Medal of Honor, premier du nom, est très très fort. Il est quand même capable de te faire ressentir le frisson d’un parachutage en plein champ de bataille en seulement quelques secondes. Le problème, c’est que ce n’est pas grâce aux bruits de tirs, aux cris au loin, ou à l’excellente musique qui nous accompagnera tout au long du jeu, non. C’est plutôt grâce au fait que, pendant que tu essayes de comprendre si c’est la manette ou toi qui est à l’envers, tu as un soldat ennemi qui s’avance doucement vers toi pour t’inculquer à la dure qui est le patron.
La visée dans ce jeu est tellement novatrice qu’on ne la reverra jamais nulle part ailleurs dans les gros jeux du genre. Dans un FPS classique, le joystick de gauche nous sert à nous déplacer et celui de droite à viser. Ici, le joystick de gauche sert à avance en avant et en arrière, et à regarder à gauche et à droite, tandis que le joystick de droite sert à se déplacer sur les côtés et à viser en haut et en bas. L’idée derrière cette mécanique était certainement de donner un côté statique au personnage, pour contrer un peu le côté héros qui court dans tous les sens pour faire des 360° noscope. Mais en tant que joueur, c’est une véritable plaie.
Mais il ne faudrait pas résumer le jeu à cela. Il faut clairement reconnaître qu’il y a eu de gros efforts dans l’animation des divers types d’ennemis que l’on rencontre. J’ai été positivement surpris de voir un ennemi se jeter au sol pour tenter d’esquiver mes tirs, un autre tenter de reprendre une grenade lancée dans sa direction pour me la renvoyer, ou même d'en voir un se jeter dessus pour protéger ses camarades. D’un autre côté, l'époque oblige, la quasi-totalité des ennemis sont complétement aveugles et sourds. Je ne compte plus le nombre de personnes abattu juste à côté d’un de ses confrères sans qu’il reparte tranquilou bilou faire sa ronde un peu plus loin.
Pour ce qui est des bugs, je n’en ai pas expérimenté beaucoup, hormis un bug de collision qui m'a obligé à relancer la mission. Même si je l’impute surtout au fait qu’il est bien plus rapide de se déplacer dans le jeu en mixant les deux joystiques de sorte à glisser sur les côtés vers l’inconnu. Egalement, il semblerait que les impacts de balles se logent parfois dans des endroits improbables, mais c’est surtout notable lorsque l’on utilise la grosse mitrailleuse.
Ce jeu est également très dur passé un certain point. Le personnage obtient en effet vers la moitié du jeu le plan d’un lance roquette. Au moment de son obtention, c'est la kiffance, tous les ennemis sautent en un seul tir. Et peu après, quasiment la moitié des ennemis en ont un dans leur poche, et c’est toi qui te retrouve à te faire one-shot, sauf que eux, ils sont 40 contre toi.
Pour conclure, il ne faudrait pas oublier de le replacer dans le contexte de l'époque. Les contrôles ne m’ont clairement pas facilité la tâche au début, c’est vrai, mais après quelques missions, on s’y fait. Ce qui est vraiment chouette dans ce jeu, c’est cette atmosphère qui s’en dégage, ces musiques, ces doublages, on est immergé dans le chaos. Et ce n’est pas étonnant d’avoir autant d’éléments relevant du cinéma quand on apprends que c’est Spielberg lui-même qui a commandé le jeu après la sortie de « Qui veut sauver le soldat Ryan ».