Lost in Translation

ATTENTION !!
Cet avis contient :
- Des révélations sur l'intrigue
- Des révélations sur les anciens opus de la saga "Life is Strange"
- Certainement trop de texte
VOUS ÊTES PRÉVENUS !! NE POURSUIVEZ CETTE LECTURE QU'À VOS RISQUES ET PÉRILS !!!

The Story of Steph

Premier (et certainement le seul) DLC de Life is Strange: True Colors (critique complète ici) cet épisode ce concentre sur le personnage de Steph durant l’année qui précède l’arrivée d’Alex dans la ville de Haven.
On notera dans les menus du jeu que, si on souhaite charger une partie ou rejouer un chapitre, Wavelengths fait ici office de ‘Chapitre 6’. On peut donc se demander si Deck Nine aime conclure sur des préquelles où le joueur dirige un personnage sans pouvoir psychique…
On remarquera également que ce chapitre dure environ 4h30 (un peu plus si vous profitez à fond, un peu moins si vous ne trainez pas), bien qu’on puisse le boucler en un peu plus de 2h si on fonce en ligne droite. Quand True Colors paraissait bien court par rapport aux anciens jeux de la franchise, il est curieux, mais agréable, de constater que ce DLC est vraiment long si on sait prendre son temps.
Cependant, on découvrira un chapitre en huis-clos, encore plus restraint que Captain Spirit, et les actions obligatoires pourront vite sembler rébarbatives à certains joueurs, ce qui aurait tendance à desservir le jeu.
On ne pourra pas passer outre quelques bugs (du moins sur PS5), tels que des saccades très prononcées à certains moments (surtout dans la cabine de DJ et durant la campagne avec Mikey), des tâches obligatoires qui ne se valident pas toujours, quelques problèmes de son pouvant être rencontrés lorsqu’on travaille sur la chanson de Steph, ou encore un mail qui ne s’ouvre pas lorsqu’on clique sur ‘Lire’…
On pourra également trouver dommage de n’avoir aucune stat à la fin du DLC, chose qui aurait pu nous aiguiller pour savoir quoi changer dans une prochaine partie, afin de pouvoir profiter de tous les embranchements scénaristiques possibles (notamment avec les possibles rencarts, les réponses à donner à la radio, etc).
Du reste, le jeu est techniquement semblable à True Colors, donc pas d’autres mauvaises surprises. En revanche, la playlist du DLC est plus variée, et je l’ai largement préférée à celle du jeu de base.
Au final, c’est surtout l’histoire qu’on trouve dans ce DLC qui va apporter quelques réponses et offrir une certaine touche d’originalité.

After the Storm

Stephanie Gingrich est un personnage évidemment connu de ceux qui ont déjà joué à True Colors, mais elle est également une ancienne résidente d’Arcadia Bay.
C’était un personnage que certains auront déjà rencontré si ils ont joué à Before the Storm ; une camarade de lycée, amie de Chloé Pierce et Rachel Amber.
En quelques sortes, c’est elle qui est le lien entre True Colors et les premiers opus de Life is Strange, comme David Madsen était ce lien en apparaissant dans Life is Strange 2.
Faire ce lien est d’ailleurs votre premier choix lorsque que vous lancez le DLC : "Avez-vous joué à Life is Strange ? Si oui, quelle fin avez-vous choisi ?"
Ce choix est surtout déterminant pour votre propre expérience de jeu, afin que ça reste cohérent avec votre version de l’histoire du premier Life is Strange ; ce qui sera surtout important pour certains événements lors du passage ‘Halloween’ du DLC. Et c’est en partie sur ce point que le DLC s’avère le plus intéressant.

Ce chapitre se découpe lui-même de façon distincte en quatre journées précises et un épilogue.
On ne va pas tourner autour du pot, Wavelengths ne permet aucun choix qui changera l’histoire de True Colors. Il vous est parfaitement impossible de réécrire l’histoire ou de changer drastiquement les relations entre Steph et les autres habitants, ni même de changer certains aspects du caractère de Steph.
En revanche, il propose un certain intérêt à la rejouabilité. Ça reste de l’ordre du détail, mais on pourra apprécier de voir changer quelques trucs ici et là en fonction de certaines décisions.
Et comme je le disais, ce sont surtout les petits à côté plutôt que les tâches obligatoires qui raviront certains fans. Avec quelques clins d’œil, avec quelques souvenirs parfois douloureux, et avec une part de nostalgie qui nous ramènera à Arcadia Bay.

First Day of My Life

La première partie du DLC est une première dans bien des sens du termes. Pour rappel, à ce moment là, Steph voulait quitter Haven, et elle se retrouve là uniquement à cause de (grâce à ?) Gabe, et d’un pari autour d’une partie de baby-foot…
C’est donc le premier jour de Steph à la radio et au magasin de disque. C’est relativement sommaire, mais cela permet justement de se mettre dans le bain et de découvrir les choses en même temps que le personnage. Cela va de la première prise contact à la radio en tant que nouveau DJ, des premières manipulations de la console, des premiers disques que l’on passe, les premières pubs à déclamer, les premières plaisanteries au micro, etc… On découvrira aussi les petits passes-temps annexes, comme lancer des stickers en formes de dinosaures ou jouer avec le bobble head de la cabine.
À l’instar de True Colors, beaucoup de choses passionnantes sont presque accessoires, donc il est bon de se souvenir de vérifier les mails, les sms, etc. Et on remarquera qu’ici, il est possible de répondre à certains messages.
On découvre aussi Smolder, une sorte d’appli de rencontre semblable à Tinder, pour laquelle nous devons remplir un profil. Il n’y a pas de mauvaises réponse, mais certaines permettront de faciliter certaines affinités (chose que vous découvrirez en rejouant le chapitre en utilisant d’autres réponses), et on se retrouve à swiper et à chatter avec de charmantes (ou pas) inconnues.
Ce premier jour nous donne également l’occasion de faire les premiers arrangements dans le magasin, de découvrir que Steph se lance dans composition musicale perso, mais surtout d’ouvrir un colis de Michael ‘Mikey’ North, un autre personnage rencontré dans Before the Storm.
Ce colis permet de boucler la boucle en ramenant à Steph un de ses traits particuliers de Before the Storm et True Colors, à savoir les jeux de rôles à l’ancienne. Non seulement cela lui permettra de relancer une campagne, mais ça lui offre également un nouvel accessoire pour son boulot de DJ. En effet, elle utilisera par la suite un D20 (dé à vingt faces) pour faire des ‘prédictions’ à la radio.

Time After Time

Après cette première prise en main, la suite va donc se découper en trois autres journées, semblables sur la forme (avec les tâches inhérentes à votre boulot de DJ/vendeuse de disques), mais toujours variées sur le fond, car elles montrent chacune des parties différentes de la personnalité de Steph.
Aux tâches précédentes s’ajoutent d’autres tâches redondantes, comme les scores des parties de baby-foot (où vous pouvez rejouer la dernière partie contre Gabe), un projet de dessin avec Ethan (à compléter selon votre bon vouloir), continuer la composition de la chanson de Steph (également au choix), et l’avancée de la campagne entamée avec Mikey.
On découvre également un lot de petits trucs accessoires, comme la possibilité d’approfondir quelques relations via Smolder, ce qui apportera quelques changements dans le décor en fonction de vos choix, et dont le ton changera en fonction de la journée, soulignant ainsi, souvent avec justesse, l’humeur de Steph sur le moment.

Cela étant, les aspects les plus marquants restent la vision que Steph a de chacune de ces journées, ainsi que les souvenirs qui y sont liés.
Nous découvrirons alors, grâce à des interactions avec certains objets lors du dernier jour de la Gay Pride, comment elle a vécu sa première Pride ; nous revivrons des souvenirs de relations qu’elle a pu avoir (avec Izzy ou une certaine Lia), ou encore saurons ce qu’elle ressent en tant qu’homosexuelle dans une Amérique qui change…
Sans faire de propagande, Deck Nine essaye d’ouvrir quelques portes, de lancer certaines réflexions, et d’envoyer un petit message d’espoir qui sera, j’espère, utile à certain.e.s.
Durant ces journées, il est également possible d’interagir avec les objets de la campagne de jeu de rôles. Pendant cette journée là, ce sont de bons souvenirs, presque insouciants, mais cela va changer lors de la semaine d’Halloween.
Date anniversaire en rapport avec le premier Life is Strange, la journée d’Halloween est la plus chargée en émotions.
Si vous avez détruit Arcadia Bay, alors ce sera l’anniversaire du jour où Steph a presque tout perdu.
Si vous avez sacrifié Chloé, alors ce sera l’anniversaire de sa mort.
Si les souvenirs et les détails correspondront à vos choix, cela reste dans tous les cas un véritable traumatisme pour Steph et Mikey (et peut-être pour vous).
Quant au jour de la Saint Sylvestre, on sent bien que c’est une période charnière pour Steph, qui commence à résoudre ses problèmes intérieurs, et qui veut sincèrement tourner la page et avancer, sans que ce soit une fuite en avant.
C’est également là que certaines choses se mettent en place et on sent que l’on se rapproche de plus en plus de True Colors.
Chose que nous verrons dans l’épilogue du DLC, avec l’inévitable arrivée d’Alex dans la boutique.

Move On

Malgré un huis-clos et des mécaniques rébarbatives, ce DLC apporte beaucoup de choses positives.
Le fait d’avoir pu parfaire le lien avec Life is Strange et Before the Storm est indéniablement un gros plus pour les fans. Mais ce qui est encore plus agréable, lorsqu’on a fait ces jeux, c’est qu’on prend enfin la mesure de certains aspects émotionnels qui pouvaient manquer à True Colors. Ce qui est quand même un comble sachant que le pouvoir d’Alex est directement lié aux émotions…
On prend également plus de plaisir à refaire ce nouveau chapitre, surtout lorsqu’on sait que certains jets de dé peuvent changer la tournure des prédictions, qu’on veut essayer de nouvelles rencontres sur Smolder, ou plus simplement qu’on veut changer la destinée d’Arcadia Bay le temps d’une partie.
C’est certes dommage de devoir rester confiné dans la boutique, mais avec du recul, il est facile de ce rendre compte que sans ça, vu le contenu, ça n’aurait pas été un simple DLC, mais bien un nouveau jeu qu’il aurait fallu.