Soyons honnêtes, même si l'on retrouve l'ambiance ouatée et le très sympathique personnage de Chloé de Life is stange, nous sommes quand même bien loin des émotions et dilemmes rencontrés dans ce dernier.
En effet, l'intrigue est bien plus simple, pour ne pas dire simplissime, la palette de personnages bien moins fournie (on se contente de croiser une fois ou deux quelques personnages secondaires du premier opus, la prof de sciences, le proviseur Wells, Victoria, Prescott), et les nouveaux personnages, pour la plupart, manquent de profondeur (Eliot, Sera, Mickey, le grand méchant tatoué), et finalement, on apprend pas grand chose de nouveau.
Non, l'intérêt de ce jeu réside dans la contemplation de la naissance d'une belle et improbable amitié, parfois ambiguë, mais totale et finalement jolie à regarder.
Le problème, à mes yeux, est qu'ici, nos choix influent peu sur le déroulement du jeu, et que même, je dirais, nous avons peu souvent le choix, et même dans les moments cruciaux, nous sommes plus spectateurs qu'acteurs de l'action. C'est sans doute ce qui nous empêche d'être moins importés par les émotions (je me souviens de ma culpabilité quand j'ai retrouvé Chloé handicapée, j'avais l'impression que c'était de ma faute; de mon incapacité à faire un choix à la fin, de ma fierté d'avoir sauvé Kate, de la peine que j'ai partagée avec Chloé quand cette dernière a retrouvé Rachel, de ma peur quand j'ai (Max a) été confrontée au grand méchant pieds et poings liés, etc... tout ceci, je ne l'ai pas ressenti avec autant d'intensité dans Before the storm).
Malgré tout une bonne note, parce que je me suis régalée, et que j'ai aimé le travail porté sur les personnages de Rachel et de son père, par l'ambiance très bien rendue des rêves de Chloé avec son père, et parce que bref, je me régale vraiment avec Life is strange !