Mafia sans Mafia

Ah, Mafia 3. Alors là, si t’as adoré les deux premiers comme moi, tu dois être resté bouche bée… de désespoir. Sérieusement, il y a des moments où on se demande si les développeurs n’ont pas secrètement appelé Ubisoft pour leur demander le manuel du jeu open-world générique. Oui, celui où tu fais 200 fois la même chose jusqu’à l'overdose. Tu vois le genre : "Oh, regarde, encore un entrepôt à vider ! Allez, on recommence !" Franchement, si tu veux un jeu de mafia, t’es pas là pour faire du ménage d’entrepôts ou libérer des quartiers comme un apprenti agent immobilier !

Pourquoi c’est du copier-coller Ubisoft ?

D’abord, parlons des missions. Parce que si y’a bien un truc qui m’a fait serrer les poings, c’est ça. Mafia 3, c’est comme jouer à Assassin’s Creed, sauf que t’es coincé dans les années 60, sans parkour pour au moins rendre ça fun. "Va ici, tue ce type, prends ce quartier." Et ensuite ? Ah bah tiens, recommence encore et encore jusqu’à ce que t’en puisses plus. Certaines missions sont juste du remplissage pur, celles où on doit ramener des camions d’un point A à un point B par exemple, mais qui s’amuse à faire ça sérieusement ? C’est horrible ! On dirait qu’ils ont fait un gros copier-coller du gameplay des tours de Far Cry, mais au lieu de libérer des avant-postes, tu libères des zones industrielles. Glamour, non ? Tu te sens comme un caïd de la mafia ? Non. Tu te sens comme un gestionnaire d’inventaire chez Amazon.

Et la ville, parlons-en. New Bordeaux, qui devait être une version revisitée de la Nouvelle-Orléans… Eh bien, c’est joli de loin, mais de près c’est vide comme le réfrigérateur un dimanche soir. Sérieux, la ville est immense, mais à quoi ça sert ? À rien ! Rien d’intéressant à découvrir, aucune interaction marquante. Juste de longues routes pour te rendre à la prochaine corvée. Ubisoft style. Sauf qu'au moins chez eux, t’as des tours à escalader pour admirer le paysage. Là, tu conduis, tu écoutes un peu de musique, tu shootes trois mecs, et t’enchaînes avec le même schéma dans un autre coin. Passionnant, non ? Bon j’avoue au moins la playlist des radios c’est du très bon, je leur laisse ça.

Ce qui faisait le succès des premiers Mafia

Attends, parlons des deux premiers. Les vrais Mafia. Mafia 1 et Mafia 2, c’était génial. C’était un peu comme se poser devant un bon vieux film de gangsters : une histoire béton, des personnages charismatiques, une immersion dans l’époque qui te faisait vraiment croire que t’étais un mafieux à l’ancienne. Les dialogues, les cut-scenes… Tout était fait pour te plonger dans l’univers. T’avais l’impression de vivre une saga épique, de faire partie d’un film de Scorsese, pas d’une redite d’un open-world random.

Dans les deux premiers jeux, chaque mission comptait. Chaque coup que tu faisais avançait vraiment l’histoire. T’étais pas là à remplir des objectifs bidons juste pour occuper le joueur. C’était intense, chaque rencontre avait du poids. Les développeurs savaient que tu voulais sentir la pression d’être un homme de main ou un boss, pas un gars qui déblaie des hangars et des docks toute la journée. Enfin les deux premiers n’avaient tout simplement pas de quêtes de remplissage, je déplore aussi la quasi absence de missions avec des alliés ? J’avais adoré cette façon de créer un lien avec d’autres personnages en combattant littéralement à leurs côtés, je comprends pas pourquoi ils ont aussi décidé d’abandonner ça… les balades en voiture avec Joe Barbaro… ça me manque.

Et le cadre, bon sang ! Que ce soit les années 30 dans Mafia 1 ou les années 40-50 dans Mafia 2, tu sentais l’époque dans chaque détail. La musique, les voitures, les décors… Tout ça faisait que t’étais là, au cœur de la mafia, rien à voir comparé au monde bugé et surtout FIGÉ de New Bordeaux.

Une critique que je n’ai vu nulle part et qui pourtant me dérange beaucoup c’est l’interface. C’est sans âme, les boutons qui apparaissent sur chaque points d’interaction font carrément jeu mobile je trouve même… Rien dans les designs n’a d’identité, c’est du corpo minimalisme. La seule trace du style de mafia est dans les magazines qui sont toujours aussi réussis pour le coup, mais franchement tu changes le titre du jeu et c’est impossible à vue d’œil de deviner que c’est un mafia.

Alors Mafia 3, c’est un Mafia ?

Pas vraiment, non. Pour être honnête, Mafia 3 aurait dû s’appeler "Guerre de gangs dans les bayous" ou un truc dans le genre, mais pas Mafia. On n’est pas dans une histoire de famille mafieuse, ni dans la sophistication des règlements de compte stylés à la Godfather. Là, tu joues un mec, Lincoln Clay, qui est plus en mode Punisher que mafieux. Il veut juste exploser tout le monde parce qu’il est en rogne. Ok, c’est compréhensible, mais ça n’a rien du raffinement mafieux qu’on attend. Où est la subtilité ? Où sont les luttes d’influence, les trahisons politiques, les deals tordus ? C’est juste : "Tue tout le monde, et si t’es pas sûr, tue encore." D’ailleurs les protagonistes des deux premiers opus avaient de vraies personnalités, Tommy et Vito n’étaient pas de bonnes personnes ni des mauvaises, ils paraissaient juste vrais, humains. Lincoln lui c’est quoi ses traits de caractère ? Loyal / bon ? On s’ennuie sérieux…

En plus, toute la structure du jeu, c’est clairement du remplissage à la Ubisoft. Les missions répétitives, les objectifs sans saveur, les activités secondaires qui servent à rien… Tout ça, c’est la recette miracle du jeu open-world à la chaîne. Tu vois la différence ? Dans les deux premiers Mafia, chaque action faisait avancer l’histoire et t’impliquait émotionnellement. Ici, c’est juste des tâches, comme si t’étais en train de cocher une to-do list dans Excel. Lourd, quoi.

Bref, si tu cherchais un jeu de mafia, t’as pris la mauvaise boîte. Mafia 3 a peut-être le nom, mais il n’en a ni l’âme ni la classe. Il a pris la formule Ubisoft, l’a diluée dans un grand monde ouvert, et a ajouté une tonne de répétitivité pour bien te fatiguer.

Mafia 3 n’est un Mafia que de nom, si bien qu’il n’a rien de ses prédécesseurs, j’ai axé ma critique sur ça car c’est ce qui m’a le plus déçu. Mais ma note n’est pas seulement pour cette raison, le jeu est rempli de bugs frustrant qui vous empêcheront parfois d’avancer dans le jeu, des dialogues figés avec une caméra fixe dans un coin qui sont franchement épuisantes, pleins de détails qui rendent l’expérience de jeu pénible.

Conclusion

Je ne recommande pas ce jeu, malgré ses quelques fulgurances, 90% de son contenu ( ce n’est malheureusement pas une hyperbole … ) se base sur une répétition imbuvable qui finira par vous épuiser vous aussi.

Sinon le trailer de *Mafia the old country *semble pointer vers un retour aux sources ? J’ai hâte.

*Comment j’y ai joué :

J’ai fait le jeu en intégralité ( Difficile / aim assist : low ), avec les DLC sur Xbox Series X. J’ai fini par donner l’intégralité des quartiers à Vito ( les autres étaient insupportables ).*