C’est dur de prendre Life si Strange pour un jeu vidéo. Même si on tiens la manette et que les codes du jeu vidéo sont respectés, on a la comme une série interactive avec peu de gameplay voir quasiment aucun. Le côté ludique est vide. Il faut oublier la notion d’amusement et se concentrer sur ce que Life si Strange sait faire le mieux : raconter une histoire. C’est pour ça que je note pas vraiment ce deuxième volet comme un jeu vidéo, ni comme un film ou une série non plus, mais je le note avec ce qu’il m’a fait ressentir à travers son récit.
On est à la fois si loin et si proche du premier (que j’avais plutôt apprécié) grâce avec la même ambiance et grâce à son moteur graphique qui donne de jolis paysages et un rendu visuel plus que correct (sur PC en high partout du moins). On ne suit plus les personnages principaux du premier jeu, mais deux frères lambdas qui après des événements tragiques voient leur vie basculer dans une spirale infernale. L’un des deux frères est comme Max du premier LiS, c’est à dire un possesseur de pouvoir inexplicable : ici la télékinésie. Le pitch est d’un classique au début, mais suffisamment crédible pour lancer l’histoire sans se perdre dans des futilités.
On retrouve donc les phases de balade un peu chiante à interagir un peu avec tout plein d’objets inutilement intéressant, mais heureusement que certaines interactions peuvent influer sur le futur de nos deux héros et ça peut être des trucs à la con qui semblent anodins, mais qui reviendront sûrement à un moment ou un autre. Les dialogues se présentent de la même manière : vivant, réel, crédible et ne paraissent jamais forcés ou irréaliste. Le choix de nos réponses a également un impac**t sur nos relations avec les gens qui elle aussi a également un impact sur certains moments cruciaux de l’aventure. Mais ce qui change vraiment et ce qu’il est important de souligner c’est qu’entre les deux frères vous en contrôlez qu’un seul et **c’est celui qui n’a pas de pouvoir. Gérer sa relation avec son petit frère souvent capricieux et fier (ou flippé) d’avoir découvert sa télékinésie est intéressant. J’ai bien aimé jouer le grand frère.
Mais malgré toute la bonne volonté de ce deuxième jeu de Dontnod, le scénario se perd dans un rythme parfois trop mollasson. Nombreuses idées sont bonnes, mais elles sont souvent suivies par des événements vraiment lent et flegmatique. Les différents chapitres qui composent l’histoire sont à la fois cool, intelligent et terriblement ennuyant. Certes il y a des moments forts que j’ai adoré, mais pour y arriver il faut passer par des moments « tranches de vies » qui sont malheureusement parfois assommants...
Globalement j’ai plutôt aimé ce Life is Strange 2 même si cœur de pierre oblige, j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie dans la plupart des situations. Je sais pas si j’ai préféré le premier épisode ou celui ci, mais je sais que j’ai largement préféré les personnages du deuxième ainsi que ses mises en scènes, les musiques et tout ce qui fait qu’on a vraiment l’impression de vivre une aventure avec les deux frangins. C’est bien écrit et ça prouve une fois de plus que Life is Strange est une bonne aventure interactive. D’ailleurs le clin au premier Life is Strange est très léger, mais efficace. On arrive plus ou moins à situer et relier les deux volets.
Je cracherais pas sur un troisième épisode et je me referais bien le jeu (dans un long moment pour éviter l’overdose) pour voir d’autres dénouements et une autre conclusion à ces 15h passées à trouver un chemin jusqu’au Mexique à travers tous les obstacles de la vie de fugitif.