Boring Road

Sans aucun rapport avec Fury Road, la proximité des dates de sorties des deux productions semble presque n'être qu'une heureuse coïncidence du calendrier. En effet l'adaptation de la saga en jeu vidéo n'apporte en définitive que l'univers post-apocalyptique propre à l’œuvre de George Miller et, notamment grâce au prestige du dernier film, une certaine attention du « grand public ».

La réalisation technique est soignée mais on sent un manque d'attention et une certaine hâte dans la structure de l'aventure, qui est finalement bâclée ; ce qui l'empêche de s'élever au-delà du statut de simple jeu à licence.

Les poursuites sont plutôt fun et parfois même endiablées, mais ne représentent finalement qu’une petite portion du jeu. Pour le reste c'est du bourlingage mais aussi de l'exploration à pied de « décharges » pas forcément dégueulasse mais qui tourne très vite en rond. Malgré tout, ces niveaux sont bien fichus mais ne durent pas plus de cinq minutes. Au niveau du système de combat c'est assez incompréhensible : il est similaire au Free Flow des Batman, mais en plus mollasson et sans profondeur. On ne s'attend bien sûr pas à voir Max faire des roulades de 10 mètres pour plonger sur ses ennemis, mais pour quelle raison (si ce n'est par manque d'inspiration) les développeurs ont-ils pomper sur les collègues du même éditeur pour en faire un truc aussi simpliste ?
Les personnages ne sont pas inintéressants mais manquent de réels profondeurs… Un peu comme le reste du jeu.

Les tempêtes sont impressionnantes les premières fois, mais elles deviennent très vite handicapantes et sans grands enjeux. (À deux ou trois reprises j'ai attendu 5 minutes dans un abri car elles étaient apparues pendant la capture d'une base.)

L'absence de Boss particuliers (il n'y a pas de boss en bagnole!), ou même de moments singuliers est impardonnable : l'essentiel du gameplay, et finalement du jeu, sont dévoilés dés les 20 premières minutes.

Un défaut m'est apparu durant ma petite cinquantaine d’heures de jeu : le titre jouit d'une absence quasi-totale de script ; pour le meilleur comme pour le pire. Se plaindre d'un manque de script en 2015 peut paraître saugrenu, mais ils auraient contribué à accentuer l'action et à rendre les poursuites plus spectaculaires qu'elles ne le sont. On peut également remarquer un manque cruel de rythme, et de mise en scène générale (excepté lors l'introduction et de la conclusion).

Parmi tous ces défauts s'ajoute l'horrible sentiment que le jeu veut nous occuper plutôt que vraiment nous amuser (un problème récurrent des jeux à monde ouvert) : plusieurs fois durant l'aventure, des missions principales seront bloquées tant qu'on aura pas tué assez de gens, capturé assez de camps, ramassé assez de collectibles inutiles ou quelques autres objectifs sans intérêts. On passe certes beaucoup de temps sur le jeu pour en voir le bout, mais on s’ennuie une bonne partie.

Le titre d'Avalanche Studios réserve tout de même de très bon moments et de très beaux paysages magnifiés par la maline présence d'un mode photo pour qui voudra perdre encore plus son temps.

Finalement, Mad Max est un jeu tout juste correct mais qui - comme la grande majorité des autres jeux adaptés de licences à succès - manque cruellement d’ambitions.