L'Araignée, l'Araignée, lui le plus fort, le justicie, étouffe dans sa toile

Spider-Man 2 sur PlayStation 5 est un jeu qui repousse les limites techniques de la console, offrant une expérience vidéoludique à couper le souffle. Cependant, derrière cette éclatante réussite, se cachent des poncifs liés aux productions AAA qui méritent d'être discutées.

Belle soirée pour une balade

Spider-Man 2 impressionne. La ville reproduite avec une précision impressionnante peut-être parcourue à une vitesse ahurissante, immersion garantie.

L’homme-araignée à des animations spectaculaires. Se balancer à travers les rues de New-York est un plaisir pur. La fluidité du déplacement et la variété des mouvements donnent vraiment l'impression d'incarner Spider-Man. La possibilité de planer, offre de bonnes sensations prenant le risque au passage de dénaturer l’iconique « web swing ».

Tu vois, le monde se divise en deux catégories

L'univers de Spider-Man 2 est magnifiquement rendu, avec une palette de couleurs vibrantes. Les designs, concernant les protagonistes et antagonistes principaux, sont très réussis. En revanche, les sbires de Kraven & Venom, ainsi que les différents péons qui peuplent la grosse pomme, laissent un arrière goût de rance. Rance, que l’on retrouve également dans le HUD (interface; ndlr) du titre rivalisant avec une maquette de magazine japonais. Tout y est indiqué, sur-indiqué, faisant corps avec l’idée de spider-ironman (qui me débecte) propre au MCU (Marvel Cinematic Universe; ndlr).

Piloter, oui. Atterrir, non

Techniquement, la PS5 bombe le torse, et les équipes d’Insomniac nous offrent une fréquence d'images constamment élevées (60 à 120 en mode performance) avec en prime le luxe du ray tracing. Les temps de chargement sont inexistants (le premier voyage rapide est un choc), offrant une immersion totale dans l'univers du jeu. Malgré sa qualité technique, le jeu ne parvient pas à impressionner visuellement, manquant le « waouh effect » attendu pour un jeu de cette envergure. Si dans sa vu d’ensemble on est impressionné, une fois le pied à terre, on constate que la finesse n’est pas toujours au rendez-vous.

C’est comme des vacances à la ferme

La mise en scène des missions principales et la structure du récit offrent des scènes d'actions épiques et un histoire de bonne tenue. Même si les poncifs de type « pouvoir de l’amitié », donnent l'impression d'une narration un peu forcée. Un scénario que je qualifierais volontiers de « grossier personnage ».

Les séquences mettant en scène d'autres personnages que Spidey sont moins captivantes et brisent le rythme du jeu. On se consolera avec un bien meilleur game play concernant Mary Jane Watson.

Enfin, quand la redondante routine des combats interminables vous donnera envie d’aller voir ailleurs, on vous servira une suite de mini-jeux et mini-quêtes secondaires sans intérêts et superficiels.

Considère ça comme un divorce

Bien que la ville soit magnifique, on aurait souhaité plus d'innovation dans le concept du monde ouvert, au lieu de se contenter d'une évolution mineure par rapport au premier jeu (et son stand-alone). À titre personnel, c’est une forme d’épuration qui pourrait être salvatrice. Mettant au rebut l’aspect RPG-lite et ses arbres de compétences, l’abondance de jauges, de collectibles, en somme le remplissage jusqu’à la nausée.

Spider-Man 2 a le bon goût de ne pas s’étendre jusqu’à l’excès (100% en 25-30h), ni trop court ni trop long, évitant ainsi la fatigue du joueur. C’ est un exploit technique qui offre une expérience de déplacement inégalée dans l’industrie. Certe, il souffre de défauts qui peinent à être oubliés. Cependant, les fans de l'homme-araignée devraient se laisser prendre au jeu devant un tel plaisir de maniement.

ps: on frôle le 6.