« People are messy, awkward, selfish or cruel, but they will have a chance »
Reprenant le concept de mission parfaitement séparée de la trame principale et de la logique de recrutement de coéquipier de Projet Suprématie, Le Courtier de l’Ombre offre un prolongement de Mass Effect 2 en compagnie de Liara T’Soni, ne faisant sinon qu’une apparition dans le jeu de base sur Illium. C’est un excellent choix pour ma part qui permet d’étoffer une partie secondaire de l’intrigue qui n’avait pas nécessairement sa place dans le jeu de base et qui avait également du potentiel, plus que celui de Suprématie. Voyons si cette nouvelle ambition, et au passage la petite hausse de prix qui va avec, fut à la hauteur.
C’est dans un Illium au meilleur de son esthétisme que l’aventure débute, mêlant eau, feu, fumée et éclair rien que pour l’ambiance, avant de nous plonger dans un nouvel environnement fait de cieux orageux déchaînés tranchant avec tout ce qui a été vu jusque là dans le jeu, la technologie du vaisseau ne manquant pas d’originalité. Pour couronner le tout, la mise en scène est très intense avec confrontation de pouvoirs biotiques faisant péter les particules, courses poursuites effrénées avec shaky cam, Slalom en véhicule à travers les buildings… c’est du très bon niveau de ce côté-là.
L’OST est très certainement la plus ambitieuse des extensions scénarisées de Mass Effect 2, à la fois avec ses thèmes originaux réussissant à poser une ambiance anxiogène alors que Shepard s’inquiète pour Liara, faire montrer la pression durant la conversation précédant le combat contre le boss, à dynamiser les combats de manière bien énervée... mais aussi par ses reprises lui permettant d’abattre la carte de la nostalgie avec une efficacité imparable par le biais du focus sur un personnage majeur de Mass Effect 1 alors que ses thèmes mélancoliques majeures resurgissent.
Pour le gameplay, l’utilisation de grenades flash par les ennemis incitant à détourner le regard du combat au on moment, les points de spawn nous encerclant progressivement si l’on ne change intelligemment de position, les condensateurs qui déclenchent des surcharges aussi bien sur les ennemis que sur les alliés, les ennemis projetés un peu loin qui se prennent un coup de tonnerre sur la tronche… constituent autant de bonnes idées qui permettent à ces combats de se distinguer du reste, avec en bonus 2 boss inédits très intéressants dans leur genre respectif.
Liara est une nouvelle coéquipière disponible le temps de ces deux missions et par extension l'occasion du retour de la singularité en pouvoir pour l'allié, combinée avec un pouvoir biotique offensif c’est aussi parfaitement efficace que terriblement plaisant. C’est bien sûr dommage qu'elle ne soit qu'une coéquipière sur le moment, la débloquer pour la suite aurait été magistral, mais ce n’était clairement pas l’objectif. Les petits ajouts comme la possibilité de réinitialiser les statistiques des alliés, les ressources supplémentaires à débloquer… sont quant à elles bienvenues.
Le scénario mêle petits rebondissements et adrénaline assez efficacement pour s'achever avec la découverte d’une nouvelle espèce, ce qui est toujours une bonne chose, même si ça restera très secondaire dans la saga. Ce qui suit les deux missions octroie en bonus la possibilité pour le joueur curieux de glaner pleins d'infos diverses et variées sur l’univers, quelques touches d’humour bienvenues et des petites références plus ou moins subtiles, ça ne mange pas de pain et ça fait, très,plaisir. La romance que l'on peut renouveler de nouveau avec Liara est un minimum développée, même si elle reste en retrait comparée aux autres romances qui s'étendent nécessairement sur une plus grande durée.
Si il y a un DLC de Mass Effect 2 à avoir c'est celui-là, deux missions plutôt bien conçues avec un boss final pour chacune d'entre elles, plein de références, de pointes d'humour et de points de background approfondis, le retour de Liara (si vous avez romancé ce personnage, difficile de passer à côté) disponible uniquement le temps des missions en coéquipière pas après malheureusement, on tient là le DLC le plus abouti et intéressant de Mass Effect 2 (en même temps c'est le plus cher).