Paradox est réputé pour ses jeux moches mais avec un gameplay souvent assez original et riche, bien que parfois casse gueule. Magicka ne déroge pas à cette règle. Visuellement assez plat, le jeu s'avère peu attirant à première vue. C'est essayant le jeu ou en étant victime du bouche à oreille qu'on peut vraiment comprendre ce titre. Et ce sans oublier les pubs hautement inspiré des publicités kitsh des Zelda sur NES. Et croyez moi, en jouant, on n'a pas eu de tel sensations depuis Gauntlet.
Le jeu s'apparente à un Hack and slash à première vue. Cependant, il n'y a aucun système d'expérience et d'inventaire. On peut bien récupérer des armes, mais une seule à la fois. Enfin et surtout, le jeu adopte un gameplay radicalement différent, notamment en concentrant tout sur sa magie et sur sa manière d'être utilisé. On dispose de 8 sorts qui peuvent être combiné entre eux, en sachant que l'on peut mélanger 5 sorts à la fois au maximum. Une petite nuance vient s'ajouter, certains éléments sont incompatible entre eux (comme la glace et le feu), tandis que d'autres peuvent se combiner pour former un autre sort (comme le feu et l'eau qui donne de la vapeur). Autre nuance encore, les sorts peuvent être de véritable invocation avec certaines formules. Ils peuvent tout aussi bien se lancer que s'appliquer sur nous même. Si des armes peuvent être récupéré, elles s'avèrent en règle général très inefficace, si bien qu'on se sert exclusivement des sorts ou presque. Bien sûr, prendre en mains tout ces éléments prend un peu de temps et au début, la plupart des joueurs font n'importe quoi. Une fois apprivoisé, on s'accommode de quelques sorts type, comme notamment Arcane+Eclaire+Eclaire. Un vague moment d'hésitation nous amène à penser qu'il suffit alors de retenir 2 ou 3 combinaisons pour finir le jeu. Et c'est là une des plus grandes erreurs à faire. Magicka est en effet un jeu dur et très exigeant envers le joueur. Les personnages meurent assez vite et on a très vite fait de s'emmêler les pinceaux dans les sorts. Le pire étant bien sûr lorsqu'on joue à plusieurs, et ce pour une simple et bonne raison : le tir ami est activé ! Inutile de vous en prendre à vous-même, vous allez tuer par mégarde vos ami(e)s, et plusieurs fois même. Heureusement, un sort de résurrection existe. La difficulté principale du jeu est de s'adapter à chaque situation avec les sorts qui seront les plus efficace, tout en se mettant d'accord avec les autres. On a vite fait d'être submerger ou d'avoir des idées totalement opposé dans la manière de résoudre tel ou tel situation. Si le level design est très linéaire, les ennemis, leur style d'attaque, leurs travail de groupe, leur façon d'apparaitre dans le champ de bataille, leur nombre... font qu'on est obligé de réadapter notre stratégie. Il n'y a pas de solution miracle qui marche pour toutes les batailles du jeu. Et c'est là une des plus grandes réussites de Magicka.
Il est clair que Magicka nous fait rager par moment à cause de sa difficulté. Mais c'est un mal nécessaire pour mettre en valeurs le gameplay original de Magicka. Et pour ce qui est de Magicka, ce mal nous fait du bien. Magicka fait aussi du bien de par son humour. Là encore, on peut craindre un humour pénible ou incompréhensible à la Disque Monde, et heureusement encore, ce n'est pas le cas (désolé, je n'ai pas aimé les livres). Magicka ne paie pas de mine comme ça, avec ses magiciens qui ressemble à Bobbin, mais c'est un véritable festival de référence de geek, avec notamment des blagues de 4chan ou de films tel que SOS Fantôme. En fait, Magicka est certainement le jeu avec l'humour le plus geek que je connaisse.
Le succès de Magicka est clairement mérité. Un gameplay vraiment original et amusant, beaucoup d'humour, énormément de possibilités... Mon seul regret vient du level design linéaire au lieu d'avoir des niveaux à la Gauntlet, voir au moins à la Lara Croft the Guardian of Light. Cela fera peut être l'objet d'un DLC. Quoiqu'il en soit, Magicka est vraiment un titre à essayer, la démo représentant très bien le jeu.