Magna Carta : Tears of Blood fait partie des jeux que je voulais aimer. Que j'aurais dû aimer. Ses atours sont pourtant séduisants au premier regard : pour la PS2, même si ça n'égale pas ce que Square Enix peut faire, c'est plutôt bien réalisé. C'est joli, le chara-design de Hyung-Tae Kim donne du cachet (et du bonnet, pour les femmes) aux personnages, bien que le jeu soit mal optimisé, car vous devrez subir de longs temps de chargement en passant d'une zone à l'autre.
Le contexte faisait également envie, avec un pitch de départ séduisant.La quête est linéaire mais je pardonne ce défaut. L'histoire aurait gagné a avoir un peu plus de rythme, c'est vrai. De plus, le jeu qu'on attendait pas forcément chez nous a été traduit en français ce qui ne gâche rien à la compréhension de l'intrigue. Le système de relations et de cadeaux à votre équipe pour bien combattre, pourquoi pas.
Le gros problème, justement, c'est le système de combat. Et là, ça gâche tout. Bon courage pour piger le principe du Chi, du "trinity system", qui fait que une seule touche ratée fait échouer la totalité de l'attaque! A cause de ça j'ai vécu une des pires galères de ma vie de joueur. Et pourtant, j'en ai fait des RPG avec systèmes complexes tels que Vagrant Story. Mais là, j’ai du m'avouer vaincu devant un système qui objectivement a de bonnes idées, mais qui mises ensemble deviennent absconses à moins d'avoir un bac+18.
Par conséquent, comment prendre du plaisir sur un jeu si celui de combattre est absent? Qu'on avance péniblement à cause de combats rendus inutilement difficiles par un système trop pénalisant ? Parce que dans les jeux où le rythme compte comme dans un Shadow Hearts, si on ne validait pas toutes les zones de la roue, ce qui pouvait arriver, on attaquait quand même du même nombre de réussites. Là, c'est tout ou rien. Et plus on échoue, plus la barre de coordination des ennemis augmente alors que la votre diminue.Imaginez face aux boss...
Donc, on en est là. Dommage parce que qu'est-ce que j'aurais voulu l'aimer ce jeu. Dommage que le rêve se soit transformé en cauchemar. Des larmes de sang, oui, mais c'est surtout moi qui les ai versées.