Metal Gear premier du nom pourrait être vu comme un brouillon de ce deuxième épisode tant la formule, identique dans son essence, a été améliorée sur tous les points. Le gameplay, tout d'abord, a été enrichi de deux mouvements qui feront désormais partie de la saga, à savoir ramper comme... un serpent et faire du bruit pour tendre des embuscades (ou se faire gauler car oui, certaines surfaces font du bruit lorsque Snake marche dessus). Il y a également davantage d'armes et un gadget qui, lui aussi, fait à présent partie de la légende: le fameux radar.
En effet, les ennemis voyagent d'écrans en écrans désormais, ce qui oblige le joueur à rester bien plus attentif qu'auparavant. De plus, les soldats sont un peu plus intelligents que dans le 1er épisode: non seulement ils vous repèrent plus facilement, mais en plus, lorsque vous êtes grillés, ils ne se contentent plus de tourner bêtement en rond: ils vous donnent la chasse ! Si on ajoute à tout ça des boss légèrement plus complexes à éliminer, on ne peut être que satisfait de la légère hausse de difficulté générale. Ca reste globalement un voyage de santé, mais de temps en temps on est quand même mis face à un petit défi...
Ces défis prennent d'ailleurs la plupart du temps une forme inattendue pour un jeu d'action/infiltration: des petites énigmes très proches de ce qu'on peut trouver dans un point and click. Plusieurs fois, vous devrez trouver l'utilisation secondaire d'un objet (des rations pour traverser une flaque d'acide ? Si, si !), décoder un message ou résoudre des tas de situations originales ou farfelues. Le vent de fraicheur par rapport au premier opus (et même par rapport au reste de la saga) est indéniable.
Et puis, il y a le scénario. Très élaboré pour l'époque (1990, quand même...), Snake acquiert enfin une vraie personnalité, de même que ses ennemis. Un gros effort a été fourni par Kojima pour éviter tout manichéisme. Snake et le joueur ont plusieurs occasions de s'interroger sur le bien-fondé de toute cette opération et plusieurs moments tragiques bâtiront pour de bon les bases de la légende vidéoludique qui continue aujourd'hui.
Enfin, la forme sert bien le fond avec des graphismes légèrement améliorés et, surtout, des musiques beaucoup plus variées que la bande-son répétitive du premier épisode.
Subtil, intelligent, voire interpellant par son utilisation répétée d'éléments méta-narratif (mise en abîme, rupture du quatrième mur, éléments de gameplay inattendus...) et bien sûr très fun à jouer, "Metal Gear 2: Solid Snake" n'a pour ainsi dire pas pris une ride et vaut largement le coup aujourd'hui, que l'on soit fan ou pas de la franchise...