Si l'orgasme était un jeu vidéo, ce serait Max Payne2...

Max Payne premier du nom avait été une bonne grosse claquasse sur le visage: techno ahurissante, moteur qui déchirait tout, sensations uniques et perso charismatique flic-au-bout-du-rouleau-rien-à-perdre.

Mais tout ceci manquait, avec le recul, d'un poil de maîtrise, narratif principalement, mais pas seulement. Ce fut chose faite, et de façon magistrale, dans Max Payne 2.

Technologiquement, tout d'abord... Débarrassé de son côté pompier-demomaker-je-te-colle-des-grosses-textures-pour-faire-photoréaliste, le charadesign est parfaitement maîtrisé et les personnages superbement modélisés. A des années lumière des clichés habituels des persos de jeux vidéo, genre loute aux gros seins se balladant en string et cuissardes ou héros bodybuildé tellement générique qu'il fait cloné.
Mona Sax est le parfait reflet de cela: une femme forte, belle, froide comme la mort, envoûtante comme un poison, tout cela magnifiquement souligné par les choix de chara design et le jeu d'acteurs. Et pareil pour notre gueule cassée de Max la Douleur. Je n'ai qu'à de très rares occasions eu autant d'attachement/ implication émotionnelle pour des marionnettes de pixels.

Narrativement, ensuite. Ambiance film noir ahurissante, scénario désespéré à multiples points d'entrées, univers très approfondi fourmillant de détails (des marques de fabrique propres à la fois à Remedy et à Rockstar, alors imaginez la combinaison des deux), BO d'une mélancolie hors norme collant parfaitement à l'action, et une Voix Off incroyable, digne des meilleurs films noirs. Et toujours cette narration "comics", si forte, si efficace, à mille lieux des CGIs bredouillantes de cinéastes frustrés (et ratés) des autres jeux. Comment à partir d'un tel matériau a-t-on pu accoucher de ce sous-produit indigent qu'est Max Payne le Film?? Mais je digresse...

Comme toujours chez Remedy, c'est l'ambiance qui (dé)prime, au détriment du gameplay (voir Alan Wake, qui confirmera cette tendance). Oui, mais là, le gameplay est jouissif et orgasmique: du John Woo-style au ralenti en vidant des chargeurs en akimbo, ultra-stylé, ultra-bourrin mais rewarding en diable.
En gros: exactement le même que MP1, à l'exception de quelques raffinements purement cosmétiques (le 360° reloading avec le trench-coat qui flotte au ralenti, waaaaaaaaahhh). Le tout servi par les premiers pas de la techno Havok, histoire d'avoir des corps et des éléments du décor qui volent de façon réaliste au rythme de vos coups de boutoirs. Simple. Précis. Efficace.

OK, c'est court. OK, pas de multi, blahblahblah...

Mais voyez plutôt ce titre comme une parabole fantasmée de l'orgasme: violent, sauvage, court, d'une puissance émotionnelle inouïe; qui vous laisse avec des souvenirs indélébiles, et une incroyable mélancolie.

Une expérience vidéoludique comme j'en ai pas connue 5 dans mes plus de 30 ans de pratique intensive du medium.
A fuckin' masterpiece.
elSkatos
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le 23 déc. 2010

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elSkatos

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