégie individuelle ou groupée appropriée (les armes blanches pour ne pas gaspiller d’énergie, les sortilèges pour combler le manque de sang).

Et cette VF, même si elle est clairement imparfaite, garde ses moments épiques :

« Appelez vos chiens ! Qu’ils se nourrissent de vos carcasses !! » (Vorador)

ou

« Vae Victas (Malheur aux vaincus) ! » (Kain)

ou encore :

Moebius : - J’ai vu l’avenir, vampire, et j’ai vu ta mort !

Kain : - Moi ? Mais je suis déjà mort, et toi aussi ! (*le décapite*)

Mauvais points : Balourd Omen

Cependant, on va pas se mentir : c’est la même VF qui ruine un peu le jeu et en fait un nanar. Parce que entre la VO compréhensible, shakespearienne et professionnelle et la VF qui cabotine, mal compressée au niveau du son et amatrice en comparaison, y a pas photo. Le pire étant pour l’introduction de Bane, Dejoule et Anarcrothe (un n’est pas traduit, l’un dit une réplique antérieure de Kain, seul le troisième est correct), combat le plus difficile en plus.

Et après, les inventaires sont tout sauf ergonomiques : on n’arrête pas de s’emmêler les pinceaux entre les armes, formes, sortilèges et protections. Sans compter qu’il faut souvent jongler avec le menu Select dans certaines situations et y a beaucoup de temps de chargements, ce qui frustre assez vite.

Il y aussi souvent intérêt à faire des allers-retours pour chercher de quoi se recharger, le souci est que certaines portes ne s’ouvrent que pendant la pleine lune tous les deux jours in game (Le Temple de la Pleine Lune sur une île ou certaines caves). Ou que passé le retour dans le temps 50 ans en arrière, tu ne peux plus t’envoler où tu veux car l’intrigue et le code te forcent à finir le jeu (ma faute pour avoir speedruner après Azimuth et Abernus). Dans les deux situations, tu passes à côté de nombreux secrets à cause de ça.

Personnellement, j’ai aussi trouvé l’Armure spectrale ou de Chair et la Soul Reaver (pourtant importante dans le lore déjà dans ce jeu) peu utiles en fin de compte. Vu que le Sort de Repousse (un bouclier d’énergie) et l’Armure du Chaos font du très bon travail avec l’Épée de feu, alors que toutes sont censées être de niveau intermédiaire.

Conclusion : L’Héritage de Kain, un présage de sang

Pour autant, même s’il peut être assez difficile ou ridicule par moments avec sa VF, le jeu vaut le coup d’être joué ou rejoué, ne serait-ce que pour ne pas être paumé en jouant aux Blood Omen 2, Soul Reaver et Defiance ou si on préfère incarner Kain à son ascension. Également parce que son gameplay reste assez varié malgré quelques limitations d’époque. C’est aussi dans un sens un Metroidvania de la PlayStation, invitant à l’exploration le temps de réaliser la quête de vengeance et de sang d’un Kain vampire pris pour pion par des mages humains fourbes et des démons.

Ce sera donc à vous à la fin de juger si Nosgoth mérite de voir son équilibre rétablie ou si elle devra subir votre courroux pour toujours après toutes les souffrances qu’elle vous a donné. Quoiqu’il en soit et connaissant Moebius le mage du Temps, il est clair que Nosgoth ne connaîtra pas la paix longtemps.