« If my work spares a million lifes, my conscience will rest easy »
Après ses 2 DLC scénarisés offrant un nouveau coéquipier à la suite d’une petite mission de loyauté exclusive pour chacun d’entre eux, c’est un nouveau format que Bioware propose pour prolonger l’expérience de Mass Effect 2 avec ses extensions scénarisées : une mission inédite sans coéquipier supplémentaire mais avec plus de contenu et d’ambitions au sein de cette mission parfaitement indépendante de la trame principale. C’est un choix qui se défend pleinement étant donné l’ampleur du casting de base, sans même parler des premières extensions, reste à savoir si la qualité suit le parti pris.
La première grande originalité de la mission serait sans doute l’ajout d’environnements à explorer en Hammerhead, remplaçant du Mako qu'on retrouve aussi dans le DLC gratuit le projet Fakir, séparant des phases à pied plus classiques qui restent le cœur du gameplay. Les phases en Hammerhead permettent d'explorer un minimum pour chopper les petits secrets, de combattre un boss avec la tourelle dont il faut attirer le feu sur ses propres générateurs de bouclier, de sauter de rochers en rochers pour traverser une coulée de lave... plutôt de bonnes idées qui ont le mérite de se différencier du reste.
Les phases à pied accumulent quant à elles les combats contre des synthétiques, un choix plutôt intéressant vu leur faible représentation dans l’aventure principale, ponctués de quelques petites phases de réflexion et d'idées de mise en scène pour très bien rythmer le tout avant un véritable boss pour conclure. Le level-design est assez efficace dans l’ensemble pour parachever le tout avec un peu d’ouverture et 2/3 voies d’attaques possibles, pour nous comme pour les Geths, c’est toujours plus élaboré qu’une simple fuite en avant.
L’environnement naturel faisant la part belle aux jolies rivières et cascades offre quelques beaux panoramas alors que les intérieurs sont également assez travaillés en piochant dans l’univers synthétique des Geths, évitant le syndrome d’une succession de bureaux et hangars quelconques. La mise en scène est bonne également avec des acrobaties entre de grosses explosions du décor, apparitions et bruitages de l'I.V, les portes qui s'ouvrent n'importe comment, l’ascenseur qui feint de nous écraser la tronche sur le plafond... Enfin, pour le rendu visuel un peu plus d’éléments destructibles que d’habitude jalonnent les différents décors, ce qui est toujours appréciable même si c’est souvent plus pour le fun que pour l’utilité au combat.
Le pitch de départ est basique, il y a eu des expériences scientifiques sur les Geths qui ont mal tourné avec une méchante I.V qui va provoquer avec l’aide des synthétiques une sorte d’apocalypse si on ne l'arrête pas, c'est classique mais ça permet d’étoffer un peu plus le propos déjà existant mais important sur les méthodes de Cerberus et la problématique du contrôle des Geths, deux points centraux des intrigues principales de la trilogie. Le final est quant à lui assez émouvant avec l'empathie que l'on a pour David, le petit choix moral à la fin qui va bien, c’est satisfaisant à mon sens, à l’image de l’ensemble.
Ce que j'aime en fait avec ce petit DLC c'est d'abord qu'il répond à ce que doit être un petit DLC, un contenu détaché de l'histoire principale, parfaitement facultatif mais de qualité, le scénario et la mise en scène sont bien développés et respectent ce à quoi Mass Effect 2 nous a habitué, le gameplay compile ce qui se fait de mieux dans le jeu et montre même comment on aurait pu incruster le Hammerhead dans les autres missions, c'est triste qu'au final on l'est seulement dans ce DLC mais c'est toujours sympa à avoir. Une bonne petite mission pour celles et ceux qui en voulaient encore.