Comment ça je suis en retard ?
Je ne pensais pas aimer Metal Gear Solid 2. Pour dire la vérité, j'avais étudié la série comme un fou pour être prêt quand le quatrième opus serait disponible, mais la caméra aérienne et l'aspect vieillot du gameplay me faisaient peur. Je n'osais pas tenter l'expérience, pour moi c'était évident que je ne pouvais qu'en ressortir déçu.
Effectivement, d'un point de vue extérieur, on peut penser à un jeu aux mécaniques archaïques. Démodées même. Mais une fois la manette en main, une fois quelques commandes bien comprises, c'est la claque. Non seulement le personnage répond bien, mais en plus la caméra aérienne est bien exploitée et n'est pas du tout le boulet que je croyais. Pire, elle permet même parfois d'avoir de jolis plans de caméras très cinématographiques que l'on aurait pas eu avec une prise de vue traditionnelle.
Je ne vais pas mentir, le gameplay n'a pas été pour autant le coup de coeur de l'année. C'est sympathique, ça se laisse jouer, mais le repop très fréquent des ennemis et le fait que l'intégralité de l'aventure de Raiden doit se faire sans arme avec silencieux (du moins je n'en ai pas trouvé) m'a parfois un peu gavé. Par contre j'ai trouvé mon compte en terme de challenge, mes aprioris m'avaient amenés à penser que non seulement c'était vieillot, mais qu'en plus c'était des jeux très difficiles. En fait, le challenge est parfaitement dosé, et rien ne m'a gavé, malgré mes dizaines de game over l'envie de continuer était plus forte.
En réalité, ce qui vaut cette note, c'est le scénario. Il parvient directement à nous captiver, il parvient d'un simple dialogue à nous intéresser à tout ce background de psychopathe. Le personnage de Raiden, souvent critiqué, m'a profondément touché et marqué, la fin du jeu et ses (trop ?) nombreuses cinématiques est bouleversante. J'ai adoré le traitement des protagonistes, j'ai aimé le côté violent mais pas outrancier, et il y a ce petit quelque chose qui rend le tout hyper fascinant. Par contre le fait que les rebondissements soient sans arrêts basés sur le fait que tout le monde double tout le monde est un poil gavant, surtout sur les longues cutscenes de la fin du jeu. Pas une mauvaise idée scénaristique, mais l'enchaînement des révélations est un peu bancal à mon goût.
Je n'ai plus qu'une hâte : faire le troisième épisode, et refaire le quatrième pour bien mieux comprendre ce flot d'informations et ce background, n'ayons pas peur des mots, exceptionnel. Un grand jeu, un grand final, et malgré que notre ami Kojima oublie parfois sur la fin que ça reste un jeu et pas un long métrage, on est scotchés de A à Z. Un grand jeu.