Little Big Adventure est un jeu sorti en 1994 et développé par Frédéric Rayan et sa petite équipe dans les bureaux d’Adeline Software. Il a donné suite à LBA 2 en 1997 que je porte particulièrement dans mon cœur. Le jeu peut se trouver sur Steam dans une version améliorée par DotEmu pour 6€ (ou 8€ avec LBA 2), ou sur GOG en version originale pour 5€.


C’est un exercice délicat que de rédiger une critique d’un jeu âgé de plus de 20 ans, mais je vais tâcher de rester indulgent face aux soucis typiques d’un jeu du milieu des années 90.



Un univers unique et un peu barjot



LBA propose, comme sa suite, un univers unique et extrêmement attachant. C’est rond, c’est rigolo, c’est léger (du moins en apparence), mais ce n’est pas niais pour autant. Cet univers est de loin sa plus grande force. Il est impossible à copier et plonge directement le joueur dans un monde qui donne le sourire, un monde qui ne se prend pas au sérieux. Les personnages, divisés en 4 peuples (les lapichons, les quetchs, les grobos et la bouboules), ont tous des looks et des voix complètement barj’. Pour autant, LBA réussit à être complètement loufoque, pas sérieux et comique sans jamais franchir la limite menant au ridicule.
L’histoire de LBA n’est pas aussi légère que son apparence peut le faire penser. Alors soyons bien clairs, on n’est pas non plus happé par le scénario, mais l’histoire se tient bien. Ça parle d’un dictateur, de culte de la personnalité et de censure, d’une résistance, d’un enlèvement et d’un élu (en gros). Donc on n’est pas dans Martine va à la plage, on suit une véritable histoire qui aborde des thèmes sérieux, même si elle est simpliste.



Tu fais pas ton âge, Twinsen



Côté technique, je suis encore subjugué par la beauté des environnements. Je précise que j’ai joué à la version améliorée, éditée par DotEmu, qui fait en sorte de pouvoir afficher le jeu correctement sur nos écrans actuels. Mais tout de même, c’est admirable ! Un jeu de plus de 20 qui est toujours très agréable à regarder, c’est assez rare pour être remarqué.



Un récit de voyage



Les aventures de Twinsen vont le mener à visiter plusieurs îles et continents à travers la planète, nommée Twinsun, pour défaire le dictateur FunFrock. On a donc l’occasion de voyager avec toutes sortes de moyens de transport vers nos différentes destinations. Je n’irais pas jusqu’à dire que ces pérégrinations sont dépaysantes tant les environnements se ressemblent, à quelques exceptions près, mais elles ont le mérite de donner un véritable sentiment de voyage au jeu, à défaut de proposer des décors plus variés.
En revanche, le voyage peut vite devenir lassant, tant le jeu nous oblige à faire beaucoup trop d’allers-retours, surtout dans sa 2è partie, pour récupérer un simple objet ou une info. C’est d’autant plus lourd que les cinématiques des voyages ne peuvent pas être coupées et qu’on se retrouve souvent à devoir traverser plusieurs écrans d’une zone pour récupérer ensuite un autre moyen de transport, passage qu’on se tapera à nouveau en sens inverse une fois l’objet nécessaire récupéré.



Un Twinsen, c’est pas maniable !



Mais tout cela n’est rien face au principal problème de LBA : sa maniabilité. L’édition améliorée de DomEmu permet d’utiliser le pad pour un meilleur confort, mais ça ne suffit pas à rendre la maniabilité agréable. Pour déplacer Twinsen, aucun problème, tant qu’il ne faut pas être précis. Pour utiliser sa balle magique, ça coince déjà plus. La visée n’est pas évidente et il faut souvent s’y prendre à plusieurs fois. Mais pour sauter, quelle m**** !! Surtout que notre bon Frédéric Raynal a eu l’excellente idée de nous mettre quelques satanées phases de plateforme, histoire de pimenter un peu l’affaire. Très sincèrement, j’ai failli laisser tomber le jeu pendant l’une de ces phases où il faut sauter et se déplacer sur des corniches étroites. Elles ne sont, heureusement, pas nombreuses, mais fichtre qu’elles sont chiantes !
Hormis cela, le jeu reste assez maniable dans son ensemble. Aujourd’hui ça ne passerait évidemment plus, mais soyons indulgent vu son âge avancé.


Little Big Adventure tire sa force de son univers. Loufoque, rond, unique en son genre, ce monde est extrêmement attachant. Le jeu ne se prend jamais au sérieux, mais propose une aventure riche et intéressante qui nous fait voyager pour défaire un terrible dictateur. En revanche, la maniabilité est vraiment compliquée dès lors que le jeu nous demande d’être précis, ce qui est malheureusement le cas à plusieurs reprises. L’âge n’excuse pas tout !
Malgré cela, je vais essayer de juger LBA en faisant un savant mélange de l'expérience vécue aujourd'hui en y jouant et du contexte initial du jeu à sa sortie en 1994. LBA est un très bon jeu vidéo qui, non seulement, a marqué son époque, mais a finalement très peu vieilli si l'on excepte les quelques défauts dont je parle plus haut.

roifingolfin
8
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le 8 déc. 2017

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roifingolfin

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