Max Payne made in Rockstar

Fusion de deux mondes, ce Max Payne 3 réunit l’univers des deux jeux originaux et la méthode Rockstar.

On retrouve ainsi le cynisme atroce de Max Payne, avec ce coup-ci quelques années en plus derrière la cravate, et c'est un vrai putain de plaisir ! La narration est très présente et très réussie, avec des dialogues de qualité et une production value à la hauteur de ce que peut proposer Rockstar sur un GTA.

Et pourtant il faut avouer que ça démarrait plutôt mal, car quand on sort de Max Payne 1 & 2 avec leur gameplay très vif, l’inertie de ce nouveau Max est plutôt déstabilisante. Mais comme d’habitude chez Rockstar, si la physique réaliste rend les personnages lourds au premier abord, elle finit par offrir à l’univers dépeint par le jeu un réalisme unique, pour une immersion des plus réussies.

J’ai trouvé l’histoire franchement cool (ce qui m’a sans doute aidé à ne pas me sentir envahi par la narration si j’en crois certaines critiques), et surtout très très prenante. On a sans arrêt envie d’avancer davantage pour avoir le fin mot de l’histoire, exactement comme dans MP 1 & 2, un très bon point pour Rockstar de ce côté-là !

Le gameplay est vraiment réussi, surtout parce que le feeling des armes est tout bonnement génial : les flingues claquent, les explosions soufflent tout, et les balles ne font pas semblant de faire des trous. Le jeu est en effet hyper violent, sans garde-fou (mais sans apologie non plus) : c’est une violence réaliste et malaisante qui renforce l’impact du jeu.

Cerise sur le gâteau, Rockstar a su doser la difficulté afin de proposer un challenge intéressant sans être trop frustrant. On meurt régulièrement mais on s’améliore au fur et triompher des obstacles imaginés par les développeurs devient un véritable plaisir. Seul un boss m’a paru un peu trop crispant, en me tuant plusieurs dizaines de fois. Un boss raté pour un jeu entier de plaisir, c’est un ratio qui me plaît.

Une seule autre chose m’a chagriné, c’est le look un peu trop bodybuildé de Max. C’est pas encore une montagne de muscles mais il s’est considérablement épaissi depuis ses débuts et fait un peu trop héros de jeu vidéo cliché par moments. Voir des mollets de culturiste dépasser du short d’un vieux flic de New York à la retraite ça casse pas mal l’immersion je trouve. Bon j’admets que c’est très subjectif comme défaut, et pas forcément hyper important.

Pour finir, Max Payne 3 est non seulement un bon jeu mais également une bonne suite. Il sait, comme son aîné Max Payne 2, utiliser des réminiscences intelligentes des jeux précédents afin de renforcer la filiation sans forcément sombrer dans le fan service.

Bref un vrai jeu coup de cœur en ce qui me concerne.

18/20