Mega Dur
C'est fou le nombre hallucinant de séries dérivées qu'à connu ce Cobra de poche qu'est Mega Man : Mega Man X, World, ZX, Zero, EXE, Battle Network, Star Force, Legends… allant même jusqu'à un...
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le 4 août 2016
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6
Temps de jeu : 10 heures
Mon premier Mega Man
Test rédigé pour Le Red Blog [#5]
Développé et édité par Capcom, Mega Man est un action-platformer paru sur NES le 17 décembre 1987 au Japon. Véritable série iconique du géant nippon s'il en est, c'est davantage à Keiji Inafune et Akira Kitamura que l'on doit ce classique du jeu vidéo. Trente six ans plus tard, on a décidé de s'y replonger pour vous partager un amour qui, aujourd'hui encore, continue d'exister à travers de nouveaux épisodes, spin-offs et autres compilations. Ce ne sera une surprise pour personne : malgré son âge et une certaine vision archaïque du médium, le premier opus de cette franchise prolifique tient encore le coup. Mieux, il continue de surprendre par un certain sens de la fraicheur ; on vous explique pourquoi.
La première des raisons, la plus surprenante pour un titre de cette époque, réside dans le choix offert du niveau. Parmi six zones, lesquelles se concluent par un boss à combattre, c'est en effet au joueur de définir son itinéraire. Un choix somme toute importante, puisqu'il dessinera plus ou moins l'aventure de celui qui s'y plongera. Aujourd'hui encore, rares sont les titres à oser proposer une telle liberté dans des jeux pourtant linéaires ; à l'ère de la NES, c'était complètement fou. Tous les niveaux ne sont pas forcément aussi équilibrés les uns que les autres, de même que leur boss, mais tous peuvent se faire avec l'arme de base. Mega Man possède un bras canon, le Mega Buster, capable de tirer trois munitions à l'écran. Chaque ennemi possédant un nombre de points de vie fixe, il faudra alors observer et jauger leur résistance. Très variés, certains se révèlent fragiles, mais peuvent infliger de lourds dégâts, tandis que d'autres sont presque invincibles, mais ne posent que peu de problèmes offensivement parlant.
Avec un level design simple, mais loin d'être simpliste, les joueurs peineront à traverser les obstacles sans y laisser quelques crédits. Entre les pics qui tuent sur le coup, les apparitions massives et continues d'ennemis à des endroits « stratégiques » dignes d'un jeu de l'époque (c'est à dire en face d'un précipice, près à vous y projeter après un coup infligeant des dégâts ET un recul...), ou encore le peu de soins placés ici et là ou trouvables sur le bestiaire vaincu, on peut aisément qualifier le jeu de difficile. Même pour l'époque, il peut se targuer d'être un sacré morceau. Dur, mais rarement injuste, faut-il le préciser ; le respect, la patience et l'entraînement à l'ancienne, celui qui passe par la répétition et l'apprentissage par cœur, voilà la clé du problème. Il n'empêche, Mega Man n'est pas irréprochable, en atteste le pouvoir du Magnet Beam, capable de créer des plateformes. La mauvaise idée ? En faire un pouvoir optionnel sur le papier (il se trouve quelque part dans le niveau d'Elec Man), mais rendre son utilisation obligatoire dès le premier niveau du château du Dr. Willy. Combiné à la grande difficulté du titre, on ne peut que se questionner devant un tel choix...
Vous l'avez deviné, mais après chaque niveau et combat de boss, une ultime épreuve attend le joueur : le repaire secret de l'antagoniste principal, découpé en quatre niveaux. Encore plus durs, plus retords et plus éprouvants, ils mettront les nerfs à rude épreuve. Pire encore, Mega Man premier du nom ne possède ni sauvegarde, ni mots de passe ; il faudra bel et bien tout recommencé depuis le début dès le Game Over. On ne peut que conseiller aux nouveaux venus de découvrir et parcourir le titre via une ROM ou une compilation officielle, histoire d'user et d'abuser des sauvegardes à la volée ou du rembobinage, comme dans la Mega Man Legacy Collection. Pour en revenir aux boss, dès lors que le joueur parvient à l'éliminer, il récupèrera le pouvoir de son adversaire ; c'est là, la deuxième grosse surprise pour un jeu de cette époque. Mieux encore, ces pouvoirs pourront être utilisés pour exploiter les faiblesses du bestiaire, boss compris. En vainquant Ice Man, le Robot Master de la glace, on obtient son Ice Slasher, lequel infligera de lourds dégâts à Fire Man ; une certaine logique similaire au pierre-feuille-ciseaux.
Attention toutefois, puisque ces pouvoirs – secondaires, on le rappelle – sont soumis à un système de munitions. En abuser trop risque de mener à un chargeur vide, et il faudra alors espérer récolter des provisions lors de la traversée d'un niveau. De même, tous les ennemis seront résistants à un ou plusieurs de ces pouvoirs, obligeant le joueur à expérimenter chaque ennemi et boss dans le but de déceler leur faille. Un système original pour l'époque et diablement efficace aujourd'hui encore. On apprécie énormément le design de chaque antagoniste, à l'instar de leur combat, et la roue des résistances et faiblesses semble être logique et bien dosée. On regrettera tout de même certains boss trop complexes sans abus du système (le Yellow Devil et le Copy Robot), à base de spam du bouton Select pour infliger plusieurs fois des dégâts à l'aide d'un seul tir. Sans, il faut alors prier pour un peu de réussite et jouer et à la perfection. Cruel, quand on connait la sanction en cas d'échec : la fin de la partie, purement et simplement.
Plutôt joli pour de la NES, Mega Man impressionne davantage pour ses environnements variés. C'est aussi et surtout à travers sa bande-son que le public frissonne. Composée par la talentueuse Manami Matsumae, chaque thème semble surpasser le précédent tant la qualité générale frôle le génie. C'est bien simple, chaque morceau ou presque est un classique du médium, lesquels possèdent une patte propre à Mega Man (tout en étant plus morose que celle des épisodes à venir). Avec une formation dans la musique classique, on ne s'étonne pas de la « complexité » de pistes comme celle Cut Man, largement supérieure à la majeure partie de la ludothèque NES. Enfin, malgré quelques ralentissements à l'écran dès qu'un trop grand nombre de sprite apparaissent, on notera une maniabilité quasi-exemplaire et une physique déjà solide pour l'époque. Il y a encore un peu de boulot pour obtenir un résultat parfait, mais les bases sont assurément déjà solides.
Mega Man est toujours aussi agréable et fun à parcourir, en dépit d'une difficulté d'un autre temps et de certains choix de game design questionnables. Si l'obligation de posséder un pouvoir optionnel pour progresser nous fait taper la tête contre n'importe quelle surface un tant soit peu solide, c'est davantage l'absence de sauvegarde ou de mot de passe qui nous rend fou, surtout face à un tel challenge. Il n'empêche, Mega Man est rafraichissant, tant par le choix de l'ordre des niveaux qu'il offre aux joueurs, que pour sa capacité à récupérer les pouvoirs des boss déchus ainsi que leur système de faiblesses et résistances, et ce aujourd'hui encore. On ne le conseillera qu'à travers une compilation ou une ROM, histoire de se faciliter grandement la découverte, mais oui, on le conseille encore et toujours ! Un classique.
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Créée
le 5 janv. 2023
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