La note et la critique n'ont aucun lien (et ce n'est pas une énigme liée au jeu)

Avertissement préalable : cette critique ayant été difficile à rédiger, j’attire l’attention de ceux qui ne connaîtrait pas la saga et qui souhaiteraient rester vierges de toute information essentielle sur le fait que cette critique contient de facto des spoils sur l’histoire de MGS2 et de la saga en général.


Encore un texte un peu difficile pour moi à finaliser suite à ma tentative de me replonger dans la saga Metal Gear Solid à travers son épisode 2, Sons of Liberty, mais dans son portage HD sur PS3.


Commençons par le commencement. MGS2 est sorti initialement en 2002 en Europe, accompagnant de peu la sortie de la nouvelle console de Sony, la PlayStation 2. Dire que ce titre était attendu relève de l’euphémisme. Quelques années plus tôt sur une PSOne au sommet de sa gloire, Metal Gear Solid avait fait chavirer nombre de joueurs par la qualité de son gameplay, son approche cinématographique de la mise en scène, et la profondeur de son histoire et, surtout, de son univers.


Alors déjà la PS2 avait suscité une hystérie certaine, mais alors pour MGS2, on était encore dans la fébrilité, avec une première démo disponible dans Zone of the Enders qui avait déjà fait baver les joueurs de l’époque.


Personnellement, j’ai joué à MGS2 par procuration, dans le sens où je ne possédais pas la PS2 à l’époque. J’allais donc squatter chez mon meilleur pote pour suivre ces aventures et prendre la manette de temps à autre.


Pour être tout de suite clair, je considère MGS2 (avec ses cousins MGS1, MGS3 et dans une moindre mesure MGS4) comme un jeu très important dans l’histoire du média, qui a eu surtout le génie de bousculer à l’époque les attentes des joueurs. L’histoire est connue et donc amoindrie dans son impact aujourd’hui, mais il faut nous imaginer, du haut de nos 20 ans, attendre comme des dingues les nouvelles aventures de Solid Snake, voir cette introduction, l’infiltration du navire des Marines, être à fond dedans, puis se retrouver au détour des premières heures en train de diriger un illustre inconnu du nom de Raiden.


MGS2 reste encore aujourd’hui, pour moi en tout cas, le troll le plus génial et le plus osé de l’histoire du jeu vidéo. On en a parlé putain ! Que de frustrations mêlées à la joie de retrouver le cœur de ce jeu et l’univers de la série ! Que de discussions entre joueurs ! Que d’avis tranchés ! Et finalement que de souvenirs !...


Et dans rallonger la sauce sur l’histoire en elle-même de cet opus, qui va également vous mener dans des recoins totalement inattendus, MGS2 est un jeu tout simplement génial et brillant, à défaut d’être parfait.


Enfin … C’était un jeu génial et brillant lorsqu’il est sorti. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? La magie opère-t-elle toujours ?


Pour couper court à ce suspens insoutenable, pour moi non. Attention ! Je ne renie pas ce que j’ai écrit quelques lignes plus haut. MGS2 est toujours ce titre incroyable et fort. C’est juste que, dans la démarche qui a été la mienne, ça n’a pas fonctionné. Je m’explique.


Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de jouer à la saga, cet épisode sera toujours aussi magistral. Il constitue toujours le contre-pied, la feinte du siècle dans une saga où l’histoire et l’univers tiennent une place essentielle. Son gameplay, approfondi depuis l’épisode 1 (en tout cas dans sa version originale) est pas mal calibré, même si, au regard de ce que l’on a connu depuis, il paraît maintenant un peu archaïque (j’ai d’ailleurs été surpris du caractère inconfortable de la caméra durant certains passage d’infiltration ou d’action). Pour élargir, je trouve l’arc narratif 1-2-3-4 tout à fait pertinent et équilibré, avec ce premier épisode classique mais fondamental, l’épisode 2 complètement barré et « feintesque », l’épisode 3 incroyablement chargé en émotion et en personnages réussis, et l’épisode 4 qui apporte une conclusion (bon …) presque orgiaque.


A contrario, si l’on considère MGS2 comme un jeu à part, auquel on joue pour se remémorer l’expérience passée, ou que l’on découvre de manière un peu isolée (ce qui est un peu balot, avouons le), l’analyse peut être plus mitigée. Il devient alors un titre sympathique, bien foutu sur pas mal d’aspects, mais aujourd’hui un peu archaïque dans son contenu. Et oui, il faut bien l’avouer, au-delà de l’admiration que j’ai pour la série et ce jeu en particulier : il a vieilli. Et du coup, je pense avoir fait avec ce titre l’erreur que je n’ai pas commise avec FFVII : y rejouer presque 15 ans plus tard …


Plus personnellement, j’ai aussi vieilli, et mes attentes en matière de jeux vidéo ont évolué. Pour le meilleur et pour le pire. En réalité, j’ai voulu rejouer à MGS2 pour l’histoire. Pour revivre ces moments si intenses, si inattendus, si grands. Et j’ai ressenti un gouffre gigantesque entre les phases dédiées à l’histoire, qui me passionnaient toujours autant, et les phases d’action et d’infiltration, qui franchement m’ont pesé.


Avec l’âge, je pense être devenu plus exigeant sur l’articulation entre les phases de pur jeu, et les phases dédiées au développement de la narration, qui est un élément essentiel pour le jeu vidéo dans mon ressenti (clin d’œil à Amalgame pour un échange que nous avons eu dernièrement).


Ma conclusion, comme d’autres fois paradoxales : si vous ne connaissez pas la saga MGS, foncez sur les 4 premiers épisodes de la saga, ou a minima les 3 premiers (dont les épisodes 2 et 3 dispo en HD, le premier épisode étant aujourd’hui très accessible en émulation PSOne pour les puristes, ou sur GameCube pour ceux qui recherchent une approche plus moderne, mais parfois décriée). Pour moi, l’expérience était dispensable et ce jeu fondamental, dépouillé de ses effets de surprise et de son articulation avec les autres épisodes, avait perdu de sa saveur.


A défaut d’être consensuel, c’est mon ressenti.


Note conclusive : si vous êtes arrivés au bout de ce texte, vous comprendrez que noter MGS2 HD est pour moi compliqué. J’ai pris le parti de lui mettre 8/10 pour reprendre la moyenne du jeu sur SC. La note, donc, n’est pas vraiment en relation avec la critique …

Red13
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le 18 oct. 2018

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