Une dizaine d'heure de jeu à mon actif


Depuis la découverte du jeu vidéo Les Chaînes de Satinav, je suis plus aisément attiré par les jeux de type "point and click" (dès l'instant, bien évidemment, où la Fantasy pointe le bout de son nez). Et le studio de développement Daedalic Entertainment est à l'origine de pas mal d'entre eux, dont ce dernier : The Whispered World, ou Les Chroniques de Sadwick. Et dans cet optique de découvrir de plus en plus d’œuvres liées à la Fantasy, je me suis empressé d'essayer ce petit jeu qui ne m'a pas laissé indifférent, mais peut-être pas uniquement pour les bonnes raisons.


Nous suivons les aventures de Sadwick, un clown appartenant à une troupe de cirque. Ce dernier fait régulièrement le même cauchemar, annonçant qu'il détruirait le monde. Mais il est bien décidé à faire en sorte que cela ne se produise pas.

Pas plus de spoil ! Ou plutôt si... Mais juste un seul point !


Si au début de notre session de jeu, l'histoire contée par ce divertissement vidéoludique demeure loin d'être transcendant de nouveauté - il est même assez prévisible en réalité (concernant les grosses lignes du scénario), il faut véritablement attendre les toutes dernières minutes pour être chamboulé et trouver une nouvelle lecture aux aventures vécues.

En effet, nous sommes en face d'un jeu glissé dans le genre de la Low Fantasy : le personnage de Sadwick est en réalité l'esprit d'un petit garçon plongé dans le coma, révélation qui a tendance à ouvrir une nouvelle grille de lecture quant au caractère du personnage principal (principalement), aux enjeux dévoilés... et force est de constater que la surprise est au rendez-vous à la suite de cette découverte. Malheureusement, elle apparaît tout de même assez tard pour véritablement influencer notre expérience de jeu qui sera déjà bien entachée par d'autres menus problèmes.

Car en effet, ce jeu est un "point and click". Donc déjà, en soit, il n'est pas forcément simple (mais je vais y revenir) et deuxièmement : il est en anglais, que ce soit l'audio ou les sous-titres. Alors, loin de moi l'idée de dénigrer un jeu présenté dans une autre langue que la mienne (pour rappel, je trouve le jeu Warhammer : The End Times - Vermintide, qui est en anglais, tout simplement jouissif), pour concernant ce "point and click", cela ajoute une difficulté supplémentaire... dont celle - pour ceux comme moi dont le niveau de compréhension n'est pas excellent - de ne pas comprendre absolument tous les enjeux portés par le scénario ou les informations, parfois cruciales, données par les personnages que l'on rencontre. Et c'est presque décevant lorsque l'on voit le dénouement final ou même les différents chapitres que l'on passe aux côtés de Sadwick. Néanmoins, même avec un niveau plus qu'intermédiaire pour la langue de J.R.R. Tolkien, on parvient à comprendre les bribes principales de l'intrigue, même si cela reste assez brouillon. Et comme déclaré précédemment, la majorité de notre temps de jeu, concernant l'intrigue, n'est pas forcément folichonne étant donné que l'on devine assez facilement ce qu'il va découler de nos actions et choix. Mais ce sont véritablement les autres points qui vont permettre à ce jeu de s'élever et de nous faire oublier le "banal" offert par les trois-quart du jeu.


A commencer par les personnages. Sadwick, notre protagoniste principal, peut très aisément exaspérer : il est pessimiste comme personne, ne véhicule pas de joie de vivre (comme on pourrait l'attendre d'un clown), n'est pas un héros véritable dans le sens où il ne va pas tenter grand chose d'héroïque, il est réticent, mou dans ces déplacements, blasé dans ces paroles... le pire protagoniste que l'on puisse contrôler en somme ! Néanmoins, à la découverte de Spot (son compagnon) et au fur et à mesure que les prédictions de ses cauchemars se réalisent, on lui découvre, non pas un courage miraculeux ou une nouvelle prétention héroïque, mais plutôt une meilleure estime de lui, un optimisme naissant bien qu'encore trop timide. Et là encore, il faut vraiment attendre le dénouement final pour proposer des lectures plus ouvertes quant au caractère si spécial de notre personnage principal mais étant donné l'apparition tardive de ces nouvelles lectures, on demeure avec un a priori, si ce n'est négatif, déjà tout fait de notre Sadwick. Et ce dernier n'est pas seul dans son aventure : il peut compter sur Spot, une drôle de petite créature au corps malléable à souhait permettant à notre héros de surmonter les obstacles qui se présentent à lui. Spot reste ce genre de protagoniste très secondaire qui est plus présent pour soutirer quelques sourires aux joueurs que pour véritablement impacter par son évolution ou son histoire personnelle. Néanmoins, il demeure un compagnon plaisant et une source de motivation attendrissante pour notre personnage principal.

Et bien évidemment, Sadwick rencontre de nombreux personnages au cours de son aventure, qui ont tous quelque chose de marquant, que ce soit dans la posture, le timbre de voix ou dans l'aura qu'ils dégagent.


Pour ce qui est de l'aspect technique du jeu, c'est un "point and click" et au risque de me répéter vu que je déclare cela pour tous les jeux de ce type que j'essaye : il est parfois très compliqué, voire abstrait, de savoir ce qu'il faut faire concernant les objets de l'on ramasse et ceux que l'on doit agencer entre eux. Doublé au fait, une fois de plus, que le jeu est totalement en anglais, ce dernier se révèle plus complexe que tous les "point and click" que j'ai pu tester jusqu'alors. Donc on passe notre temps à spammer l'écran ou à abuser du bouton "Indice" pour savoir ce que l'on doit réellement faire, vers où l'on doit aller... "Point and click" oblige, j'ai bien l'impression...


Concernant la patte graphique, force est de constater qu'elle est originale : un dessin presque fantasmagorique qui sert absolument l'aspect rêverie et fantaisiste de ce monde. Et malgré la simplicité des personnages ou de leur animation, un soucis tout particulier est donné aux détails des lieux, des décors et des monstres ou objets que l'on rencontre au fil de notre aventure, soulignant encore plus intensément cette patte artistique si spéciale ; un peu du même gabarit que ce que proposait le "point and click" Tormentum : Dark Sorrow : de l'onirisme noir, même si il est bien moins prononcé ici.


Pour ce qui est des musiques, elles demeurent assez timides ou pas forcément poignantes pour rester en tête, et c'est dommage quand on voit que le paragraphe précédent met un point d'honneur à sortir des gonds et à proposer un visuel vraiment atypique.


The Whispered World reste un "point and click" agréable à découvrir, pour peu que notre niveau d'anglais soit à la hauteur pour ne pas être largué au bout de dix minutes de jeu. Et encore une fois, cela reste dommage de n'avoir un véritablement retournement de situation qu'en fin de jeu, là où l'autre partie reste assez soporifique malgré des décors magnifiques et une volonté de nous ancrer dans ce monde avec ces personnages secondaires atypiques et une histoire sympathique. Néanmoins, je recommande ce jeu, ne serait-ce pour l'essai, ou pour avoir une base solide avant de s'attaquer au deuxième opus (car pour ma part, j'ai débuter par le deuxième avant d'essayer le premier) qui convoquera tout de même quelques connaissances ; ce n'est pas obligatoire mais disons que c'est un plus pas forcément négligeable.

Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
6
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le 9 sept. 2023

Critique lue 16 fois

PhenixduXib

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