Mutation d'un genre
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le 2 avr. 2014
23 j'aime
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Mass Effect est l’une de mes sagas vidéoludiques favorites. Le deuxième opus a toujours été mon préféré. Si ce constat demeure après un nouveau « run », je m’aperçois, avec davantage de recul, pourquoi j’aime tant cette série et pourquoi celui-ci surpasse (un peu) les autres à mon goût. C’est la raison pour laquelle j’écris une critique « actualisée ».
Il y a certaines évidences. Selon moi, Mass Effect 2 rassemble toutes les qualités de la trilogie, tant en termes de gameplay, de mise en scène et d’écriture. Le retrait d’éléments RPG pour un jeu plus orienté avait fait grincer des dents parmi les fans de la première heure. Personnellement, peut-être est-ce parce que j’ai découvert ce deuxième volet après l’original, mais je trouve que ce n’était nullement dérangeant. L’aspect exploration de Mass Effect 1 consistait à manier un Mako lourdingue sur des planètes moches et vides pour récupérer tout le temps les mêmes minerais et attaquer les mêmes bases de pirates. Certes, la collecte des ressources et les combats de Mass Effect 2 finissent par être redondants aussi, mais le gameplay a gagné en fluidité et dynamisme que c’en est devenu bien plus agréable. Et même en terme d’exploration, les multiples planètes ainsi que Oméga, Illium et la Citadelle ont de beaux panoramas à offrir.
Mais là où Mass Effect 2 excelle réside au développement des personnages. 12 compagnons, en comptant les extensions (merci la version PS3 elles sont quasi toutes inclues dedans), cela laisse de quoi tisser de nombreux liens. Leur écriture a été travaillée minutieusement, tant grâce aux dialogues (même s’ils sont répartis inégalement, Garrus n’en ayant pas assez…) que grâce à leur mission respective de recrutement et de loyauté. D’aucuns prétendent que certaines sont trop secondaires par rapport à l’intrigue principale. Moi, je pense que c’était des passages nécessaires, prenants et parfois émouvants, aussi primordiales pour l’expérience du joueur que la chasse aux Récolteurs.
Au-delà de ses personnages attachants (presque tous en tout cas !), j’ai d’autant plus savouré le jeu grâce au travail magnifique sur la construction de l’univers. C’était déjà le cas dans le premier bien sûr, mais ici le constat s’avère encore plus frappant. La culture des Asari, le repli des Krogans, l’exil des Quariens et leur conflit contre les Geth, les luttes mercenaires incessantes, la corruption, le tout s’entremêle avec cohérence, ce qui nous permet d’apprécier d’autant mieux ses aliens dotés d’une « humanité » débordante. L’unique reproche que j’aurais à adresser à ce niveau concerne le fait que certaines races sont mieux mises en valeur que d’autres. Certes les Asari, Turiens, Galariens, Quariens et Krogans mettent chacun en exergue un aspect de l’humanité (respectivement la culture/art/religion, la hiérarchie, la science, la technologie et la guerre nucléaire/barbarie), mais assez de représentants de leurs races apparaissent dans ce jeu pour qu’ils n’apparaissent jamais unilatéraux. Deux des plus importants débats de la trilogie, à savoir le génophage et le conflit Quarien/Geth, sont d’ailleurs souvent discutés sans manichéisme, avec de nombreux points de vue argumentés. On se trouve même à s’attacher à un personnage comme Mordin, justifiant la stérilisation d’une race entière, ou de Tali, justifiant les attaques contre les Geth parce qu’ils commençaient à développer une conscience. Mais certaines races plus « secondaires » se limitent à leur fonction. Les Butariens sont des terroristes, les Vorchas des brutes sans cervelle, les Hanaris des fanatiques, etc… Pourtant les Drells, faisant leur première apparition ici, sont plutôt bien représentés. Les développeurs avaient-ils leur favori ?
Comme je pensais connaître le jeu par cœur, j’ai voulu explorer plus loin. Je me suis surpris à découvrir de nouveaux dialogues, à lire les descriptions des planètes ou l’encyclopédie pour encore plus m’immerger dans la richesse de l’univers. Je salue le talent des créateurs d’avoir ajouté autant de contenu annexe qui permet une seconde lecture, ainsi je ne peux qu’admirer davantage la qualité extraordinaire de cette épopée. Ce jeu représente l’essence même de Mass Effect, à chaque choix de dialogue, à chaque péripétie.
Et comment évoquer Mass Effect 2 sans la tant célèbre mission suicide ? C’est peut-être ma mission finale préférée tout jeu vidéo confondue. Le rythme est haletant, chaque choix compte, et même si le fil conducteur demeure identique, les différentes variantes sont nombreuses. C’est un pur condensé d’action, d’épique et de drame inégalé. Et à force de la refaire plein de fois, on finit par maîtriser ses codes et à « décider » qui va mourir à quel moment (parce que oui selon moi il en faut quand même pour ajouter du drama).
Mass Effect 2 se hisse donc comme une de mes meilleures expériences vidéoludiques, encore et toujours.
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Créée
le 14 août 2015
Critique lue 171 fois
1 commentaire
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