Je conçois aisément qu'il est souvent plus facile de critiquer une mauvaise oeuvre.
Pour ce faire, on ne s'en veut pas d'être dans l'outrance, parce que, n'ayant pas aimé l'oeuvre, on ne se pose pas la question d'être juste avec elle.
Alors on y va de sa petite comparaison hasardeuse, de sa petite pique audacieuse.
Qu'importe la forme pourvu qu'on déverse sa hargne sur cette victime expiatoire.
Un mauvais jeu. On acceptera de nombreux termes :
mauvais, codé avec les pieds, injouable, honte intersidérale, navet vidéoludique, digne de David Cage et autres méchancetés... Tout cela est acceptable.
Alors que pour un jeu qu'on aime, on veut être précis.
On a envie de rendre justice à ce jeu qu'on aime.
Pas de futilité, au risque de ne pas être cru. Pas d'exagération de peur d'être regardé avec un air d'apitoiement qui fait dire aux lecteurs : "C'est un fanboy, un fou furieux, un imbécile, n'essayez pas de comprendre, mais souriez, c'est un ami"
Alors trouver les mots justes, c'est un travail intense.
Je joue peu.
Je prends du plaisir à jouer, comme sans doute énormément des joueurs.
Mass Effect, je l'ai appréhendé comme un Halo. (série à laquelle je n'ai jamais vraiment accroché, peut-être un jour...)
Pourtant après une prise en main simple, j'ai accroché au jeu.
Visuellement propre, sa mise en scène m'a plu.
Et finalement, de séquence de jeu en séquence de jeu, de phase de combat en phase d'exploration, et réciproquement, j'ai pris conscience d'une chose. Mass Effect m'a donné le vertige.
Pourtant...
Vertigineux, ce n'est pas un bon terme. Épatant, non plus. Extraordinaire ? C'est très surfait.
Impressionnant ? Peut-être.
Je pourrai vanter le scénario, la BO, et tout le reste, mais il n'est pas exempt de défaut.
La vérité est bien au dessus de tout ça.
La vérité, c'est que j'ai aimé ce jeu.
Tout simplement.