Au préalable je voudrais préciser les conditions dans lesquelles j'ai découvert le jeu afin d'éclairer la manière dont je l'ai noté.


Mon premier contact avec Lure of the Temptress a lieu en mai 1992 dans le Tilt n°102. Le jeu est présenté sur Atari ST et récolte un phénoménal 18/20 par Marc Lacombe qui précise :



"Le jeu arrive à dépasser les meilleurs jeux de LucasFilm et Sierra."



A l'époque ces deux sociétés sont les références du jeu d'aventure avec notamment Monkey Island II ou Space Quest V sortis à la même période. J'en étais resté là, sans jamais pouvoir mettre la main sur le jeu. Jusqu'à ce jour de 2009 où je découvre Good Old Games. Lure of the Temptress y est gratuit. Je l'ajoute à ma collection mais je n'y jouerai pour la première fois qu'en 2016, persuadé de plonger dans un chef d'oeuvre du jeu d'aventure.


Les bases étant posées, il est temps de s'intéresser aux particularités de Lure par rapport aux autres point'n click. Elément souvent mis en avant - déjà en 1992 - le Virtual Theater a pour objectif de rendre vivante la ville de Turnvale. Et elle a intérêt à l'être, vivante, parce que vous allez passer la plus grande partie du jeu sur la quinzaine d'écrans qui la composent. Chaque personnage non-joueur a son emploi du temps et vaque à ses diverses occupations. Par exemple, si vous cherchez l'herboriste, elle ne sera pas forcément dans sa boutique mais vous la trouverez peut-être au PMU du coin. Et c'est convaincant... les dix premières minutes. Il y a un charme certain à assister à une conversation impromptue entre votre compagnon Ratpouch et l'aubergiste. Vous pouvez aussi vous amuser à les suivre pour voir où ils se rendent. Mais au final, en 2016, le système m'a tout de même paru assez artificiel. En effet lorsque vous arrivez sur un nouvel écran, il n'y a souvent personne et petit à petit les PNJ vont apparaître jusqu'à encombrer l'écran et même vous empêcher d'attendre la sortie. Les allers-retours étant déjà très fréquents au vu du faible nombre d'écrans, cela devient très ennuyeux à la longue.


Le scénario reste très basique : un despote (petite touche d'originalité, il est féminin) qui oppresse la ville que vous, héros qui s'ignore, allez vous empresser de libérer. La difficulté n'est pas insurmontable (surtout après le traumatisme Monkey Island II...) mais plusieurs énigmes sont basées sur la recherche du bon personnage à qui donner un objet ou poser la bonne question. Vous allez donc parcourir Turnvale dans tous les sens jusqu'à tomber sur le bon quidam. A noter qu'un système d'ordre puissant et facile à maîtriser est présent et vous permet de demander à votre compagnon d'effectuer une action pendant que vous en réaliser une autre. Il est également possible de mourir et j'ai cauchemardé sur la dernière énigme, puisque la seule sauvegarde possible (effectuée au mauvais moment) m'a obligé à recommencer le jeu depuis le début...


Les graphismes sont mignons, du beau pixel art. Par contre, l'ambiance sonore est très pauvre : peu de bruitages et des musiques répétitives. A la décharge du jeu, les versions ST et Amiga ont l'air à la fois plus fines en termes de graphismes (malgré un nombre limité de couleurs) et plus riches dans l'ambiance sonore. Rien à redire sur l'animation des personnages, très détaillée.


Un bilan en demi-teinte donc, surtout qu'au contraire des productions LucasArts, il n'y a pas, dans mon cas, de nappage nostalgique pour rehausser le goût.

RustineMan
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le 2 oct. 2016

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RustineMan

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