C'est l'histoire d'un mec, il rentre dans un bar, il dit : "Salut c'est moi !", et en fait c'était p
J'ai pas d'idée pour faire une intro, alors je vais pas en faire. Je pourrais mettre des figures de styles à la con, un récapitulatif de l'histoire, ou du développement du jeu, mais on en a pas vraiment besoin dans une critique, c'est pas une page Wikipedia ni un dictionnaire des expressions uniquement utilisées dans des situations où l'on a quelque chose à prouver (ce qui est généralement lié à la taille du pénis d'après Freud, mais passons).
Mass Effect 3 ressemble beaucoup à Mass Effect 2 dans beaucoup de choses que je ne développerais pas trop : les graphismes, le gameplay, les compétences (c'est un peu étoffé, mais c'est histoire de dire qu'il y a eu de l'évolution, dans la pratique cela reste relativement la même chose), la linéarité des missions, les scripts dans les combats (X monstres apparaîtront quand le joueur aura tué tous ceux de la vague précédente ou sera passé par tel endroit,...), scénarisation omniprésente, etc. La bande son est aussi relativement similaire à celle du précédent, mis à part le fait qu'il y a de nombreux moments où la musique est absente alors qu'elle pourrait bien souligner une action, ce qui rend certaines scènes un peu ternes.
L'exploration des systèmes et des planètes a été simplifiée, ce qui n'est pas un mal dans le sens où cela nous évite de passer des heures à envoyer des sondes sur des planètes, mais en même temps l'exploration dans le premier volet était au moins sympathique dans le sens où l'on allait réellement sur la planète et qu'on se baladait dessus avec son véhicule du futur qui peut monter les falaises.
Shepard, qui devait précédemment construire une équipe pendant 80% du jeu, doit maintenant construire une armée, et cela laisse la place à une gestion des « War Assets » (ce qui doit donner Avantages de guerre ou Atouts de guerre en français), ce qui aurait pu donner quelque chose d'assez intéressant s'il y avait eu un peu de profondeur dedans. Il n'est pas vraiment compliqué d'arriver au cap maximum (il n'y a pas besoin de faire toutes les missions optionnelles pour cela), il suffit juste d'aider quelques types ici et là, de faire la mission principale et de venir faire des missions quand on nous le demande. Ce qui est malheureux, c'est que le mode multi vient se mêler de ça : il est possible de maximiser ses War Assets plus vite si l'on fait des parties multi-joueurs online. Je comprends l'idée : il faut à la fois pousser les joueurs à utiliser le système online pour avoir une base d'utilisateurs dessus et pour ne pas laisser mourir cette fonctionnalité, mais cette fonctionnalité n'a ni but ni grand intérêt. Il faut juste repousser des vagues d'ennemis et... c'est tout. C'est typiquement le mode online implanté uniquement pour pousser les joueurs à payer une licence unique du jeu et détourner le marché de l'occasion/éviter le piratage (exemples dans Bioshock 2, Uncharted 3, etc), et le faire rentrer dans le mode solo est à mon avis une erreur qui tue l'immersion et l'esprit du jeu. C'est à mon avis l'influence la plus visible de EA Games sur Bioware dans le développement du jeu.
Quoi qu'il en soit, tout cela ne parle pas vraiment de ce qui fait que l'on joue à un Mass Effect (ou au moins ce qui fait que je joue à Mass Effect), à savoir l'histoire et l'immersion. Le début du jeu est probablement le moins bon moment du jeu, l'écriture y est assez mauvaise et il faut s'habituer au fait que l'on n'a plus trois choix, mais deux, et encore, l'on n'a pas toujours la possibilité de choisir ce que Shepard va dire, ce qui fait que l'on peut avoir l'impression de perdre un peu le contrôle que l'on pouvait avoir sur le personnage, et sur sa propre identification au bonhomme (ou à la bonne femme). Mais plus ça va, plus il est agréable de retomber dans l'univers que l'on connaît. L'on retrouve les personnages comme si c'était des vieilles connaissances, on est content de les revoir, l'on remet les pieds dans un univers qu'on commence à connaître (et si l'on est encore là, c'est probablement qu'on l'aime bien aussi), bref, c'est comme de revenir dans des vieux chaussons que l'on retrouve dans un placard.
L'histoire évolue assez bien, mais avec des hauts et des bas, avec des moments complètement épiques où l'on est à fond et des moments où l'on sent bien le scénariste qui t'enfonce la tête dans l'écran et qui te crie subtilement à l'oreille : « TIENS, LA C'EST TRISTE, SHEPARD IL EST TRISTE, DONC TOI AUSSI FAUT QUE TU SOIS TRISTE, PARCE QUE LES JEUX VIDEOS C'EST UN SERIOUS BUSINESS ET NOUS ON SAIT PARLER A TES SENTIMENTS AUSSI BIEN QUE DANS UN FILM DE SERIE B AVEC STEVEN SEAGAL, ET PUIS ON VA TE METTRE DES METAPHORES LOURDES, ET DES CAUCHEMARDS, TU LE SENS BIEN SON TRAUTATISME AU MEC ? ». Tout ça pour dire que cela peut être assez frustrant et lourd par moments.
A propos du système de choix moraux, ici réduit à son plus simple appareil, j'aimerais quand même placer un mot. Je sais que dans les jeux occidentaux on aime bien en mettre, et c'est généralement super mal fait. Donner des points « bons » ou « mauvais », est débile. C'est mettre un jugement de valeur instantané sur les actions du joueur, et cela peut amener à des dérives (type le joueur qui ne va faire des actions que bonnes ou que mauvaises dans l'optique d'avoir un maximum de points, etc). Quand il s'agit de faire un choix dans un jeu, l'on donne une option A, une option B, et ensuite il y a des répercussions dans l'histoire, dans la relation du personnage avec les autres, etc. C'est au joueur d'assumer des choix dans l'histoire qu'il construit, et ces systèmes de moralité sont contre productifs. Cela vaut d'ailleurs pour la majorité des jeux Bioware.
Pour finir, j'aimerais parler de la fin (sans rien dévoiler). Disons que dans la série Mass Effect, l'histoire soit constituée de carottes. L'on nous donne des carottes à chaque fois que l'histoire s'écrit, et l'on commence à aimer ça. Alors on en redemande, pendant le 1 et le 2 l'on en redemande, et l'on nous en donne. Et au moment où l'on commence à être sacrément dépendant à la carotte, on nous promet que pour la fin de Mass Effect 3, on aura un énorme panier de carottes. Là tu te dis : « OH PUTAIN CA VA ÊTRE TROP BIEN MEC, IL VA Y AVOIR TELLEMENT DE CAROTTES QU'ELLES VONT ME SORTIR PAR LES OREILLES ». On te met de l'odeur de carotte partout, l'on t'appâte jusqu'aux derniers moments du jeu et là PAF, quand ça pourrait être le plus épique, l'apothéose de toutes ces heures passées avec Buggs Bunny, on te présente : je te le donne en mille... une patate. Et c'est vraiment la sensation que j'ai eue quand j'ai vu la fin, à savoir que ce n'était même plus de la déception ou le fait que la fin soit réussie/ratée, c'est juste que... je ne vois pas trop le rapport. Et c'est ça qui a fait baisser ma note de deux points (peut-être trois si la fin avait été bigrement épique).
Tout ça pour dire que j'attendrais probablement un peu avant de refaire le jeu avec mon deuxième personnage en mode « Insane » (ici terminé en Hardcore), il faut que je retrouve du courage et de la motivation.
PS : Ils ont toujours pas viré le mec qui a introduit les grenades dans le DLC du Shadow Broker de Mass Effect 2. Y'a pas moyen de camper à couvert plus de 10 secondes sans se manger une grenade. Oui, même les husks (les zombies) ont des grenades. Wut.
PSS : là où dans Mass Effect 2 la variété des ennemis était faible (les mecs bleus, les mecs rouges, les mecs jaunes, les homme insectes/zombies et les robots), ici il n'y a plus que les mecs blancs, les zombies et les robots (très peu). Youpi.
PSSS : Allez je rajoute un point pour la DLC de Extended Cut et parce que sinon ça fout la merde dans mon top 2012.