Toujours en mode dépoussiérage d’œuvres peu ou pas connues, je m'attaque cette fois à Lufia II.
Techniquement le jeu date un peu, les décors et le soin porté aux personnages est minimaliste. Ce n'est pas laid mais on reste aux prémices du jeu 2D sur super nintendo. Les pistes sont peu nombreuses et se répètent souvent, heureusement elles sont agréables voire excellentes par moments.
Vous incarnez Maxim, le héros devenu légendaire dans le premier volet pour avoir vaincu les Sinistrals et sauvé le monde. Aussi étrange qu'il n'y paraisse bien que Lufia II ne reste qu'une préquelle du premier épisode le scénario reste plus plaisant à suivre et est moins linéaire.
L'intrigue est classique mais efficace. Vous suivez comme dans tout bon RPG un groupe d'aventuriers qui se retrouve par un concours de circonstances obligé de sauver le monde d'un groupe de méchants. Là où l'histoire m'a surpris c'est dans l'aboutissement d'une histoire amoureuse entre protagonistes. C'est tellement rare de voir une histoire aboutir avant la fin dans un RPG japonais, ça arrive presque jamais. Notre couple a même un enfant vers la deuxième moitié du jeu. Hormis dans Dragon Quest V je crois que je n'avais jamais vu ça. Des héros qui n'attendent pas la fin pour se marier et avoir une vie, c'est juste waouw, tellement rare. Il y a quelques twists amusants également, même si l'histoire est simple elle réserve son lot de surprises.
Le jeu se présente comme un RPG classique, vous arpentez différentes zones de combats, vous explorez des villages en achetant équipements et magies. La petite exclusivité de ce jeu vient du fait que les donjons ne proposent pas que des combats mais foule de petites énigmes salles après salles, pas toujours évidentes. La condition sinequanone pour achever un donjon est systématiquement de trouver ce que j’appellerais la clé du boss en termes Zelda. Vous ne parcourrez jamais un donjon en ligne droite tête baissée, si vous ne trouvez pas cette clé vous ne bouclerez pas la zone. Ce qui implique quelques aller retours.
Le gameplay est quasi similaire au premier Lufia si ce n'est que désormais vos équipements vous permettent d'utiliser des compétences spéciales et que vous disposez de créatures que vous pouvez utiliser en combat. Ce dernier point est pour moi totalement anecdotique tant ces monstres ne servent à rien, on ne peut pas contrôler leurs actions, leur développement est pénible et coute cher, on peut pas les soigner. Bref à part achever les ennemis de temps en temps, ils ne remplaceront jamais l'efficacité de votre team même s'ils sont à haut level.
Je noterais qu'un seul détail qui m'a été particulièrement pénible: le donjon bonus. Une succession de 100 étages que vous entamerez niveau 1 sans équipements et que vous parcourrez au petit bonheur la chance en espérant gagner des équipements et des objets de qualité. Sinon c'est la défaite quasi assurée, les ennemis sont de plus en plus puissants, les objets fournis sont totalement aléatoires et en plus de cela le boss final du donjon s'enfuit si vous ne le tuez pas assez vite. De la souffrance typique du RPG japonais. De la bonne grosse douleur à l'antipode même du fun et de l'amusement.