Un bijou qui m'a été camouflé
Allez, au taf !!! J'avais prévu ça et je m'y mets ce jour : ré-écrire ma critique de Metal Gear Solid 3 sur PlayStation 2. Mais pourquoi ré-écrire ?
Pour une raison qui sera l'amorce de cet avis sur ce titre : c'est que, lorsque j'y ai joué en 2005 je n'ai que modérément apprécié ce titre. Je ne le considérais pas comme un mauvais jeu, mais j'étais un peu déçu par le contenu et du coup je l'avais commenté sans enthousiasme. En fait, bien qu'assez fan de la saga d'Hideo Kojima, je n'avais pas trop suivi tout le battage médiatique qui avait précédé la sortie du titre. J'étais donc parti dans l'aventure sans en connaître spécifiquement le contexte. Je ne m'attendais à pas être projeté dans le passé et à faire connaissance des personnages à l'origine de l'épopée Metal Gear.
Au surplus, mon jeu de référence restait l'épisode 1, que j'avais découvert lors de sa sortie, avec des mirettes émerveillées, sur PSOne. L'épisode 2 m'était passé entre les mains, mais chez un potes, car je ne possédais pas la PS2 à l'époque de sa sortie. Cet épisode avait été un peu frustrant pour moi car j'avais été très sensible aux évolutions de gameplay et surtout aux avancées techniques qui donnait un nouveau souffle à la série (finalement j'avais été peu réceptif au "syndrome de Raiden" qui avait fait pester bon nombre de joueurs). J'attendais donc cet épisode 3 comme un grand bon en avant, et non comme une franche reculade temporelle.
En deux mots, cette déception était due à ce que, au moment où sortait MGS3, j'attendais déjà ce qui serait plus tard l'opus n° 4.
En terme de gameplay, pour revenir au coeur du jeu, j'avais été assez moyennement sensibles aux évolutions apportées par ce 3ème opus. Tout le tintouin autour du camouflage me semblait un peu surfait (un peu gadget comme j'ai pu le dire dans certains commentaires) : un petit plus sympa mais n'apportant pas grand chose en termes de profondeur. Idem pour l'aspect survie, avec la possibilité, voire la nécessité de se nourrir durant les phases d'infiltrations, une espèce de truc un peu chiant à gérer en plus ... Seul l'ajout du système de close-combat profitait à la série selon ma lecture, apportant des possibilités supplémentaires dans les affrontements avec les ennemis.
Ce qui a fini de consolider mon avis pour l'époque fut le choix de narration de cet épisode. L'épisode 1 (PSOne) était selon mes critères un épisode parfait du point de vue de l'équilibre narration / action (ce qui explique notamment la note parfaite que je lui ai attribuée), mais ce sentiment de perfection était notamment lié au fait qu'il s'agissait du premier épisode (je ne compte pas les épisodes "historiques" dont le gameplay est comparable mais avec beaucoup de limites) de la quadrilogie et qu'on ne disposait à l'époque de peu de points de comparaison. L'épisode 4 était un épisode tourné de façon très assumée vers la narration, mais dont le déséquilibre était amoindri par quelques phases actions particulièrement percutantes (en essayant de ne pas spoiler, le combat de Metal Gear ou encore le combat final).
L'épisode 3 est de ce point de vue un peu singulier. Car la narration est bien présente, mais on dispose finalement de moins de points d'accroche par rapport à la saga. Certes on retrouve certains personnages, mais beaucoup d'autres nous sont inconnus. Et les nouveaux éléments d'information nous sont véritablement livrés tels les pièces d'un puzzle dont on est capable de composer une partie seulement à la fin de l'épisode.
Avec du recul, néanmoins, je me suis aperçu que je m'étais un peu tromper sur les véritables qualités de cet épisode et sur le ressenti que j'en avais eu. Car finalement, MGS3 est un titre dont je me souviens assez bien, et cela est généralement révélateur de ses atouts. Il reste un épisode un peu à part, un peu mystérieux, à la mise en scène parfois provocatrice à une époque où la modernité est de mise : l'intro, hommage aux films de James Bond, en est un bon exemple. Mais mis en relation avec l'intégralité de la quadrilogie, il est une pièce maîtresse, un bijou de subtilité au sein de la mythologie Metal Gear.
C'est finalement avec mon expérience sur MGS4 que j'ai pu véritablement savourer ce qui avait été implanté dans ma mémoire avec l'épisode n° 3. Et c'est finalement là le génie de Kojima avec cet épisode. MGS3 n'est finalement pas cette reculade qui prend le joueur à rebrousse poil, mais bien le recul, l'élan nécessaire pour le grand plongeon de Metal Gear Solid 4.
Vous y découvrirez in fine des personnages parfois moins excentriques ou exotiques que dans les autres épisodes (quoique ...) mais quel charisme. Découvrir ce jeune Ocelot ou le merveilleux personnage de The Boss, quel plaisir ! Au surplus, la dernière partie du jeu s'avère particulièrement riche en événements et en approfondissement de le personnalité et des motivations des acteurs principaux de la saga.
Voila, c'est fait, j'ai tenté en quelques lignes de rétablir ce que je ressens véritablement envers cet épisode : une qualité, comme Naked Snake, parfois dissimulée, mais qui révèle - parfois quelques temps plus tard - ses grandes qualités et sa grande efficacité.