Sous le capot, rien de nouveau.
Par Yann François
C’est désormais l’usage : à chaque sortie Wii U se joue en filigrane l’espoir fébrile d’un éditeur à sauver sa console du marasme financier. Avec ses airs d'antibiotique infaillible, Mario Kart 8 pourrait se faire, de ce point de vue, le remède de la dernière chance avant l’éventuelle capitulation de Nintendo. Puisque le potentiel fun est acquis d'avance (peut être est-ce là le problème ?), tout converge vers une autre question, fatidique pour l’innovation : "va-t-il vendre de la Wii U à tour de bras ?". De cette mission (cautériser l'hémorragie, à n'importe quel prix) nait forcément une politique de prudence, que matérialise ici sa jouabilité tactile, ou plutôt son absentéisme conceptuel. Le message est tangible : pas d’audace, juste une ressoudure des acquis. Pour preuve : la fierté manifeste du jeu à souligner la conversion de sa saga aux nouveaux canons techniques. Une mue HD qui passe ici, efficacité imparable, par la refonte totale des circuits cultes d’anciennes éditions. Cette plus-value technique, parfois splendide, serait irréprochable si elle entrainait avec elle une même vocation de dépoussiérage de gameplay. On est loin du compte. A vouloir contenter beaucoup de monde (néophytes et nostalgiques), ce nouvel épisode ne s’autorise finalement que peu de nouveautés, voire moins que ses ancêtres, sans pour autant se débarrasser de ses éternels défauts (inertie mollassonne, certains items inutiles voire rédhibitoires). La déception est d'autant plus grande devant l’usage superficiel des passages anti-gravité, pourtant censés renouveler l’expérience de jeu. (...)
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